Whirlwind of Love

Chapitre 1 - Morgan

— J'adore les chats. 

— Euh ouais c'est ... cool, je marmonne.

— Grrrrr, me lance t elle avec un regard lubrique en mimant des griffes avec ses doigts.

Un sourire nerveux sur le visage, je la fixe interloqué avant de me lever prétextant une envie pressante. Une fois sûr qu'elle ne me voit plus, je fais signe au serveur à qui je tends quelques billets pour payer notre commande avant de m'enfuir comme un lâche. A peine ai je fait quelques mètres que je sors mon téléphone pour appeler John.

— Ouep? Alors ce date?

— A ton avis? Si je t'appelle au bout d'une demi heure, tu crois que c'est bon signe?, je m'énerve.

— Tu es difficile aussi!

— Difficile? Elle m'a fait le chat! Le chat putain! 

Cet imbécile explose de rire et je n'arrive plus rien à en tirer alors je préfère raccrocher avant de l'insulter. Ce date foireux c'est à cause de lui, je ne sais même pas pourquoi je l'ai écouté. Sortir avec une nana qu'on a verbalisé pour excès de vitesse, ça allait forcément finir comme ça. 

Quand j'arrive à mon appartement, John m'attend devant la porte. Il se marre alors que je le fusille du regard. 

— J'ai ramené de la bière et les pizzas vont arriver, annonce t il en guise de drapeau blanc.

Je le bouscule pour la forme avant de rentrer. Comme toujours, il fait comme chez lui et s'installe sur le canapé avant d'allumer la télévision pour mettre une chaîne de sport. J'ouvre une bière que je vide d'une traite sous son regard de reproche. Rock, mon malinois vient me faire la fête avant de retourner se coucher dans son panier en ignorant mon coéquipier.

— Elle était si horrible que ça?

— Elle m'a demandé quand je pourrais faire sauter sa contravention, ensuite elle a fait la chatte en chaleur voyant que je n'étais pas coopératif.. 

— Ah... Tu les attires aussi..

— Parce que ce que tu trouves c'est mieux peut être? Tu leur fais croire que tu peux faire tous ce qu'elles demandent, tu les baises et te barres comme un fumier!

John hausse les épaules indifférent au traitement qu'il accorde à ses conquêtes.

— Elles veulent m'utiliser... je les utilise en premier et suis plus malin qu'elles, c'est tout, se justifie t il.

 Je soupire avant de m'enfoncer dans les coussins. La sonnette de l'appartement retentit, John récupère les pizzas et nous dînons en regardant un match. 

— Tu es tendu, il faut que tu baises.

— Va te faire foutre McCole, je ricane.

— Non mais c'est vrai, on a jamais collé autant de contraventions en une semaine! Tu es aigri, faut les vider mon pote, se moque t il.

En soi il n'a pas complétement tord. Je n'ai rien fait depuis une éternité, j'enchaîne des dates tous plus ridicules les uns que les autres depuis des mois. 

— Demain on va au Black Pearl, pour une fois qu'on a un weekend de libre! 

— J'aime pas les boîtes de nuit, les gens puent la transpi, parlent fort et sont tous alcoolisés, je me plains.

— Eh mec, t'es relou là! Demain on va en boîte et tu n'en sortiras pas tant que tu n'auras pas baisé sinon je te jure que je demande ma mutation, je te supporte plus, râle t il.

— C'est toi qui veut baiser, je ricane.

— Ouais, avoue t il hilare. J'en peux plus, ça fait 3 jours je vais exploser! 

Ce mec est incorrigible, il passe son temps à voguer de femme en femme aux grès de ses envies et trouve encore le moyen de se plaindre pour 3 jours... Qu'est ce que je devrais dire avec mes 3 mois?! Et mon dernier plan n'était franchement pas le meilleur souvenir de ma vie.. 

Le lendemain, nous arrivons devant la boîte de nuit où une file impressionnante patiente devant le videur. John la contourne pour le saluer. On se connaît bien, moi parce que je le vois souvent en service, John parce qu'il passe la moitié de son temps libre ici pour chasser. Quelques impatients jurent et râlent dans notre dos quand le videur nous ouvre la porte. On passe par le bar avant de s'installer à une table. La piste est bondée, les filles se déhanchent et je croise le regard de John qui de toute évidence à repérer sa proie. Je me marre quand il m'abandonne là pour aller accoster une rousse un peu plus loin. 

— Je peux m'asseoir?

Je lève la tête vers la jeune femme qui vient de m'interroger. Je me fige une seconde en découvrant une magnifique blonde au teint hâlée. Son nez droit est parsemé de tâches de rousseurs faisant ressortir ses magnifiques yeux bleus. 

— Oui bien sûr.

Elle soupire de soulagement en s'asseyant lourdement sur la banquette à mes côtés. Je me marre en silence. Elle porte une robe mais ce n'est de toute évidence pas son habitude à sa façon de s'asseoir et de se tenir, on voit clairement qu'elle est plus à l'aise en pantalon. Elle surprend mon regard sur ses cuisses dénudées et se redresse aussitôt les joues rouges.

— Je ne vais pas vous embêtez, marmonne t elle en s'avançant.

— Vous pouvez rester, mon pote vient d'harponner une rousse et il n'est pas prêt de la lâcher, je souris.

— Une rousse? C'est le mexicain votre pote?

Je hoche la tête alors qu'elle se marre.

— Il va pas être déçu avec Gaby, rigole t elle. Elle ne se laisse pas avoir si facilement.

— C'est votre amie?, je m'étonne. Il est convaincant, je lui fais remarquer.

Je les regarde discuter un peu plus loin. Ces deux là mènent un combat que je me réjouis d'avance de regarder.

— 50$ sur le mexicain, annonce la jolie blonde. 

Je la fixe un sourire en coin, amusé, alors qu'elle tend sa main.

— C'est mon anniversaire, je vous fais confiance parce que je suis fauchée, alors soyez gentil, me supplie t elle avec une moue adorable. 

— Va pour 50 sur la rouquine, je me marre jusqu'à ce que je vois son amie rigoler à gorge déployée à l'une des âneries de John. Fais chier, tu vas me plumer..

— Trish.

— Morgan.

On scelle notre pari par une poignée de mains avant d'entrechoquer nos bières.