Regret nothing

Chapitre 5

Mia

Ambre rentre quelques heures après moi, au début, elle ne me remarque pas, elle n'est pas comme d'habitude, j'ai l'impression qu'elle est en colère ou triste.

- Ambre, tu vas bien ? Tu n'as pas l'air en forme.

- Oh Mia, je ne t'avais pas vu. Oui, je vais bien, un peu fatiguée, mais ça va.

C'est vrai que ce matin encore, je l'ai réveillée, je me sens coupable. Mais je la connais, quand je la regarde ce n'est pas ce qui la tracasse, il y a autre chose, mais je ne force pas.

- Désolée pour ce matin, je ne voulais pas te réveiller, si tu es fatiguée, c'est de ma faute. Je te réveille presque tous les matins avec mes cauchemars, tu peux m'en vouloir si tu veux. Je ne suis pas la meilleure des colocs ni des meilleures amies avec mes problèmes.

- Mais qu'est-ce que tu racontes ? Je n'ai jamais dit que si j'étais fatiguée c'était de ta faute. C'est juste moi, je m'inquiète trop pour toi, tes cauchemars se multiplient de jour en jour, ton père refait son apparition après quatre ans, Livio se comporte bizarrement lors de la soirée film. Je ne sais pas, je suis inquiète pour toi, tu es ma meilleure amie et depuis quelques jours, je vois ton état mental se dégrader et je n'ai pas envie de te perdre.

- Je vais bien, c'est juste une mauvaise passe, ça ne va pas durer. Je te promets que tout va rentrer dans l'ordre. En plus, avec Livio cette journée c'est merveilleusement bien passée.

- C'est vrai ?! Raconte ! J'espère qu'il va continuer à faire des efforts comme il le fait. Et pour mes inquiétudes, je n'ai juste pas envie de retrouver la Mia des premiers jours, je ne veux plus la revoir, moi, je veux la Mia rayonnante, souriante et sûre d'elle.

- Alors pour tout te dire, on a fait quelques activités que j'aime énormément. Bon, il est arrivé en retard, mais il a su se rattraper. Pour commencer, il m'a emmené faire du canoë-kayak, après être tombé dans l'eau, il nous a emmené manger un bout dans un petit café céramique, c'était vraiment cool. Ce qui m'a moins plus pendant cette pause, c'est quand j'ai regardé par la fenêtre pendant qu'on avait une discussion profonde et que j'ai vu un homme nous fixer au loin, quand j'en ai averti Livio, il n'était déjà plus là, comme s'il s'était évaporé, il m'a prise un peu pour une folle à avoir eu peur comme ça. Depuis, je n'arrive pas à oublier cette sensation d'être observé, comme si le regard de cet homme me suivait encore. Après ça, Livio un peu sur les nerfs a décidé de partir pour la dernière sortie. C'est la première fois que j'allais dans un endroit comme celui-ci, c'était un musée, mais pas d'œuvres d'art, un musée de reconstitution d'une demeure historique d'une famille bourgeoise du XVIII et XIXe siècle.

- Ohh, mais c'est cool, j'aurais trop aimé être avec vous !! Le musée à l'air incroyable. Ce qui me plaît moins c'est l'homme et pour ça, je ne sais pas quoi te dire. Personnellement, je ne te prends pas pour une folle, après la lettre que tu as reçue, je comprends que tu prennes peur et que tu te poses des questions, j'aurais réagis de la même manière.

Je repense à ce qu'Ambre m'a dit et au fond de moi ça me rassure, Livio ne peut pas comprendre ce que j'ai ressenti et au fond, c'est de ma faute parce que s'il réagit de cette manière, c'est parce que je ne lui ai rien raconté de ce que j'ai vécu avec mon père donc si je lui avais tout raconté peut-être qu'il ne m'aurait pas prise pour une folle. Mais bon, ça ce n'est qu'un détail. Ambre se joint à la table pour continuer de discuter du reste de la journée autour d'un verre et elle commence à me raconter ce qu'elle a fait pendant mon absence.

- Contrairement à toi, ma journée est banale. J'ai revu un ami que je n'avais pas revu depuis longtemps, il travaille dans le café qui se trouve à vingt minutes de l'appartement. Je le connais depuis que j'ai quinze ans, et on partage tout ce qui nous tracasse. J'avais besoin de le voir pour évacuer toute la frustration que je garde en moi, donc le croiser a été une bénédiction pour moi.