Chapitre 10 - Trish

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— Tu vois, il n'est pas digne de confiance, fait remarquer Gaby à Morgan après leur défaite face à nous.

— Tu as eue raison de le jeter, lui accorde Morgan.

— Traître! Tu devais m'aider, s'énerve John.

— La prochaine fois réfléchis avant d'agir, ricane le beau brun.

Je somnole en les entendant se taquiner. Mes yeux se rouvrent brusquement quand les doigts de Morgan me frôlent, électrisant ma peau.

— Tu veux que je te ramène? Tu es épuisée!

— Désolée, vraiment..

J'avais très envie de passer cette soirée avec lui mais après avoir aidé les habitants de cette ville et enchaîner les urgences toutes les nuits, je n'ai pas cumulé plus de 12 heures de sommeil ces 4 derniers jours. Je remarque que Gaby et John sont sur le balcon en train de discuter, ce dernier à l'air vraiment mal, mon amie en joue et elle a bien raison de lui faire payer son comportement.

— Je vais rentrer, désolée Morgan, vraiment..

— Eh tout va bien, je peux comprendre tu sais?! Je vais te ramener, ce n'est pas prudent de conduire dans cet état.

— Morgan..

— Trish, c'est non négociable! En plus il pleut, je ne te laisserai pas partir seule! 

J'abdique et dis aurevoir aux autres, Gaby accepte de rentrer avec John, me laissant partir avec Morgan qui conduira ma voiture. Une nouvelle tempête éclate, à croire que ça ne s'arrêtera jamais, 5 jours consécutifs c'est énorme et exceptionnel. Des éclairs zèbrent le ciel, les essuies glaces balaient mon pare brise avec puissance pourtant la visibilité reste réduite. Morgan a les mains crispées sur le volant alors que la vitesse du véhicule réduit considérablement. On ne voit rien à 10 mètres.

— Je crois que je vais m'arrêter, le temps que ça se calme, on ne voit r.....

Sa phrase s'étouffe alors qu'un arbre percute l'avant de notre voiture. J'étouffe un hurlement de surprise quand elle s'arrête nette, secouée par les bourrasques de vents de plus en plus violentes.

— Trish, il faut sortir, on peut pas rester là.

Il a raison, si on reste ici, on va se faire emporter par la tornade. J'ouvre ma portière avec difficulté alors que Morgan court sous la pluie pour m'aider. Je regarde autour de moi et constate que nous ne sommes plus très loin.

— La clinique est proche, il y a un sous sol pour nous abriter, je le préviens. 

Il hoche la tête et nous courrons main dans la main jusque chez moi. Je déverrouille la porte avec difficulté, au loin le vortex s'approche dangereusement de nous. Quand j'ouvre, je cours vers le chenil.

— Qu'est ce que tu fais? Il faut se mettre à l'abri, hurle Morgan.

— J'ai un chat en soin, je ne peux pas le laisser là! Il y a Perdita aussi..

Il soupire mais comprend et hoche la tête.

— Donne moi tes clés, je vais chercher Perdita et on se retrouve au sous sol.

Je lui lance mon trousseau avant de me tourner vers le chat que je soigne depuis 48 h. Terrorisé par le bruit du vent qui s'engouffre sous la toiture, il est prostré au fond de sa cage. J'arrive, non sans mal à le mettre dans une caisse de transport avant de courir jusqu'à la porte du sous sol. Morgan me rejoint avec ma chienne tremblante dans les bras. 

Le vieux Dan avait aménagé la petite pièce du sous sol avec des lampes, un stock de piles considérables, des livres et une petite banquette. De quoi patienter pendant les quelques heures de danger qui nous menacent chaque année à la même période. 

— Ca va?, s'inquiète Morgan.

— Oui, j'ai plus de voiture mais ça va... 

Il m'offre un sourire triste avant d'ouvrir ses bras. Je souris bêtement à mon tour avant de me blottir contre lui sur la banquette. Ses bras me réconfortent et me serrent un peu plus fort quand on entend les bais vitrées de ma salle d'attente exploser au dessus de notre tête. Je pleure, ce n'est que du matériel, mais je n'ai pas les moyens de tout réparer. Entre mon crédit étudiant, mon crédit pour racheter cette clinique, j'ai du mal à m'en sortir convenablement, surtout que la clinique commence seulement à tourner correctement. Devoir sortir des milliers de dollars pour me racheter une voiture et refaire ma salle d'attente va me mettre dans le rouge pour des mois et des mois.  

— Ca va aller, tu verras.., tente de me rassurer Morgan dans un murmure.

— Voleur, je souffle.

— Et qu'est ce que j'ai volé, hein?, rigole t il.

Mon cœur? Non? Je n'ai pas le droit de répondre ça tout en le repoussant comme je le fais depuis des semaines? Vraiment? Dommage..

— Si tu pouvais voler une bais vitrée ou deux, ça m'arrangerait..

Il rit contre moi avant d'embrasser mon front avec tendresse. Pourquoi faut il qu'il soit si doux et gentil? Tout aurait été bien plus simple s'il avait été un gougeât comme John, j'aurais eue une excuse valable pour rester loin de lui. 

Quand enfin la tempête se calme, nous remontons à la surface pour découvrir ma salle d'attente ravagée. Je pleure, toutes les vitres ont explosé et le portail électrique est à terre. Morgan vient enlacer mon ventre, sa tête sur mon épaule, je pose ma joue contre la sienne en agrippant ses bras avec force. J'ai tellement besoin de soutien à ce moment que je ne me préoccupe pas de ce qu'il va penser ou espérer, j'ai besoin d'aide, j'ai besoin de lui. 

On attrape des gants de protection et commençons à déblayer les branches qui ont atterris dans la clinique. Gaby et John vont bien et les habitations les plus proches de la clinique ont été épargnées. Je vais à l'arrière chercher des balais pour nettoyer le verre qui jonche le sol. Quand je reviens, je découvre une dizaine de voitures sur le parking. Mes sourcils se froncent sous l'incompréhension alors que des hommes descendent et se dirigent vers nous.

Whirlwind of LoveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant