Chapitre 5 : Aemond Targaryen

54 7 10
                                    


Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.

-        Que signifient donc tous ces cris ?

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.

- Que signifient donc tous ces cris ?

Un grand jeune homme fit irruption dans la chambre et il bouscula les chevaliers pour faire face à Daemon. Il avait de longs cheveux blond argent, parfaitement lisses qui cascadaient sur ses épaules. Son beau visage était barré d'un cache-œil sous lequel on pouvait deviner une profonde cicatrice. Il était vêtu de cuir noir des pieds à la tête, avec une longue cape qui ondoyait dans son dos, attachée aux épaules par des dragons d'argent à trois têtes. Son port de tête était fier et son maintien impeccable.

- Les dieux soient loués, Aemond ! s'écria Alicent en se précipitant aux côtés de son fils. Débarrasse-nous de ce démon.

Elle désigna à nouveau Ethel d'un geste rempli de haine. Aemond suivit du regard la main de sa mère et il dévisagea la jeune fille, le visage impassible. Ethel soutient son regard avec plus de bravoure qu'elle n'aurait cru en être capable. Contrairement à ce que pouvait déclarer la Reine, elle n'avait rien à se reprocher : elle n'avait fait que ce qu'on lui avait demandé. Aemond plissa son œil unique et sa bouche se pinça en un rictus. Lui aussi, allait-il se moquer de son manque de beauté pour une prêtresse rouge ?

Pourtant, contrairement aux hommes dont elle avait l'habitude, le Prince ne la parcourut pas du regard des pieds à la tête. Il la regarda bien en face, sans ciller, mais son regard était rempli de haine. Ce genre de réaction, Ethel la vivait tous les jours dans les rues de Port-Réal et elle était habituée à ce que les gens la détestent sans raison. Elle retourna donc un regard noir au jeune homme et demeura inflexible. Aemond fronça le sourcil devant sa réaction et il releva le menton d'un air hautain, mais il se tourna finalement vers Daemon pour l'apostropher d'un ton glacial :

- Que manigancez-vous encore, Oncle ? Que fais cette sorcière dans les appartements du Roi ?

Daemon prit son temps pour formuler sa réponse. Un petit sourire narquois était apparu sur ses lèvres, comme si la situation l'amusait au plus haut point.

- Vu l'état de décomposition avancé de mon frère, j'ai pensé qu'il était temps de faire appel à des talents un peu moins subtils que ceux des mestres, Neveu (il écarta les bras d'un air goguenard) Ne serait-il pas temps qu'il remonte enfin sur le trône pour se débarrasser de toutes ces putains d'étoiles à sept branches qui pullulent dans tous les recoins de ce château ?

- Les Sept nous guident pendant les périodes troublées ! s'écria Alicent en saisissant l'insulte au vol.
- Beuh ! fit Daemon en haussant les épaules. Ils sont restés bien sourds à vos prières en tout cas. A moins que vous ne leur ayez demandé de réduire votre mari à un tas de boue souffreteux pour pouvoir vous emparer du trône en toute tranquillité ?

Alicent pâlit à ces mots et Aemond dégaina son épée en acier valyrien dans un grand bruissement de métal avant d'en appuyer la pointe sur le torse de son oncle. Daemon regarda la lame d'un air amusé avant de relever la tête.

- Vas-y, souffla-t-il comme pour le pousser à la faute.

Cependant, Aemond n'eut pas le temps de l'attaquer. Daemon bondit sur lui en une enjambée et il le désarma d'un geste du poignet en le poussant au sol. Le jeune homme tomba durement sur le tapis et il tenta de se relever d'un air furieux, prêt à en découdre.

- Oh non, je ne pense pas, fit Daemon qui le surplombait à présent en le menaçant de l'épée dont il venait de s'emparer. Maintenant (il jeta l'épée aux pieds d'Aemond puis il fit signe à Ethel de le suivre) si vous le permettez, je vais faire sortir notre amie rouge. Je tiens à lui épargner davantage de drame familial.

Très gênée par la scène dont elle venait d'être témoin, la jeune fille accueillit ces mots avec soulagement et elle passa à côté d'Aemond pour rejoindre la porte. Quelque chose, elle ne savait expliquer quoi, lui fit tourner la tête un instant vers le Prince toujours à terre. Leurs regards se croisèrent. Son unique œil violet, qui la dévisageait à cet instant avec tant de rancœur, avait quelque chose de profond, de saisissant. Le jeune homme plissa ses lèvres de colère et la jeune fille détourna aussitôt son visage, troublée par l'échange silencieux qui venait de se produire. Elle avait peu d'expérience avec la gent masculine, mais elle avait appris depuis longtemps qu'un homme qui venait d'être humilié pouvait s'avérer particulièrement dangereux. Et Aemond Targaryen était un ennemi dont elle aurait volontiers préféré se passer.

- Emma ! Emma ! fit soudain une voix déformée par la souffrance en s'élevant dans la chambre.

Le Roi Viserys venait de reprendre conscience et il scandait ce nom entre deux quintes de toux. Alicent se précipita à ses côtés, les larmes aux yeux, et Daemon en profitant pour saisir Ethel en l'entraînant à sa suite dans le couloir.

- Alors ? fit-il en se retournant brutalement. Ça a marché ?

Ethel se dégagea de sa poigne d'un geste, le bras douloureux.

- Le rituel n'a pas été terminé, répondit-elle en faisant rouler son épaule sous ses doigts. Je ne peux rien faire de plus dans ces conditions.

- Mais... tu es encore en vie ! s'étonna Daemon sans comprendre.

- J'ai menti, avoua Ethel d'une petite voix. On ne risque pas grand-chose avec ce genre de magie en vérité. Le malade souffre plus que la prêtresse...

Elle se mordit la lèvre, certaine qu'un coup de main ou d'épée n'allait pas tarder à s'abattre sur elle. S'il voulait lui faire du mal, elle pourrait toujours se guérir par la suite. Les sorcières rouges ne redoutaient pas d'être blessées. S'il la tuait cependant, cela deviendrait plus compliqué. Toutefois, le coup ne vint jamais car Daemon éclata d'un rire puissant :

- Par tous les dieux, les tiens ou les miens peu importe, tu es une vraie mystificatrice ! J'ai été surpris quand je t'ai vue, mais tu corresponds finalement bien à ce qu'on m'a dit des prêtresses rouges (il eut un petit sourire moqueur et il lui glissa quelques pièces dans la main) Enfin, on aura au moins essayé. Merci pour tes services. Allez, maintenant, file !

Étonnée par sa soudaine sympathie, Ethel ne tenta pas de discuter davantage avec lui. Elle referma les doigts sur l'argent et elle s'en fut sans demander son reste. Après tout, même si Daemon l'avait faite entrer dans les appartements du Roi, elle comprenait qu'il serait très mal vu qu'une sorcière fraye avec la famille royale. Ethel repensa au Prince Aemond et son souvenir lui procura une étrange sensation dans l'estomac. Elle secoua la tête, troublée. Il avait l'air d'être un individu particulièrement désagréable et elle pria mentalement son Maître pour ne plus jamais avoir à le croiser.

Sur le chemin pour rentrer au temple, elle compta les pièces qu'il lui avait remises et elle se mit à chantonner une prière à R'hllor d'un ton joyeux. C'était une belle somme et elle pourrait se payer de quoi manger pendant au moins quelques mois.

Le soir même, le Roi Viserys Targaryen, Roi des Andals, de Rhoynar et des Premiers Hommes, Seigneur des Sept Couronnes et Protecteur du Royaume, s'éteignit dans son sommeil. Et la flamme de R'hllor, toujours allumée dans le petit temple rouge situé à quelques centaines de mètres de là, se mit à vaciller d'un éclat nouveau.

Le Prince et la sorcière rougeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant