Chapitre 3

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Écoutant le cours, j'activais ma plume sur mon parchemin. Malgré l'ennui pesant, je tentais de m'accrocher à la voix monotone et soporifique du professeur Binns. Celle-ci a la manière d'un sortilège du sommeil provoquait une lassitude palpable dans la salle. Le cours avait commencé, il y a de cela 20 bonnes minutes et je me sentais déjà prête à m'assoupir.

N'arrangeait rien les nuits que je venais de passer. Pleine de remords, je n'avais pu fermer l'œil, et ce, malgré la fatigue qui m'assaillait.
Dès mon retour dans les dortoirs, je m'étais muré dans le silence et le tourment. Je ne pouvais m'empêcher de culpabiliser, ressassant ma confrontation avec eux, et mes actes ; dont malgré moi, je m'en remerciais sachant que je n'avais eu d'autres choix.

Ne restait alors en moi qu'une lassitude immense, lassé de ma condition et de mon cerveau en ébullition. Le cours semblait ne plus avoir de fin. Ma seule distraction avait été d'écouter les bavardages de Millicent et Abigaïl un rang derrière moi. Mais il n'avait malheureusement pas duré le professeur les ayant fait cesser. Bien que je n'y participais pas, je m'y sentais incluse. J'étais habitué à être  en marge, oublié. Je ne m'en offusquais plus, et puis je ne connaissais pas vraiment ses amies après tout.

En revanche je ne pouvais m'empêcher de penser que tout cela était ma faute si personne ne s'intéressait assez a moi pour m'intégrer dans une discussion.

Tout comme le commun des mortels avec moi Abigaïl n'avait jamais montré beaucoup de sympathie à mon égard et c'était tout juste si elle m'adressait la parole lorsque Millicent n'était pas là. Songeais-je maussade.

Soudain, le bruit de 3 coups à la porte résonnèrent, tel un miracle inespéré me sortant de me pensées. Le fantôme perché sur son estrade leva la tête interpellé avant d'articuler mollement :
- Entrer

Un court moment passa et la porte s'ouvrit me laissant entrapercevoir Cédric, paré de sa cape de préfet jaune et noir.

- Bonjour, je vous prie d'excuser monsieur mon retard. J'assistais à une réunion de préfets qui s'est éternisé. expliqua-t-il sur un ton cérémonieux.

Ce solennel ne lui était point accoutumé, je le savais, mais en tant que préfet, il savait comment brosser les professeurs dans le sens du poil. Et monsieur Binns avec ses manières d'une autre époque en était le meilleur exemple.

- Bien monsieur Diggory, allez vous asseoir. Dit-il tout en désignant d'un geste lasse la place vide à mes côtés.

Cédric posa son regard sur moi, s'avançant vers mon bureau. Il s'assit, et me salua d'un sourire. Sourire que je lui rendis tout naturellement sans même m'en apercevoir.

Je retournai à ma plume lorsque je réalisai notre interaction. Mes joues s'empourprèrent alors et tentant de me redonner contenance, je resserrai l'outil entre mes doigts, tandis que le professeur reprenait sa dictée.
Les courbes d'encres avaient repris sur mon parchemin et pourtant, quelque chose avait changé... Cette petite interruption avait eu le don de me réveiller.

Quelques minutes avaient passé quand Cédric se pencha vers moi, son épaule touchant la mienne.

- Tu viens cet aprem ? me souffla-t-il à l'oreille

- Cette après-midi ? répétais-je sans comprendre, tentant d'ignorer cette interaction des plus inhabituelle

- Le match. On joue contre Serpentard.

- Je manquerais pas une occasion de supporter ma maison, merci de me le rappeler. me détendais-je au fur et à mesure que les minutes passaient

-Tension & Trahison- (Mattheo x oc)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant