The Ties That Bind

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- Es-tu certain que c'est cette personne qui t'a causé tant de peine, Edgar ? Il paraît si inoffensif dans le sommeil, presque paisible.

Je ne reconnais pas cette voix qui s'élève dans l'obscurité. Qui est cet Edgar dont il parle ? Avec difficulté, je tente d'ouvrir les yeux, mais la lumière me frappe violemment. Mes pieds nus touchent le sol, et je sens des graviers rugueux sous moi. Impossible de m'échapper, car je suis lié à une chaise par une corde qui me serre les poignets. Mon esprit est embrouillé alors que je réalise que mes mains sont également entravées dans mon dos, solidement attachées. Où suis-je donc ? Le mal de tête qui me frappe me plonge dans une mer d'incertitudes. Je lève lentement la tête, et un panorama macabre s'impose à moi. La pièce n'est éclairée que par la lueur vacillante de quelques bougies, projetant des ombres dansantes sur les murs. Je scrute les lieux, mais je ne vois pas d fenêtres, seulement une ambiance lugubre qui me donne des frissons. Un homme est assis face à moi, les bras croisés et une expression impassible sur son visage. Des bandages enroulent ses mains, et ses yeux sont rivés sur moi, mais dans la pénombre, je ne peux distinguer la couleur de son regard. Il est habillé d'une armure scintillante, mais étrangement disproportionnée, suggérant qu'il provient d'un empire lointain de Rayonnor. Ses cheveux, d'un brun foncé en bataille, lui donnent une allure sauvage et indomptée. Soudain, il me sourit chaleureusement, un geste qui semble déplacé dans cette atmosphère inquiétante. Pourquoi m'adresse-t-il un sourire, alors que je suis plongé dans l'incertitude et la peur ? Mon cœur s'emballe alors que je me rends compte qu'un autre homme s'est introduit entre nous, interrompant notre contact visuel. Il a un air autoritaire et me scrute avec une intensité troublante. Cet homme est grand, aux yeux en amande gris perçant comme le ciel orageux. Ses cheveux, d'un noir corbeau, tombent avec nonchalance sur son front, accentuant son air mystérieux. La manière dont il se tient, tonique et confiant, me rappelle le visage de l'homme qui m'a étouffé hier soir, un souvenir imprimé douloureusement dans mon esprit. Il me sourit, mais c'est un sourire que je connais trop bien : celui de la menace, de la domination. Avant que je puisse réagir, il demande a l'homme avec les bandage, d'aller les prévenir de mon réveille, l'homme au bandage prénommer Edgar souffle, laissant derrière lui une atmosphère lourde de tension. Je l'observe se diriger vers une porte en bois, avec un claquement de doigts qui résonne dans l'air stagnant. Une légère pression de désespoir s'installe en moi, alors que le silence retombe dans la pièce, oppressant. Je recentre mon attention sur l'homme aux yeux en amande. Il demeure immobile, vigilant, comme un prédateur attentif à sa proie. Les bougies vacillantes projettent des ombres étranges sur son visage, rendant sa silhouette presque spectrale. La pièce est petitement décorée, ses murs sont d'un gris sombre, portant les traces d'un passé oublié, tout comme moi. L'air est lourd, mélangé à l'odeur âcre de la cire des bougies et à une senteur plus terreuse qui semble émaner des graviers brillants sous mes pieds. Les chaînes des autres meubles semblent couiner sous le poids du non-dit, peut-être des chaises similaires à celle où je suis assise. Une table, dans un coin, est ornée de vieux livres dont les couvertures sont poussiéreuses, témoins d'une autre époque. Il y règne un air de désolation, comme si cet endroit était figé dans le temps, un sanctuaire de secrets d'outre-tombe. J'éprouve une profonde peur... L'homme en face de moi, dont la carrure imposante me dépasse, m'intimide par son regard. Ses yeux me plongent dans le noir de mes souvenirs d'hier : la porte menant au balcon fermée, le bruit assourdissant, la brûlure des mains, l'étrange portail, ce mouchoir imbibé de sédatif, les insultes, la peur omniprésente, l'absence d'air... Je suis certaine, il faisait partie des trois hommes qui m'ont entraînée ici. Pourquoi ? Qui sont-ils ? Que veulent-ils vraiment ?

J'entends des pas derrière la porte que l'on nomme Edgar, qui s'est éclipsé, signe que d'autres personnes s'approchent de nous. Le bruit se rapproche, et je sens le tremblement s'emparer de mon corps. Les questions fourmillent dans mon esprit, mais je demeure sans réponse. Mon anxiété grandit, engloutie par l'incertitude.Je déteste cette sensation qui m'envahit... Mes yeux sont rivés sur la porte, et chaque bruit qui s'approche ne fait qu'intensifier mon angoisse, me laissant un désir irrésistible de fuir. Pourquoi cela devait-il m'arriver à moi ? Je déteste profondément la situation dans laquelle je me trouve. La peur m'étreint, et je perçois déjà la poignée se mouvoir. La porte s'ouvre lentement, me laissant le temps d'accumuler davantage de stress. Mes yeux croisent le regard d'un homme que je n'ai jamais vu auparavant. Ses iris, d'un vert glaçant, évoquent les profondeurs forestières enveloppées de nuit, tandis que ses cheveux noirs comme l'obscurité, se parent de reflets bleu nuit. Lorsqu'il croise mon regard, ses yeux semblent vides d'émotion, comme si cet homme qui pénètre dans la pièce n'était rien d'autre qu'une statue implacable — un livre scellé. Deux autres hommes l'escortent, l'un d'eux se présentant sous le nom d'Edgar, tandis que l'autre, aux yeux noisette et aux cheveux d'un noir corbeau, arbore également une armure imposante. Je les observe attentivement alors qu'ils se positionnent devant moi. Engourdie par la peur, je n'ose même pas bouger. L'homme au regard froid se place aussi devant moi, s'asseyant sur une chaise, à la différence qu'il n'est pas immobilisé. Derrière lui, les trois autres hommes se tiennent droits comme des soldats, tous focalisant leur regard sur moi. Aucun sourire, aucun murmure, le silence règne en maître. Mon stress s'accroît, ma tête tourne : que va-t-il se passer maintenant ? Leur expression impassible laisse présager le pire. Une pensée douloureuse m'envahit, celle que mon père pourrait être en train de célébrer ma disparition plutôt que de chercher à me retrouver. Les larmes commencent à perler ; je sais qu'il ne doit pas remuer ciel et terre pour me retrouver. Je ne peux retenir quelques larmes qui tentent de s'échapper. Je me surprends à imaginer son sourire à cette pensée. Après tout, il aurait enfin éliminé le membre le plus imprévisible de notre famille, celui dont le pouvoir déroutait. Les hommes demeurent immobiles, me scrutant. Celui assis devant moi, d'une voix glaciale et autoritaire, ordonne à aux soldat de partir. Ils s'exécutent sans émettre le moindre bruit, me laissant seule dans cette pièce oppressante.

Le Dernier Fils d'EmpireOpowieści tętniące życiem. Odkryj je teraz