Alarm

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— Ça va il me reste encore quelques minutes...

Se persuadait Marie, qui n'arrivait pas à s'extirper de ses draps propres de la veille.

Elle avait passée la nuit à faire du ménage, à prendre soin de sa peau, de ses cheveux lisses, à se faire un défilé devant son miroir avec ses nouveaux habits, à chanter, danser et même prendre le temps de faire des cookies au chocolat blanc.
Enfin bref. Il fallait tout faire pour ne pas penser à cette interview qui la rendait bien nerveuse.

Fraîchement diplômée de son école de journalisme, elle avait pu obtenir une place au sein du journal L'équipe, enfin simplement grâce à son oncle... Mais ça ne faisait rien ! Et ça ne changeait rien au fait qu'elle méritait amplement sa place.

Le problème n'était pas là. Le problème était qu'elle devait interviewer cet homme... celui-là...
Le quadruple médaillé au jeux olympiques de Paris. Le nouveau célèbre Léon Marchand.

Son oncle lui avait décroché cette interview alors
« Il faut bien que tu la prépares celle-ci ! C'est la chance de ta vie ! » lui avait-il répété on ne sait combien de fois.
Il l'avait angoissée. Et elle n'avait pas réussit à se préparer... Alors pour ne pas y penser la veille, elle avait préférée s'occuper comme elle pouvait. Et les heures passèrent, et elle ne les avait pas vues passer .
Elle s'était finalement endormie sur les coups de quatre heures du matin.
Et voilà le réveil qui n'arrêtait pas de sonner, mais qu'elle n'entendait pas, elle l'assimilait à son rêve.

7h25.

— Encore un peu ...

7h40.

  — Tranquille.

8h00.

  — Merde !! Je suis super en retard !!

Marie se réveilla en sursaut, son réveil affichant une heure bien trop avancée.
Une vague de panique l'envahit en réalisant que l'entretien crucial avec Léon était pour très bientôt. Elle bondit hors du lit, le temps lui était compté, et chaque seconde perdue était une raison de plus pour stresser. Marie se jeta hors du lit et couru alors sous la douche, avec sa brosse à dent prête à effectuer son travail. Elle fit aussi vite qu'elle le pouvait et fouilla rapidement ses vêtements qu'elle avait pourtant bien rangé la veille.

Elle jeta un oeil sur le réveil : 8h15.

L'interview -qui se passait en haut de l'arc de Triomphe- commençait dans 40 petites minutes, et bien sûr elle habitait à 25 minutes en métro. En espérant que ce dernier soit à l'heure pour une fois.

Elle enfila donc une chemise blanche en soie, avec son simple tailleur gris.

  — Quand est-ce que j'ai pris tout ce poids moi ?!

S'écriait-elle en s'observant du coin de l'oeil dans son miroir.

Le tailleur la serrait bien à présent. Tant pis, pas le temps.
Elle se maquilla du mieux qu'elle pouvait et se coiffa à l'arrache puis enfila ses bottes à talons puis sorti de chez elle en courant - autant qu'elle le pouvait-.

8h30.

En arrivant à sa station de métro, elle découvrit avec horreur que le service était interrompu.

  — Putain, putain, putain !!

S'énervait-elle après le monde entier en tournant en rond pour tenter de trouver une solution.

  — Jamais foutu d'arriver à l'heure et sans problème ce foutu metro !

Sans perdre plus de temps, elle se tourna vers la solution « vélib ». Et par chance, il en restait encore un pas trop abimé. Elle l'activa et pédala telle une flèche malgré son tailleur trop serré, ses bottes et sa coiffure faite dans le vent.

C'était un matin d'été. Milieu août. Et malheureusement pour elle, il faisait enfin chaud à Paris. Apres deux longs mois à se plaindre du ciel gris et de la température plus que négative, la voilà se plaignant de la chaleur et du grand soleil d'été.

  — Purée mais je vais suer comme un porc là !

S'affolait-elle en train de pédaler au Trocadéro.

Il fallait passer par l'Avenue Kléber. Pas une bonne idée. Trop de monde. Trop de voiture.
Mais bon c'était tout droit et la rue ne montait pas autant que les autres extrémités de l'Étoile.
Elle se fraya donc un chemin à travers les voitures et les piétons, jetant des coups d'oeil anxieux à sa montre. Le temps filait et elle se rapprochait dangereusement du retard.

Arrivée à proximité du rond-point de l'Étoile, le chaos des voitures tourbillonnant autour de L'Arc de Triomphe l'attendait, un véritable enfer pour quiconque osait s'y aventurer. Mais notre Marie n'avait pas le choix.

8h50.

  — Encore 5 minutes, oh mon Dieu on va m'écorcher vive là !!

Les larmes ne manquèrent pas de se frayer un chemin sur ses joues légèrement rondes et rougeâtres. Il fallait faire vite. Elle ne prit même pas le temps d'évaluer la circulation avant de se lancer. Elle pédalait avec détermination quand, soudain, un mini van des Jeux Olympiques surgit à toute vitesse, frôlant de peu sa roue avant.

La voiture freina d'un coup sec. Et le choc l'envoya au sol, son vélo glissant sur le bitume. Le conducteur du van, un homme d'une quarantaine d'années, sortit en trombe, furieux

— Vous êtes inconsciente ou quoi ? J'aurai pu vous tuer ! Vous voulez crever ou quoi ?!

Il fallu quelques secondes à notre journaliste junior pour reprendre ses esprits.
Son premier réflexe fut d'observer sa montre.

8h55.

Échaudée par le stress et la chute, Marie ne se laissa pas démonter.

— Pardon ? Vous foncez comme un fou furieux sans regarder devant ? Vous l'avez eu où votre permis gros porc ?!

Lança-t-elle, la voix teintée de colère. Les mots volèrent entre eux pendant quelques instants, chacun essayant de se faire entendre, jusqu'à ce que la porte coulissante du van s'ouvre à nouveau, ce que Marie n'avait pas encore remarquée.

— Ecoute bien ma petit-

Elle devint rouge de colère en l'arrêtant.

— Non ! C'est toi qui va m'écouter gros cul ! Je me suis pas réveillée ! J'ai les cheveux en pétard, le maquillage dégoûtant, je sue autant que toi, le métro marche pas, le vélib me rend folle et je suis en retard pour mon interview avec ce foutu Léon Marchand de soi-disant rêve ! Alors maintenant rentre dans ta foutu-

Elle se tût et voulu s'enterrer sous terre à l'instant même où son regard se posa derrière l'épaule du chauffeur.

Léon Marchand descendait du Van.

— Au moins je sais à quel genre de journaliste j'ai affaire.

S'amusait-il en voyant le visage rouge de sa future intervieweuse.

— Super... au moins je suis pas autant en retard que lui..

Soufflait-elle en lança un sourire forcé à son futur interviewé. Elle foudroyai une dernière fois du regard, le conducteur, récupéra son vélo et se remise en route, bien moins stressée mais toujours sonnée.

L'interview promettait d'envoyer en éclat, si nos deux protagonistes continuaient sur cette lancée.








       —

Et voici le premier chapitre.
Ça fait 5 ans que j'avais pas écrit sur wattpad, soyez indulgente svppp...
Il y aura 10 chapitres en tout.
Les premiers sont un peu lents mais la suite est supeeerbe vous verrez ;)

L'interview Où les histoires vivent. Découvrez maintenant