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House of balloons - the weekends

Point de vue de Gabriel...

Gabriel attendait dans son bureau, dissimulant derrière une apparente sérénité l'effervescence intérieure qui le traversait à l'approche imminente de sa rencontre avec le président Macron. Les minutes s'étiraient, l'obligeant à tromper l'ennui en parcourant distraitement les réseaux sociaux. Il observait avec une ironie latente la jeunesse d'aujourd'hui, se rappelant que bien que les temps aient changé, l'essence de la jeunesse demeurait immuable.

Lorsque la porte s'ouvrit pour laisser entrer Emmanuel Macron, un frisson glacial parcourut Gabriel. Le président émanait une autorité implacable, son regard aussi pénétrant que glacial, figé dans une froideur qui saisit le Premier ministre. Ce dernier, submergé par une vague d'anxiété, se retrouva incapable de réagir face à l'imposante figure du chef de l'État.

Macron s'installa en face de Gabriel, son regard tranchant mais détaché, presque vide. « Gabriel, j'ai besoin de ton soutien immédiat. Ce n'est pas une simple requête, c'est un impératif. Nous devons absolument remporter les prochaines élections. Tu sais très bien ce qui nous attend si les extrémistes de gauche ou les xénophobes antisémistes prennent les rênes du pouvoir. La responsabilité qui pèse sur toi est colossale, alors ne me déçois pas, Gabriel. » Sa voix rauque et chargée de nervosité trahissait l'ampleur de la tension qui régnait.

« Oui, monsieur le Président, je comprends, mais vous ne pouvez pas-», commença Gabriel, sa voix à peine audible avant d'être sèchement interrompu par un Macron sans pitié, réaffirmant son autorité sans la moindre hésitation. Jamais Gabriel n'avait osé contredire ouvertement le président, mais la pression qu'il ressentait était insoutenable.

« Pas de 'mais' ! Si tu échoues, nous échouons tous ensemble ! L'avenir de notre parti repose sur tes épaules. Ne fais pas l'idiot, sinon je te ferai chuter de tous les échelons que tu as gravis comme un petit clebard de merde. Est-ce que c'est bien compris ? »

Gabriel resta figé, paralysé par la peur. Il n'osait plus bouger, retenait même son souffle, de crainte d'attiser davantage la colère du président.

« Oui. Bien sûr, monsieur, » murmura-t-il, la voix tremblante et empreinte d'une résignation forcée.

« Très bien. Ce soir, je t'invite chez moi. Cela fait longtemps que nous n'avons pas partagé une soirée ensemble, juste toi et moi, n'est-ce pas, Gaby ? » poursuivit Emmanuel, se levant lentement pour se positionner derrière Gabriel, posant ses mains sur ses épaules dans un geste qui se voulait apaisant mais qui suintait l'inconfort.

Gabriel était terriblement mal à l'aise, incapable de bouger, par peur d'éveiller davantage l'hostilité de l'homme qui se tenait derrière lui. L'ombre même de cet homme l'effrayait. Les mains du président exécutaient des mouvements circulaires sur ses épaules, tandis que Gabriel retenait son souffle, figé dans une tension insupportable. Puis, soudainement, Macron plongea sa tête dans le cou de Gabriel. Ce dernier, totalement impuissant, se retrouvait spectateur de sa propre humiliation, prisonnier d'une scène dont il ne pouvait se libérer.

Les baisers du président étaient intrusifs, suscitant en Gabriel un profond dégoût, tandis que des frissons de répulsion parcouraient son corps. Par chance, le tintement de son téléphone rompit l'atmosphère oppressante. « Je... je dois répondre... désolé... » bredouilla-t-il, se levant maladroitement, la voix tremblante d'incertitude.

« Très bien, mais ne traîne pas, » répondit Macron, d'un ton tranchant et sans appel.

Gabriel sortit précipitamment de la pièce, décrochant son téléphone. « Allô ? » dit-il, intrigué. Le numéro était inconnu, et il se demandait qui pouvait bien être au bout du fil, et comment cette personne avait obtenu son numéro.

Loin des yeux, près du cœur.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant