Chapitre 14

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Je me réveille après une bonne nuit et me prépare pour le lycée. Je rejoins les mecs, et on parle de la soirée de samedi.

« Luc : J'ai découvert une nouvelle Clara. Elle est différente, et je trouve qu'elle est drôle et chaleureuse.

Moi : Attends, Luc, tu es intéressé par Clara ?

Luc : Non, c'est juste qu'elle est différente de ce que je pensais.

Paul : Moi, j'ai une vraie question alors. Léo et Hugo, vous êtes ?

Léo : Ensemble, on est amoureux.

Moi : Alléluia !

Hugo : Sans l'aide d'Ed et Léna, nous ne nous parlerions probablement plus.

Léo : Ed a été incroyable.

Paul : Il ne faut pas exagérer non plus, il vous a juste réconciliés.

Luc : Tu as quoi avec lui en ce moment ?

Moi : C'est à cause de Léna.

Paul : N'importe quoi.

Léo : Paul, depuis que Léna se rapproche d'Ed, ton attitude a changé. Tu aurais dû voir ton visage à la fête quand elle était dans ses bras.

Paul : Tais-toi !

Hugo : Quand on parle du loup. »

Léna arrive, souriante. Elle s'approche de moi, passant une main derrière mon dos pour me saluer, puis salue les autres. En arrivant à Paul, elle s'arrête net, voyant les filles en train de parler en groupe autour d'une autre fille en larmes. Elle s'excuse auprès de Paul et se précipite vers la fille en pleurs, tandis que les autres filles s'éloignent en riant.

« Léna : Qu'est-ce que vous avez fait encore ? Vous ne pouvez pas laisser les gens tranquilles ?

Lola, narquoise : Mais alors, Léna, tu n'aurais plus personne à consoler. On sait que tu aimes jouer la sauveuse des âmes en détresse. »

Alors que la tension monte, les garçons et moi nous précipitons auprès de Léna. Je remarque la fille en pleurs, cachant son téléphone entre ses mains tremblantes. Décidant de l'éloigner de cette atmosphère toxique, je l'emmène à l'écart pour la calmer. Pendant ce temps, la colère de Léna ne fait qu'augmenter.

« Léna, éclatant de colère : Mais qu'est-ce qui vous prend ?! Vous êtes des merdes à vous en prendre à elle ! Vous êtes que des lâches ! »

Revenant vers nous, Léna prend la fille dans ses bras pour la réconforter.

« Elles t'ont fait quoi aujourd'hui ?

— Regarde. »

La fille, d'une main tremblante, tend son téléphone à Léna. En lisant les messages, l'expression de Léna se durcit, la colère teintant sa voix.

« Tu as recommencé ?

— ...

— Lisa, réponds-moi, s'il te plaît.

— Je suis désolée, Léna...

— Ce n'est pas ta faute. Ne t'excuse pas pour ça. »

Elle me jette un regard intense, rempli de colère, puis se relève, tenant le téléphone de la fille.

« Léna : C'est quoi ça ?

Lola, avec un sourire moqueur : Un vrai chef-d'œuvre.

Léna : Pardon ? Tu te fous de ma gueule ! Tu te prends pour qui ? Mais pourquoi êtes-vous devenues comme ça ? Ça vous fait plaisir de faire pleurer et blesser les autres ? Pourquoi s'en prendre à elle ? Elle ne t'a jamais rien fait, elle ne t'adresse même pas la parole ! Tu es jalouse parce que tu n'arrives pas à garder un mec, tu te venges sur celles qui te semblent plus belles, c'est ça ? »

Elle revient vers nous et redonne le téléphone à la fille. Léo commence à engueuler les filles, mais Lola crie à l'encontre de Léna :

« Tu oses dire ça alors que c'est toi qui traînes avec tous les garçons à les draguer, à jouer avec leurs sentiments ! Tu te fais la fille sainte ni touche, mais tu es pire que nous ! Tu profites de la faiblesse des gens comme ton père ! »

Léna, tentant de rester calme face aux provocations de Lola, se concentre sur la fille, mais je peux voir qu'elle lutte pour garder son sang-froid.

« Tu ne réponds pas ? Telle mère, telle fille, hein ? Elle vous a abandonnés comme des merdes, tes frères et sœurs, parce qu'elle ne pouvait pas assumer son rôle de mère ! Et surtout d'être un fardeau pour ton père ! Mais c'était une salope comme toi ! Elle était quoi ? Une traînée, couchant à droite à gauche ! Qui sait si vous avez tous le même père ! Tu joues les saintes, mais tu es comme elle ! Tu es... »

Léna, aveuglée par la fureur, frappe un casier pour libérer sa rage avant de se précipiter vers Lola. J'interviens rapidement pour l'empêcher de lui sauter dessus. Léna se débat dans mes bras, prête à la défigurer.

« Tu ne sais rien de sa vie ! Tu ignores tout de ses raisons ! Elle a vécu des choses que tu ne peux même pas imaginer, ce qu'elle a subi ! Arrête d'avoir le mort parce que Paul ne veut pas de toi ! Tu es qu'une merde et de toute façon, il a baisé toutes les filles sauf toi ! Pose-toi les bonnes questions ! Pourquoi est-ce qu'il ne veut pas de toi ?

— Tout le monde sait que ta mère est folle !

— Mais tu ne la connais pas ! Elle s'est battue pour nous ! Oui, elle n'est plus là, mais elle m'a donné une éducation que tes parents ne te donneront jamais ! Tu es juste une fille superficielle qui se plaint pour des futilités et se croit la reine du monde ! Alors avant de juger ou humilier les gens, connais déjà ce qu'ils ont vécu.

— Arrête de t'inventer une vie, tu n'as pas de problèmes, toi ! Arrête de faire la victime, tu n'as rien vécu. »

Léna est au bord de l'explosion, ses poings serrés trahissent son envie irrépressible de se jeter sur Lola. Dans un mouvement soudain de rage, elle se libère de mes bras et fonce vers elle, mais les garçons réagissent rapidement, l'interceptant avant qu'elle ne puisse atteindre son but. Elle hurle, la colère faisant vibrer chaque mot. Je la saisis fermement et l'entraîne loin, prenant également la fille. Léna, toujours secouée par une rage incontrôlable, pleure maintenant, des larmes de frustration coulant sur ses joues.

« Comment peut-elle parler ainsi de ma mère ? Elle ne la connaît même pas. Pourquoi juge-t-elle ma vie alors qu'elle ne sait rien ? »

Elle s'effondre dans mes bras, laissant libre cours à ses larmes. Lola l'a frappée là où ça fait mal. Je la console comme je peux. La fille qui s'est fait attaquer se sent mal, mais je lui dis que ce n'est pas sa faute, c'est Lola qui a provoqué tout ça. Après un moment, Léna se détache de moi et va aux toilettes, la sonnerie annonçant le début des cours. Inquiet, je me dirige vers ma classe, espérant qu'elle trouvera la force de s'en remettre.

Je m'installe à ma place. Les garçons me lancent des regards inquiets et les filles parlent d'elle en se moquant. Léna finit par arriver, un masque d'indifférence sur le visage, et s'installe à côté de moi. Un silence pesant s'installe. Elle s'excuse de son retard et sort ses affaires. Le cours reprend, mais je la vois, du coin de l'œil, observer les filles qui ricanent. Ses poings se serrent si fort que ses ongles la font saigner. Je lui prends la main pour qu'elle arrête. Elle me regarde, surprise, et murmure :

« Je suis désolée pour ce que je vais faire.

— Désolée pour... »

Elle se lève brusquement et, à la surprise générale, elle embrasse Paul avant de revenir s'asseoir à côté de moi sans un mot. Je suis choqué. Son geste semblait tellement contraire à ce qu'elle est, une tentative désespérée de vengeance qui la rabaisse au niveau de ceux qu'elle méprise. Je suis déçu, même Lola cesse ses moqueries, tout aussi surprise que moi. Si j'avais su, j'aurais préféré rester chez moi. La veille, Léna me confiait que j'étais important pour elle... Pourquoi n'a-t-elle pas partagé ses plans avec moi ? Surtout qu'elle pestait contre lui samedi soir. Peut-être que j'ai trop idéalisé notre lien. Quand le cours se termine, je quitte la salle sans un mot et me dirige vers le cours de sport, soulagé d'être loin d'eux et de me défouler.

ElleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant