Fan

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— Je pensais pas que ça tournerait à la catastrophe à ce point !

S'écriait-elle en courant aux côtés de Maxime.

  — Parle pas et cours !

Elle obéit et ils foncèrent droit sur l'hôtel de Maxime.
Les vociférations des fans de Maxime et le cliquetis accompagné des flashs des journalistes angoissèrent les deux protagonistes.
L'hôtel n'était plus qu'à quelques mètres à présent. Maxime lia rapidement sa main à celle de la jeune femme ce qui créa une liaison et une force face à la tempête extérieure.
À chaque pas, la pression de la foule se faisait plus intense, les questions fusant et les regards curieux scrutant à chaque mouvement. L'air était chargé d'une tension palpable, rendant chaque instant plus précieux alors qu'ils se rapprochaient de leur refuge.
Finalement, ils franchirent les quelques mètres restant avec un sentiment de soulagement croissant. Lorsque les portes de l'hôtel se refermèrent sur eux, un calme relatif les enveloppa, offrant enfin le répit tant attendu après cette épreuve.
Maxime, sans un souffle coupé, demanda ses clefs à la réceptionniste qui semblait inquiète face à la foule déchaînée qui se trouvait à l'extérieur.

  — Comment... tu fais... pour pas avoir... le souffle coupé...?

  — Je peux me permettre de te rappeler mon métier ?

  — Oui... mais même... l'angoisse... les hurlements... les gens... sur notre passage...

  — C'est pas la première fois. Je déteste ça mais bon je vais pas m'empêcher de vivre.

Dit-il une fois dans l'ascenseur.

  — Nous voici arrivés, Madame.

Et sa clef magnétique ouvrit la porte sur une suite toujours en désordre. Marie entra et s'installa sur le canapé.
Soudainement, Maxime se mit à rire.

  — C'était un truc de fou là quand même ! On a même pas pu payer ?

  — J'ai jeté dix euros, même si c'était pas assez.

S'amusait-elle à son tour.
Maxime vint s'assoir à ses côtés et posa son bras sur ses épaules.

  — Et du coup tu voulais me parler de quoi ?

Commença-t-il en se rapprochant dangereusement.

  — Euh, Maxime je crois pas que ce soit une bonne i-

  — Attends, tu as quelque chose sur la joue.

Dit-il doucement, feignant une excuse pour la rapprocher de lui. D'un geste délicat, il approcha sa main de son visage, son pouce frôlant légèrement sa joue avant que sa main ne se pose doucement derrière son oreille. Marie sentait son coeur se serrer, un mélange de malaise et d'appréhension la traversant.
Avant qu'elle ne puisse réagir, il se pencha vers elle et l'embrassa. Ses lèvres rencontrèrent les siennes avec une tendresse forcée, mais elle resta immobile, son corps se raidissant sous la surprise et l'inconfort. Le baiser, bien qu'empli d'intentions, manquait de l'étincelle que Maxime espérait. Marie ne ressentit rien de ce qu'il aurait voulu éveiller en elle.
Quand il s'éloigna, elle détourna le regard, le poids de ce non-dit entre eux devenait soudainement plus lourd. L'instant, qui aurait pu être magique, était désormais empreint de la réalité que Marie devait encore exprimer.

Alors que Maxime s'éloignait, Marie tenta de rassembler ses pensées, mais un mouvement derrière attira soudainement son attention.
Léon, l'homme pour qui son coeur battait un peu plus lorsqu'elle entendait son prénom dans la rue, lorsqu'elle pensait à lui, lorsqu'elle le voyait, venait d'entrer dans la pièce. Il se dirigea vers le frigo, une expression indéchiffrable sur le visage, mais Marie percevait l'éclat fugace de colère dans ses yeux lorsqu'il les aperçut, elle et Maxime, à peine séparés de ce baiser malvenu.

L'interview Où les histoires vivent. Découvrez maintenant