Entre feu et glace

12

Livaï relâcha doucement Mikasa. Elle l'observa alors qu'il semblait pensif. Elle encadra son visage qu'elle releva vers elle, l'interrogeant du regard.
- T'inquiètes pas, tout va bien. Je réfléchissais à quelque chose.
- Tu es sûr que tout va bien ?!
- Oui. Je te le promet.
- D'accord, dit elle en allant refermer sa valise qu'elle replaça dans un coin de la chambre. Je vais voir Ethan.
- J'arrive... répondit il en souriant.

Il la suivit du regard retourné dans la pièce à côté. Non... il ne pouvait décemment pas la laisser elle et leur fils vivre dans cet endroit. Demain, il irait rendre visite au facteur du quartier après le travail. Il lui avait parlé d'une maison à vendre en retrait de la ville, tout en étant idéalement située pas très loin. La famille qui y résidait avait décidé de quitter Mahr pour le nord qui avait été épargné par le grand terrassement, tout comme Heazul qui avait vu la progression des titans s'arrêter avant de pénétrer dans les terres.

Il comptait lui demander l'adresse de la maison en question et irait la visiter. Si elle convenait, il l'achèterait afin de s'y installer avec Mikasa et Ethan. C'est sur cette décision qu'il se leva et rangea dans son armoire le coffret contenant les lingots ainsi que le coffret à thé de sa mère, avant de rejoindre la jeune femme.

Après avoir joué avec leur fils, Mikasa lui fit prendre son bain. Avec Livaï, ils préparèrent un petit repas simple, n'ayant pas très faim après le copieux repas du midi et le goûter gourmand de l'après-midi avant leur retour.

Ethan rendit les armes presque aussitôt le repas achevé. Livaï le coucha dans son lit, le calant avec les oreillers. Avec Mikasa, ils allèrent ensuite s'installer sur le petit balcon avec un verre de vin, observant cote à cote les allers et venues dans la rue animé en contrebas.
- Tu n'es pas trop fatiguée ? Ça va ? Lui demanda t'il accoudé à la rambarde.
- Ça va, dit elle en posant sa tête contre son épaule.
- Je vais nous trouver quelque chose de mieux...
- Tant que j'ai tes bras autour de moi, peu m'importe le lieu où on vit Livaï. À paradis, Ethan et moi n'avions qu'une chambre. Et ça nous suffisait. Cet appartement fait office de château pour lui.
- Peut-être mais je veux le meilleur pour nous. Ces économies que j'ai gardé au cours de ses années... avaient un but. Mais ce but est tombé à l'eau. Au fil du temps j'ai continuer à épargner mais sans réel but. S'était plus par habitude. Aujourd'hui j'ai une raison d'en faire usage. Laisse moi donc prendre soin de vous, ok ?
- Si c'est ce que tu souhaites alors je n'irai pas contre ta volonté.
- Merci, mademoiselle Ackerman, lui dit il en donnant un coup d'épaule contre la sienne.
- Je vous en prie, monsieur Ackerman, dit elle en venant chercher refuge entre ses bras.
- Bientôt, j'espère que tu accepteras le titre de madame Ackerman...
- Si tu me le demande comme il faut, il n'y a pas de raison que je refuse, lui répondit elle malicieusement.
- J'en prend note, lui dit il avec un sourire heureux.

Ils restèrent un moment étroitement enlacés à regarder l'activité dans la rue. En cette soirée d'été, les gens profitaient des températures agréables, flânant dans les rues. Les couples dînants en amoureux aux terrasses, où les restaurants du coins. Mikasa s'émerveillait de la différence qu'il y avait avec Paradis.

Bien qu'ayant rattrapé une partie de son retard sur le continent, Mahr restait tout de même en avance sur leur terre natale et poursuivait son avance technologique et morale. La mode vestimentaire n'avait rien à voir avec le style ancien et démodé de l'île. Elle se mit à rêver de faire les magasins au bras de Livaï.

Elle savait qu'il avait un regard acéré et critique en matière d'élégance vestimentaire. Elle avait pu le constater lors de leur premier voyage. Elle rêvait qu'il lui choisisse de jolies tenues qui la mettrait en valeur à ses côtés. Elle qui se trouvait fade et sans saveur. Elle s'étonnait même que Livaï ai pu la trouver séduisante. À ses côtés, elle avait l'impression d'être inexistante malgré ses quinze centimètres de plus.