22. Un petit geste

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DYLAN

Putain, je le savais j'aurais plus évité tous ce bordel. Je le savais, je le savais ! J'aurais dû la prendre sur mon épaule et la faire asseoir sur une chaise en face de Lenor ! Je suis la plus grosse merde de tout l'univers putain !

-Ne t'en veux pas, me rassure Lenor, elle n'a pas fait un malaise à cause de sa chute. Elle était tout simplement épuisée. Elle va bien.

Je me lève en trombe de la chaise que j'ai posée en face de son lit puis fait les cent pas dans sa chambre qui a aussi été la mienne. Je ne peux pas m'empêcher de me sentir coupable. Si je lui avais demandé ce qu'elle faisait là, j'aurais pu l'aider ou même l'en empêcher. Mais non j'ai rien foutu à part penser à ma petite gueule.

Comme d'habitude, dirait mon grand frère Maël.

Elle à l'air si posée là dans son lit, on dirait vraiment un ange quand elle dort. Tout le monde le dit, autant son visage est fin, ses joues sont remplies. Les taches de rousseur traînent sur l'arête de son nez avant de s'arrêter sur ses pommettes. Elle avait attaché ses cheveux dans un chignon vite fait pour qu'il ne les embête sûrement pas pendant son travail. Tout chez elle a l'air calme. Et c'est incroyable de dire que c'est depuis qu'elle est jeune. Elle a toujours eu cette attitude posée, détendue.

Comment a-t-elle pu se faire harceler avec cette bouille ? Comment des connards, en voyant son visage innocent ont pu se dire " on va la faire chier tiens" ? Rien que d'y penser, j'aurais voulu l'aider. Lui dire de me parler de se confier, que je l'aiderai. Mais c'est difficile d'aider les gens quand on arrive pas à s'aider sois-même.

-Tu tiens à elle pas vrai ? me demande la blonde en se rapprochant d'elle.

Oui, je tiens énormément à elle. Je veux la protéger. Seulement la protéger et l'aider.

-Je la protège, comme Jessy me l'a demandé.

Elle me fait signe de me retourner pour qu'elle enfile un vêtement plus confortable. Tout en s'occupant de sa belle fille en continue notre conversation :

-T'es sûr de toi ?

Cela fait des années que je ne suis plus sûr de quelque chose.

Comprenant mon silence par un non, elle inspire en ricanant. Je sais très bien ce qu'elle fait, jessy faisait exactement la même chose pour me tirer les vers du nez. Et oui, je ne disais rien, comme à chaque fois. Lenor est comme une maman pour Eva, elle l'a éduqué et elle a été la seule image féminine. Alice restera sa mère mais Lenor restera sa source d'inspiration. Je l'ai toujours appréciée, elle nous a couverts, nous a aidé plusieurs fois quand nous étions jeunes.

-Il m'a seulement demandé de garder un œil sur elle quand je pouvais. Maintenant qu'il n'est plus avec nous, je suis son ange gardien, on va dire.

Elle se marre encore plus. Je sais qu'elle en sait beaucoup plus sur moi que je ne veux l'admettre, mais elle ne dira rien, je lui fais suffisamment confiance pour ça. Elle s'assoit sur le lit en face de moi et elle me sourit avant de me confier :

-Je ne suis pas totalement cruche, je vois à quel point tu la protège.

-C'est mon bo...

-Si tu me dis que c'est ton boulot je t'arrache les dents, me menace t-elle. 

Je pince mes lèvres en écarquillant les yeux. Je sais de quoi elle est capable. Nous passons les deux prochaines minutes dans un silence assourdissant. Il est à peine 10 heures du matin que j'ai déjà envie de m'enterrer pour arrêter cette journée catastrophique. Pendant quelques secondes, j'ai cru faire un arrêt cardiaque quand la poitrine d'Eva ne bouger plus mais heureusement, elle a bouger la main avant que je lui saute dessus pour lui faire du bouche à bouche, seulement pour lui sauver la cie évidemment. Lenor m'a lancé son sourire le plus victorieux, du style " je te l'avais dit nan ? ". C 'est moi qui vais lui arracher les dents si ça continue.

Confiance perdueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant