Ethel est une jeune prêtresse rouge destinée depuis sa plus tendre enfance à servir le Maître de la Lumière. Cependant, elle ne s'avère pas être la plus douée des sorcières et elle est méprisées par ses condisciples du culte de R'hllor. Envoyée à Po...
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Ethel ne se doutait pas une seconde de la mort du Roi quand elle se leva à l'aube avec les autres prêtresses. Très matinales, elles montaient tous les jours sur le toit du temple pour chanter une prière au Maître de la Lumière afin d'accueillir la lumière d'un nouveau jour et de se réjouir de la dissipation des ténèbres de la nuit. Ethel aimait ces moments sereins, les seuls où elle se sentait un peu en communion avec ses sœurs quand elles se tenaient la main en cercle, unies par les paroles de la litanie qu'elles répétaient inlassablement. Lorsque le rituel fut terminé, elles redescendirent dans le temple et chacune retournait à ses occupations quotidiennes. Une grande et belle prêtresse aux cheveux noirs, prénommée Liora, interpella Ethel :
- Mocheté ! Tu vas au marché ? Ramène-moi un pain et des sardines.
Sans plus de cérémonie, elle lui lança une pièce qui atterrit à terre. Ethel lui retourna un regard sombre, mais elle ramassa l'argent et elle le mit dans sa poche le cœur lourd. Demander à ces filles de la traiter avec plus de respect ne changeait rien, elle l'avait déjà tenté à de nombreuses reprises. Ethel se vengerait à sa manière, en ramenant un pain rassis et les sardines les moins fraîches qu'elle pourrait trouver. C'était sa manière à elle de laver l'affront et c'était la seule chose qu'elle pouvait faire pour se procurer un peu de réconfort. Elle s'enveloppa dans sa longue cape rouge et elle prit un panier en osier avant de quitter le temple. A cette heure, les ruelles de Port-Réal étaient vides, comptant seulement quelques débauchés qui cuvaient au sol les trop grandes quantités d'alcool ingérées pendant la nuit et des chiens qui erraient à la recherche d'une maigre pitance. Ethel aimait arriver tôt au marché car cela lui permettait d'éviter la foule et les regards que les curieux lui lançaient inévitablement.
