Whirlwind of Love

Chapitre 8 - Trish

— Mais je ne comprends pas pourquoi tu n'as pas voulu le revoir?

Je dîne en ville avec Gaby qui ne cesse de m'interroger depuis des semaines. 

— Je ne veux pas sortir avec un policier, point. Ce n'est pas pour ça que tu as rompu avec John?, je lui lance.

— C'est parce qu'il couche avec tout ce qui bouge que j'ai rompu avec lui! Toi, il te court après mais tu refuses de lui donner une chance, c'est pas comparable! 

Je soupire en reposant ma fourchette. Personne ne peut comprendre et je n'ai pas envie de me justifier alors j'arrête de répondre à ses questions et elle n'insiste plus.

— Le temps est de plus en plus lourd, remarque t elle en scrutant le ciel qui s'assombrit.

— Hmm.. le printemps est bien entamé, on est en pleine saison des tornades. 

— Je déteste cette saison, ça m'angoisse tellement.

— On est en pleine Tornado Alley, c'est courant ici, il ne faut pas t'inquiéter, tout se passera bien et garde toujours les clés de la clinique sur toi. Le bâtiment est semi enterré pour résister au tornade et tu peux te réfugier au sous sol si besoin. 

Gaby semble rassurée par mon discours et nous finissons de déjeuner tranquillement. Dans l'après midi le temps se gâte, les nuages noirs sont de plus en plus menaçants et l'air chaud n'indique rien de bon. On ferme la clinique plus tôt que prévu. Tous les pensionnaires sont retournés en sécurité chez leurs propriétaires quand l'orage éclate. Gaby sursaute à chaque éclair.

— Tu viens d'où déjà?

— Phoenix! Il n'y a pas de tornade là bas, geint elle. Je vais rentrer. 

Mon portable en main je vérifie les annonces et l'arrête alors qu'elle prépare ses affaires.

— Tu as quelqu'un à la maison?

— Euh... non, juste mon poisson rouge, pourquoi?

— Parce qu'ils annoncent une éruption de tornades pour les 3 prochains jours dans les environs. Tu devrais rester ici avec moi, c'est plus prudent.

— Mais c'est pas les volcans qui entrent en éruption normalement?, panique t elle les yeux ronds.

— C'est une succession de tornades sur plusieurs jours, je lui explique. C'est rien, ne t'inquiète pas tout se passera bien. Peut être même qu'il n'y aura rien ici. 

Pour appuyer mes dires des éclairs tonitruant éclatent face à nous faisant hurler Gaby. Je monte dans mon appartement récupère quelques provisions pour les garder près de nous au cas où cela dégénèrerait. Finalement, après une grosse heure d'orage, la tempête se calme et Gaby peut rentrer chez elle. Je sors Perdita dans le jardin quand je vois des véhicules de patrouilles foncer vers la sortie de la ville, peu de temps après des ambulances suivent. 

— On devrait peut être aller aider, qu'est ce que tu en penses ma belle?

Perdita jappe d'excitation avant de foncer vers la voiture. Je récupère une sacoche que je remplis de matériel de soin et grimpe dans mon 4X4 avant de prendre la direction des secours. Si notre ville a été épargnée, ce n'est pas le cas du village d'à côté. Une tornade est effectivement passée par là. Plusieurs maisons sont partiellement détruites et des gyrophares illuminent les rues de toutes part. Je me gare près d'un trottoir et descends accompagnée de ma chienne. Perdita aboie avant de courir voir une famille un peu plus loin. Les secours se concentrent sur les blessés les plus graves et je remarque que le couple tente de soigner une plaie à la jambe de leur fille. 

— Bonjour, je m'appelle Trish, je suis vétérinaire, vous voulez bien que je jette un œil?

— Bonjour, oui bien sur. J'ai réussi à trouver des compresses mais le saignement ne veut pas s'arrêter, m'explique la maman en panique.

— Ca marche on va regarder ça, comment tu t'appelles ma jolie? 

— Soline.

Je soulève les compresses et découvre une belle entaille qui ne saigne plus mais les chairs à vif ont pu induire la maman paniquée en erreur. Je sors de quoi désinfecter et commence à panser sa plaie tout en rassurant ses parents. Perdita lèche le visage de la petite qui rigole, oubliant l'espace d'un instant que je m'occupe de sa blessure. On forme une équipe du tonnerre, sans mauvais jeu de mots, et j'enchaîne ainsi les premiers soins pendant une grosse heure quand un ambulancier m'appelle.

— Vous êtes médecin? On a besoin d'aide là.

Je cours vers lui et lui précise tout de même que je ne suis que vétérinaire.

— Pour une suture ça devrait aller non? On arrive pas à contrôler l'hémorragie et j'ai plus de médecin de dispo. Il tiendra jamais jusqu'à l'hôpital. 

Je baigne mes mains d'alcool avant d'enfiler les gants qu'ils me tendent. Mes doigts palpent la plaie et trouve rapidement l'artère qui pose problème.

— Vous avez un clampe? 

On me donne la pince dont j'ai besoin et je peux enfin stopper l'hémorragie avant de commencer à suturer. Le patient inconscient jusqu'à lors commence doucement à reprendre ses esprits quand je termine. 

— C'est pas très joli, je m'excuse auprès de lui. Mais au moins vous aurez tout le loisir de pouvoir vous en plaindre. 

— Trish?

Je me tourne pour découvrir Morgan qui s'avance vers moi, Rock à ses pieds. Perdita s'empresse d'aller leur faire la fête. Quand il se penche pour la caresser je remarque que la chemise de son uniforme est déchirée au niveau de l'épaule et le tissu s'imbibe doucement de sang.

— Tu es blessé.

— C'est rien, je me suis coupé contre une pierre, minimalise t il. Qu'est ce que tu fais là?

— Je vous ai vu passer devant la clinique, je me suis dit que vous auriez peut être besoin d'aide, je lui explique en haussant les épaules.

— Et tu as eue bien raison Doc', merci beaucoup tu nous as sacrément soulagé, me remercie un ambulancier avant de s'éloigner avec son patient. 

Morgan pose un regard doux sur moi qui me déstabilise une seconde.  

— Vous en êtes où? 

— Ca se calme, il n'y a pas eue trop de dégâts humains.

— Ok, alors assieds toi que je regarde ton bras.

— C'est bon, je suis un grand garçon, je peux..

— Assis!

Ses yeux s'arrondissent et un sourire en coin soulève ses lèvres. 

— J'adore quand tu me donnes des ordres Doc'.

Je fais rouler mes yeux alors qu'il ricane en s'installant sur une pierre face à moi.