Heartbeats in the Dark

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J'attends l'arrivée d'Iris, assis sur le rebord d'une fenêtre, apaisé, afin de ne pas inquiéter davantage ceux qui sont déjà sur le qui-vive. Jasper, affiche une impatience palpable, guettant l'arrivée de notre père avec une intensité presque palpable. Leila, quant à elle, est absorbée par une conversation animée avec l'épouse de Jasper, leurs rires éclatants résonnant dans l'air comme des notes de musique. Les autres convives se mêlent gaiement, leurs voix se mêlant à la douce mélodie de la nuit. Maman, en retrait, engage une discussion avec les enfants de Leila, leur offrant un sourire réconfortant. Pour ma part, je m'abandonne à l'observation de la nuit, cette magnifique toile d'ombres et de lumières. Le ciel s'étend au-dessus de moi, parsemé d'étoiles scintillantes qui dansent comme des esprits joyeux. Une brise légère effleure ma peau, portant avec elle le parfum délicat des fleurs nocturnes. La lune, majestueuse, éclaire la scène d'une lumière argentée, conférant à cette soirée un air de magie silencieuse, tout en enveloppant nos âmes d'une douce mélancolie.

La nuit n'est pas mon moment préféré. Elle est belle, certes, mais pas aussi fascinante que le lever du soleil. La lune illumine faiblement le ciel, tandis que les étoiles scintillent, pareilles à une œuvre d'art sur une toile. Cependant, à force de les contempler, mon regard s'est égaré. La nuit, dans son immobilité, finit par me décevoir. Les étoiles se contentent de disparaître puis de réapparaître à la même heure, prévisibles, presque monotones. Au début, cela avait du charme, mais aujourd'hui, l'ennui s'est installé. En revanche, le jour est un véritable tableau vivant. Les rayons du soleil dansent et se métamorphosent, offrant chaque matin une nouvelle promesse. Leur chaleur réveille en moi un amour incommensurable, une tendresse palpable qui m'inspire. Le lever du soleil, c'est la sécurité d'un renouveau, une douce mélodie de lumière qui fait vibrer mon cœur. Voilà ce qui m'émeut vraiment. Je regarde le jardin, faiblement éclairé par la lueur argentée de la lune. Le silence de la nuit enveloppe tout, et je me penche, pressant mon front contre la fenêtre, fascinée par cette scène troublante. Mes yeux, mi-clos, scrutent l'obscurité, et soudain, je crois distinguer une ombre qui se déplace. Mon cœur bat plus vite, une onde de surprise me traverse, une question pulse dans mon esprit : que se cache-t-il là, dans l'ombre ? Je ferme les yeux, tentant de chasser cette vision fugace, et les rouvre lentement. Tout semble calme à nouveau, le jardin est devenu un tableau figé. Je me mets à rire légèrement, un son peu convaincant dans le silence nocturne. « C'est sûrement mon imagination qui joue des tours », murmure-je pour moi-même, tandis qu'un léger frisson de fatigue me gagne. Quand mon père va-t-il enfin rentrer ? J'aimerais tant me reposer, mais cela serait perçu comme un manque de respect. Je dois donc rester éveillée, attendant son retour qui commence à se faire long. Iris me rejoint, elle s'assoit en face de moi sur le rebord de la fenêtre. Elle me sourit et me demande si je vais mieux. Je lui dis que oui, bien que ce soit un mensonge ; je suis un peu mieux qu'il y a deux heures. Je lui confie que la fatigue me guette, que j'ai même eu une hallucination, croyant avoir vu une ombre dans le jardin. Elle rit légèrement, disant que cela se voyait que j'étais fatiguée. Je lève les yeux au ciel et lui demande si elle sait quand notre père va faire son apparition. Elle me reprend, me faisant la leçon sur l'importance du respect envers l'Empereur. Je murmure, en levant les yeux au ciel : "Me respecte-t-il pour que je devienne respectueuse envers lui dans son dos ?" Heureusement pour moi, elle n'a pas l'air d'avoir entendu. La musique se lance, suivie d'une annonce : l'Empereur Alaric Alexander Rayonnor II fait son entrée. Iris se lève, et moi de même, rejoignant ma place à table. Mon père pénètre lentement dans la salle.Il lance un regard furtif à la assemblée, balayant la pièce d'une attention aussi rapide qu'un éclair. Quand son regard croise le mien, un frisson parcourt l'air. Il baisse la tête, comme pour se retirer dans son propre monde, puis regagne sa place, une posture qui impose le respect. Le silence s'installe alors comme un invité indésirable, pesant sur l'atmosphère. « Prenez place », ordonne-t-il d'une voix ferme, un ton qui ne laisse place à aucune contestation. Chacun s'exécute, l'ambiance chaleureuse qui régnait précédemment s'évanouissant lentement pour faire place à une froideur palpable. Les murmures et rires complices laissent place à un isolement glacial; les visages se ferment, les sourires se figent. Le silence devient oppressant, d'autant plus qu'il n'est interrompu que par le léger froissement des serviettes et le son des couverts posés sur la table. Mon père, figure d'autorité, commence à manger, un signe évident que nous pouvons enfin nous attabler. Dans notre tradition, c'est toujours l'empereur qui ouvre le banquet, un symbole de pouvoir et de contrôle. Je jette un coup d'œil à ma mère, qui me dédie un regard plein d'amour et de tendresse, un réconfort au milieu de cette tension. Mon sourire, bien que timide, ne peut s'empêcher de se dessiner sur mes lèvres. Mais cet instant de douceur ne passe pas inaperçu. Mon père, avec ses yeux dorés comme des rayons de soleil, scrute attentivement la pièce. Ses cheveux blonds, impeccablement coiffés, et sa moustache bien taillée lui confèrent une allure sévère. Dans sa manière de se tenir, on sent le poids de l'autorité. Cet homme, qu'on qualifierait de froid, impose respect et crainte. Chaque geste qu'il fait, chaque mot qu'il prononce, transpire l'expérience et le pouvoir. L'atmosphère est accablant, et je me demande combien de temps encore ce silence va se conserver.

Le Dernier Fils d'EmpireOpowieści tętniące życiem. Odkryj je teraz