Whirlwind of Love

Chapitre 15 - Morgan

Quand j'ouvre les yeux, c'est la grosse tête basanée de John que je vois en premier.

— Cool, t'es pas mort, raille t il.

— Ferme là McCole, j'articule difficilement encore dans le gaz.

Les effets de l'anesthésie se dissipent doucement, la douleur se réveillant par la même occasion. Mon épaule me lance et je grimace.

— J'ai appelé le médecin, il va passer te voir, me rassure John en tapotant ma cuisse. 

Peu de temps après, le chirurgien vient m'expliquer qu'il a extrait la balle qui était logé entre ma clavicule et mon omoplate. 

— Vous avez eue beaucoup de chance, elle n'a pas fait de dégât, vous devriez vite vous remettre si vous restez tranquille les prochaines semaines. Vous avez besoin de repos Lieutenant, il faudra limiter les visites.

— Personne ne viendra, ne vous inquiétez pas.

— Ah oui? Pourtant mes infirmières ont dû mettre votre collègue dehors à 3 reprises pour pouvoir travailler correctement et une jeune femme attend dans la salle d'attente, elle saute sur toutes les blouses blanches qui passent...

La machine derrière moi se met à biper plus vite et plus fort ce qui fait sourire le chirurgien.

— Je crois qu'on va faire un effort pour ce soir, mais 5 minutes pas plus, je vais dire aux infirmières d'aller la chercher.

— Merci.

Je me redresse tant bien que mal quand la porte s'ouvre. Trish est là, tremblante et les yeux baignés de larmes. Pendant un instant, je me dis qu'elle a raison de m'éviter et qu'elle est venue me dire adieu. Ses bras lâchent son sac et elle court vers moi. J'ouvre mon bras valide alors qu'elle grimpe dans le lit pour se blottir contre moi. Tout son corps est secoué de sanglots et je m'en veux de lui infliger ça.

— Je vais bien, Trish. 

— Je suis désolée, pardon, pardon..

— Chut, arrête, tout va bien.

Elle lève son visage vers moi, avec un sourire je me penche pour l'embrasser tendrement. Une infirmière vient nous interrompre et lui demande gentiment de sortir. 

— Je sors bientôt, Trish, on se voit dès que je sors, je lui promets.

Elle hoche la tête avant de déposer un baiser sur ma joue et sortir à la suite de l'infirmière. 

Le lendemain après midi, le chirurgien valide ma sortie et c'est John qui m'attend dehors, Rock à ses pieds. Mon meilleur ami me serre dans ses bras alors que mon chien jappe en sautant tout autour de nous. Une fois dans la voiture, John me jette un coup d'œil avant de me demander:

— Je te dépose chez toi ou à la clinique?

Un sourire niais étire mes lèvres le faisant ricaner. Rien n'est gagné avec Trish, surtout pas après avoir été blessé en service mais j'ai bon espoir. John se gare et va embrasser Gaby avant de repartir, je patiente dans la salle d'attente. Rock a disparu derrière le comptoir et je l'entends jouer avec Perdita dans la réserve. 

— Vous m'appelez s'il n'y a pas d'amélioration dans les 24 prochaines heures, d'accord?

— D'accord, merci Docteur.

— Je vous en.. 

Sa phrase  s'étouffe sous sa surprise lorsqu'elle me voit. Je ne lui ai pas dit que je sortais et je suis content de découvrir le sourire rassuré qui éclaire son visage. Elle prend le temps de terminer avec son client avant de venir me voir.

— Tu es sorti, murmure t elle.

— Je suis sorti, je confirme en caressant sa joue.

— Gaby?

— C'était ta dernière consultation, je m'occupe des hospits et ferme la clinique, vous pouvez aller faire des cochonneries là haut. 

On rigole de sa réflexion. Trish attrape ma main avant de rejoindre son appartement. Nos chiens sont restés en bas pour profiter du jardin. La jolie blonde s'éclipse dans sa salle de bain.

— Installe toi, je me change. 

Je me dirige vers son coin salon avant de m'installer sur son canapé. L'écharpe qui soutient mon bras me gêne, je l'enlève avec une grimace.

— Au moins avec les chiens, il suffit de mettre une collerette pour les obliger à respecter les consignes post op, me rouspète Trish avant de me rejoindre.

Elle a troquer sa tenue de clinique par un short et un débardeur. Assise en tailleur à mes côtés, elle ne cesse de mordiller sa lèvre.

— Comment tu te sens?

— Ca va. Ca tire un peu mais j'ai connu pire. 

— Qu'est ce qui s'est passé? 

— J'ai oublié que je n'étais pas fait en Kevlar.. Comment tu as su que j'étais à l'hôpital?

— J'étais venu te voir en sortant de la clinique, m'avoue t elle les joues roses. J'attendais devant chez toi, les heures tournaient et ... 

Elle fait une pause, les yeux rouges avant d'enchaîner.

— .. je savais que quelque chose n'allait pas, Rock était chez toi alors j'ai attendu que John arrive pour s'occuper de lui. 

— Pourquoi tu étais chez moi?

Trish cherche ses mots avant de me répondre. J'attends avec impatience, sachant pertinemment que son aveu sera décisif pour notre relation. 

— Tu me manquais.. et.. même en te tenant à l'écart je m'inquiète alors...

— Alors..?

Aucune réponse ne sortant de sa bouche entrouverte, je l'invite à se confier sur sa vie de fille de Shérif.

— Raconte moi, Trish. Comment s'était?

—  Un mélange de fierté et de terreur permanente. Savoir que mon père veillait sur une ville entière, qu'il contribuait à la sécurité et la sérénité de ses habitants, c'est tellement valorisant et ça te rempli d'une fierté incomparable. Mais derrière, il y a les journées, les soirées, les nuits d'attentes interminables. Je détestais la sonnerie de notre téléphone, parfois je me réveillais en pleurant parce que j'avais rêvé de cette fichue sonnerie. A partir du moment où il n'était pas à la maison, il y avait toujours ce flottement au dessus de nos têtes, cette épée de Damoclès qui menaçait de nous frapper à tout moment et ça c'est le plus dur. En plus de gérer ma peur et mon angoisse, je voyais ma mère vivre la même chose avec un double enjeux, perdre l'homme de sa vie et le père de sa fille. 

Elle prend un coussin dans son dos qu'elle vient placer sous mon bras avec douceur. Son corps penché vers moi, elle m'observe avec inquiétude. 

— C'est mieux?

Ma main valide tire sur son bras pour l'approcher un peu plus de moi. Elle se laisse faire, s'appuyant sur mes cuisses tout en humidifiant ses lèvres.

— Ca dépend de ce que tu veux?