VI - Box

20 7 2
                                    

Théo Becker

  Ça va bientôt faire 6 jours que je n'ai pas revu Jordan.
Ni chez lui, ni nul part d'autre.
J'ai peur de ce qu'il pourrait lui arriver. Mais est ce que se serait le moment d'ouvrir cette fameuse boîte ? Cette boîte avec tant de suspens ?
En vrai j'en sais rien.
Il m'a dit : quand je ne serais pas là, ou que j'aurais disparu, un truc comme ça...

En vrai...

  Je me dirige jusqu'à la cabane, avec la clé. Je la sert de plus en plus fort dans ma main, je la sens beaucoup trop, j'ai l'impression qu'elle me nique la main d'ailleurs (et pas littéralement).
Je regarde ma main ou je tient la clé, elle est en sang. Je l'ai tellement serrée que je m'en suis fait mal.

  J'entre dans la cabane et me dirige vers la boîte, un paquet de mouchoir posé à côté, j'hésite un moment avant de l'ouvrir.

Il m'en voudra pas hein ?

  J'insère la clé dans la serrure de la boîte, puis je l'ouvre doucement.

  Je reste bouche bée. Je comprends tout maintenant, mais en même temps rien. C'est compliqué à expliquer mais... je crois qu'il m'aime beaucoup trop.

  Je contemple toutes ces notes, photos et cartes qui ont rapport avec lui et moi. Tout les souvenirs que nous avons partagé ensemble sont là. Chaque photos, chaque cartes que je lui ai envoyé, même des notes qu'il a sans doute pris, lors de journées que nous avions passés ensemble.

  Ça fait un peu psychopathe mais c'est marrant, et mignon.
Je décide de l'appeler, avec espoir d'une réponse.

1 ère sonnerie

Rien

2 ème sonnerie

Toujours rien

3 ème sonnerie

- Allo ? dit une voix étouffée.

- Allo ? Jordan ?

- Quoi, tu... Tu l'as ouverte ?

- Oui, mais putain Jordan est ce que tu vas bien ?

- Ca va.

- J'ai pas eu de nouvelle pendant 6 putain de jours et tu me donnes un "ça va" ? Jordan ? Il s'est passé quoi ?

- Rien de spécial t'inquiètes. Mais par rapport à ce qui a dans la boîte, tu-

- C'est pas le moment, t'es où ? J'ai besoins de te voir sain et sauf.

- Te prends pas la tête...

- Non je veux savoir où t'es !

- Je suis dans un parc, mais je sais pas lequel, je me suis encore paumé.

- Bon... Bouge pas et active ta localisation. Je vais venir te chercher.

- Ok...

  Il raccroche et je reçois enfin sa localisation. Je fonce jusqu'à chez moi pour prendre ma voiture. Je ne trouverai sans doute pas d'autres places pour me garer mais tant pis.

  J'accélère à fond pour rejoindre l'endroit indiqué, j'arrive devant le parc, et je gare ma voiture juste devant, en plein milieu du passage. Mais avant même que je mette un pied dans le parc, un jeune m'interpelle.

- Hey Mastu !? Ça va ? Ça te dérange pas si on prends une photo ? Bien sûr si t'as pas le temps, t'en fait pas.

- Bah en vrai, ça dérange pas mais juste dans 10 minutes parce que j'ai un pote qui va pas bien.

- Ah merde, j't'attends, force à ton pote.

  Je le remercie d'un geste de la tête, puis cours le plus vite que je peux vers le fond du parc, ou se trouve Jordan.
Je l'aperçois, recroquevillée sur un banc, en mauvais état.

- Jordan !?

  Il lève ses yeux lentement vers moi, puis il fond en sanglots.

- Théo j'suis désolé, si tu savais... En plus tu l'as ouverte donc tu sais tout. Tu peux me rejeter, de toute façon je m'y attends. J'me suis déjà imaginer toutes les scènes possible.

  Je l'enlace dans mes bras et le regarde dans les yeux. Je m'approche lentement de son visage, je le voit hésiter, mais je coupe son hésitation en plaquant mes lèvres contre les siennes.

- Et ça, tu l'avais déjà imaginer ?

- Non. Me dit il avec un sourire à tombé par terre.

  J'étais sur le point de lui répondre, mais un son de vidéo me coupe dans mon élan. Je regarde à droite, puis à gauche, et là, je vois un autre jeune, avec un téléphone dans la main, en train de nous filmer.

- Eh, qu'est-ce tu fais toi ?!!?

  Il commence à rigoler puis partir mais je le rattrape.

Calme toi, tu es dans un parc, tu ne peux pas le taper. D'autant plus qu'il film. Déjà que tu es dans une grosse merde avec le peu qu'il ai filmé...

  Je l'attrape par son épaule et il se retourne.

- Tu supprimes tout de suite.

- Pourquoi ? T'assumes pas d'être avec lui ? Sale pédé va.

- C'est sûr que tu m'aides bien là. C'est à cause de... gens comme toi, qu'on assumes moins, tu vois ? Ah non tu vois pas, t'as pas les mêmes problèmes.

  Il se débat puis part en courant. Je ne peux plus le rattraper. Jordan arrive vers moi, et me dit :

- J'suis désolé. C'est encore de ma faute.

C'est toi que je veux ~ Joystu ~ Où les histoires vivent. Découvrez maintenant