12-Accepte

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-Angela, tu sais très bien que je ne peux pas le ramener. Et là, la dite Angela lève sa main et le gifle avec une rapidité étonnante. La tête de Téodorio tourne vers mon opposé et reste figée. Je ressentais sa colère mais il se contenait. La rage de cette femme aussi me parvenait.
-Je sais ! Abrutis, je le sais très bien ! Je vois des larmes coulées sur ses joues et sa voix tremblait. Oh non... Je sens dans ma poitrine mon cœur se serrer. Téodorio serre les poings, mais je ne pouvais plus voir son visage.
-Il est mort... Et personne pourra me le rendre... À cause de toi... Il est mort à cause de toi ! C'est de ta faute ! Elle se met à frapper son torse avec ses mains fermées. Je sens ses émotions me submerger de toutes parts. La colère, la tristesse, le désespoir, un peu de culpabilité mais surtout beaucoup de rancœur. Un grand ressentiment envers Téodorio.
Il se laissait faire et encaissait les coups. Ses sanglots augmentaient à mesure que la force de ses coups diminuait. Elle pleurait à chaudes larmes et je sentais que mes yeux aussi se remplissaient. Cette vision me brisait le cœur, alors que je ne connaissais pas encore la raison du chaos intérieur de cette pauvre femme. Téodorio réagit enfin et immobilise ses poignets d'une mains et de l'autre relève le visage de la jeune femme. En croisant son regard, elle explose et pleure de plus belle. Elle se blotti contre le mafieux pendant qu'il resserre ses bras autour d'elle et lui caresse les cheveux.

Je détourne le regard sentant une larme couler, je la ressuie et regarde Ignazio qui me sourit. Je me lève et me dirige vers lui en lui rendant son sourire. Il était toujours contre le mur, les mains sur les genoux en position de chaise. Je m'abaisse légèrement et pose ma main sur son épaule.
-Est-ce que ça va ? On dirait que tu t'es pris une balle. Il rit un peu et se redresse.
-T'inquiète pas. C'est juste que la princesse sait frapper  assez fort au bon endroit. Il porte sa main à son abdomen et fait une grimace. Je rigole et redirige mon attention sur les deux autres.
-C'est déplacé si je demande des explications ? On regardait tout les deux la scène, impuissant. Téodorio qui réconforte cette femme alors que c'est lui la cause de son malheur.
-Eh ben, t'as lus le dossier ? J'hoche la tête. Et bah, Angela c'est la veuve de Vito. C'était ça femme.
-Oh. Je vois. Je comprends.
Mais pourquoi elle dit que c'est de sa faute si Vito est mort ? Que c'est lui qui l'a tué ? Pourquoi à cause de lui ? D'après le dossier, c'est Ryan Johnson et Kyle Mountain qui sont responsables de sa mort.
Je me retiens de dire davantage. Ça me paraît déjà assez difficile comme.
N'en rajoutons pas. Elle n'a pas besoin de ça.

La révélation de Ignazio m'afflige encore plus. Je pouvais maintenant un peu mieux comprendre toute cette souffrance qu'exprimait Angela.
Ils se détachent l'un de l'autre et Angela se dirige vers la sortie sans un mot de plus. Ignazio s'approche aussi de la porte mais s'arrête avant de sortir.
-Téodorio, encore désolé. Je te promet que je ne-
-T'inquiète c'est pas grave. On se rappel plus tard.
-OK... Puis il part et ferme la porte. Je la fixe un moment en réalisant ce qu'il vient de se passer. J'entends Téodorio marché et s'asseoir lourdement sur son fauteuil.
-Putain... Fait chié... Super les grossièretés... Mais bon au moins je suis plus la seule à le traiter d'abrutis.
Je me tourne vers lui. Il avait la tête en arrière, les yeux clos et les deux bras parallèles posés sur les accoudoirs. Je dois avouer que dans cette position, il était beau et très attirant. Il soupire lourdement et ouvre les yeux pour fixer le plafond.
-Maître Del Surr, je suis désolé. J'espère que ça n'a pas été trop gênant pour vous... Je reviens m'asseoir à ma place.

-Disons que c'était la scène dramatique la plus réaliste que j'ai jamais vu. Néanmoins, il aurait fallu plus de larmes de la part du rôle masculin. Il rigole à ma blague et je souris détendue.
-Je ne suis pas du genre expressif aux larmes. J'utilise les mots et les gestes pour communiquer. Il se redresse face à moi. Et c'est plus facile à comprendre...
-Ignazio m'a dit qui était cette femme. Angela Casceli, c'est ça ? La femme de votre meilleur ami ? Il hoche lentement la tête.
-C'est ma belle sœur et je l'aime énormément. Malheureusement, elle, elle me déteste de tout son être. Mais bref ! Revenons à nos moutons, vous voulez bien ?
-Bien sûr ! Même si, Je reprend les feuilles du dossier et les met toutes à la même taille, ça risque d'être compliqué de se reconcentrer sur notre discussion de base, après ce qu'il s'est passé ici. Je remet tout soigneusement dans la pochette et rabat les élastiques pour la fermer.

Mon Mafieux AmoureuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant