Le Dernier Fils d'Empire

Fractured Bonds

Détendu après ma pause dans la salle de bain, je fais mon entrée dans la salle à manger où ma famille et moi avions convenu de nous retrouver avant le retour de notre père. Mon regard scrute la pièce, à la recherche de ma sœur Iris et de son élégant mari. En constatant qu'ils ne sont pas encore arrivés, je m'installe discrètement dans un coin de la salle, espérant éviter une rencontre avec mon frère, Jasper Rayonnor. Notre relation est tendue ; il me déteste et moi je le déteste. Mieux encore, nous nous évitons, et pour ma part, cela me convient parfaitement.

Il fut un temps où notre entente était sans faille, lorsque nous étions enfants. À cette époque, nous nous entendions tous bien, lui, moi et nos sœurs, Leila et Iris. Mais les choses ont rapidement changé après plusieurs discussions avec notre père. Au début, mes sœurs et moi ne comprenions pas ce qui se passait, mais nous avons vite décidé d'ignorer son comportement altéré. Nos disputes étaient incessantes lorsqu'il fréquentait l'école des épées, et j'ai pris la décision de ne plus jamais lui adresser la parole.

Dans la salle, je vois ma sœur Leila, entourée de notre mère. À leurs côtés se trouvent Jasper et son époux Adalyn, qui portent leur enfant, Adélaïde Realon, ainsi que Léon Realon. Ils rient ensemble, la bonne humeur visible sur leurs visages. Ma mère, avec un air suppliant, demande à Leila de rester pour la nuit. Pendant ce temps, Jasper converse joyeusement avec Adalyn, tandis qu'Élénne, sa femme, remarque mon regard posé sur eux. Elle me lance un doux sourire, puis, curieux de ce qui capte son attention, mon frère se tourne vers moi. Instinctivement, je baisse la tête, espérant devenir invisible. Bien que cela soit impossible, je garde l'espoir qu'il ne m'ait pas remarquée.

Lorsque j'aperçois l'arrivée d'Iris, accompagnée de son époux Léandre Phoenix, je m'approche d'eux avec enthousiasme. Iris m'accueille dans une étreinte chaleureuse, ses bras me procurant un réconfort immédiat que je partage en lui rendant son câlin. Je salue Léandre avec une poignée de main respectueuse, qu'il me retourne avec un sourire franc et une lueur de joie dans les yeux. Une fois notre échange effectué, Iris regagne sa place aux côtés de son mari, son sourire illuminant son visage.

- Cela faisait une éternité que je ne t'avais pas vue, et tu n'as même pas pris la peine de venir nous rendre visite. Ma sœur s'exclama, feignant la tristesse, ce qui me tira un sourire malgré moi. Dit donc, je suis sérieuse ! J'ai cru que j'allais mourir d'ennui. Avec qui vais-je partager toutes les histoires fascinantes que j'ai entendues ? Certainement pas avec Léandre...

Léandre présente ses excuses pour le comportement d'Iris, mais je dois dire que c'est quelque chose dont je suis familier. Elle a toujours eu cette façon de se montrer affectueuse avec moi, et je ne peux que l'apprécier. En réalité, cela ne me dérange pas du tout, bien au contraire, ça me touche profondément. J'ai le sentiment qu'Iris perçoit mon désir de ne pas me marier, de refuser le trône et de vivre sans les contraintes d'une vie conjugale. Elle me comprend d'une manière que peu de gens peuvent. Nous partageons nos secrets les plus intimes, et j'ai le privilège de connaître chacun des siens tout comme elle connaît les miens. Nous avons toujours était comme ça.

- Léandre, cesse de te justifier, c'est devenu une habitude pour lui. Dit-elle avec une pointe de fierté dans la voix. Elior, j'ai tant d'histoires fascinantes à te partager. Bien sûr, c'est encore mieux si c'est moi qui les raconte. Je laisse échapper un léger rire à cette phrase, Bien que cela n'ait pas été indispensable, cela traduit parfaitement l'essence d'Iris.

Elle lâcha le bras de son époux pour s'accrocher au mien, me conduisant vers l'endroit où j'étais auparavant avant de les rejoindre. Je ne pouvais m'empêcher de jeter un coup d'œil à son époux, amusé par la situation, ses yeux se posant sur elle avec une tendresse palpable. Leur complicité était évidente, ils s'étaient vraiment trouvés. Au fur et à mesure qu'elle me racontait tout un tas d'histoires, évoquant notamment la façon dont Iris avait remis à sa place la gouvernante, qui semblait prendre plaisir à tyranniser ses jeunes servantes, je réalisais que ce n'était pas cela qui retenait profondément mon attention. Non, quelque chose de plus subtil et intrigant flottait dans l'air, un secret non dit, une dynamique qui méritait d'être explorée.