interview

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  — Pourriez-vous nous raconter comment cette passion a grandi en v-

Elle se coupa net. Se fixa dans la glace et voulu s'arracher les cheveux qui venait de se faire coiffer par le staff.
Ses poings finirent sur la table, suivi de sa tête ainsi qu'un long soupir.

  — Je vais me jeter par dessus l'Arc. J'ai rien préparé, mes questions sont pas constructives et en plus je suis hideuse.
Au moins je sais que je vais pouvoir avoir un peu de vacances. Définitives.

Après la confrontation, monsieur Marchand avait décidé de finir à pied -accompagné de la sécurité- pour éviter une autre péripétie.
Il s'était retourné furtivement pour voir la folle une dernière fois avant l'interview et ria en la regardant droit dans les yeux.
Elle voulait le noyer dans sa piscine "olympique".
Ses poings ne s'étaient pas desserrés jusqu'à son arrivée au toit de l'Arc de Triomphe où l'équipe du maquillage l'avait tiré jusqu'à leur poste.

  — Tu ressembles à la phryge, essaye de te détendre maintenant...

S'était amusé son maquilleur, Edouard.

  — Alors toi ferme bien ta gorge, sinon j'ten mets une. Je suis trop saoulé, je sens le renvoi venir à des kilomètres.

  — Allez ma phryge, ça va le faire. Il suffit juste de lancer des questions puis le reste se fera instantanément.

Elle tenta de se rassurer grâce aux encouragements d'Edouard. Mais d'un coin de l'œil elle aperçu Léon Marchand qui l'attendait sur le plateau. Il semblait agité et regardait fixement sa montre.
La journaliste estima qu'elle était prête à se faire humilier devant les caméras. Que pouvait-il bien arriver de si grave ?
Tout serait coupé au montage, on entendrait seulement la douce voix grave de Léon et les plans de notre jeune femme passeraient à la trappe.

Elle souffla un bon coup et s'avança jusqu'au plateau ou sa chaise l'attendait, Léon par la même occasion.

  — Veuillez m'excuser pour le retard.

Léon acquiesça de son nouveau sourire moqueur.
Que cherchait-il au juste ?

  — On peut y aller maintenant ?

S'impatientait le reste du staff derrière les cameras.
Elle observait l'équipe qui semblait aussi énervé qu'elle. Puis son regard tomba sur Edouard qui lui souriait en lui montrant ses pouces tournés vers le haut pour la mettre en confiance.
Heureusement qu'il était là.
Elle ferma ses yeux le temps d'analyser ses questions idiotes dans sa tête.

— J'aurai vraiment dû travailler au lieu de procrastiner comme à chaque fois.

S'énervait-elle en silence.

Le raclement de gorge de Léon la fit sortir de son nuage. Elle tourna la tête et le vit, un sourcil arqué vers le haut et les bras croisés.

Il était habillé d'un t-shirt de la Team France. Un jean simple et ses baskets blanches. Sa montre Omega comme seule accessoire.
Les yeux de notre intervieweuse tombèrent sur ses avant-bras musclés. Ses veines semblaient vouloir sortir de son corps. On aurait dit une statue Grec.
Son regard remonta jusqu'à son cou qui était large mais qui laissait entrevoir sa pomme d'Adam saillante. Plus le regard montait plus elle apercevait ses yeux d'un bleu aussi clair que la mer des Caraïbes. Elle s'y voyait bien nager à l'intérieur.
Les sourcils -toujours confus- de son interlocuteur la gênait. Elle racla à son tour sa gorge, replaça sa mèche châtain dorée derrière son oreille et se mit à débiter toute sorte de questions auquel Léon ne semblait pas vouloir répondre franchement pour la plupart.


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