Notre Lune de sang

Prologue

Hélios (9 ans plus tôt)

Ohio, États-Unis.

Assis sur mon lit, j'entendais mon père parler avec un autre homme dans la cuisine. Ça fait plusieurs fois que cet homme vient à la maison et chaque fois je dois rester dans ma chambre avec maman.

- Tu sais ce qui ce passe toi ? demandais-je à ma mère, aussi curieux qu'un enfant de dix ans.

- Non mon cœur, mais ce n'est pas important, me répond-t-elle comme à l'habitude.

Depuis que je suis jeune, mon géniteur m'a toujours caché une partie de sa vie, Ni moi ni personne ne sait ce qui se passe lorsqu'il revient tard le soir les jointure en sang et les pupille dilater.

Je sais que maman sait quelque chose mais elle ne veut jamais me dire quoi que ce soit.

J'entend des cris venant de l'étage d'en dessous, des coups sur la table ainsi que des grognements de douleur se font entendre. Mon regard se pose directement sur ma mère qui m'offre un sourire réconfortant et me bouche les oreilles.

À chaque coups j'ai l'impression que les murs nous tomberont dessus.

Nous n'habitons pas dans une grande maison, c'est plus tôt une vieille maison située dans un coin perdu de la ville.

Plus les minutes filent, plus les murs tremblent, plus les cris de douleur sont répétitifs et plus mon angoisse monte.

Maman me serre fort dans ses bras tout en gardant ses mains sur mes oreilles. Je souhaite seulement que tous ces bruits soient qu'un simple malentendu, parce que j'ai vraiment l'impression que quelqu'un va y rester si ça continue comme ça.

Je lève ma tête vers maman et lui dit :

- Maman si ça continue ça va mal finir.

Elle continue de me donner ce même sourire pour me rassurer mais je vois très bien qu'elle a peur elle aussi et qu'elle sait que ça va mal finir. D'un coup elle se lève et se dirige vers la porte. Alors que je croyais qu'elle allait la verrouiller, elle me lance un dernier regard et me dit :

- Reste ici mon chéri, maman va seulement voir papa en bas, ne bouge surtout pas et reste calme d'accord.

Puis elle part.

Je dois me lever.

Je dois être un homme et aller avec elle sinon je crains le pire.

Je sursaute et plaque ma main sur ma bouche lorsque j'entends les cris de maman en bas.

Elle va y rester.

Elle va y rester.

Je dois me lever.

Je dois me lever.

J'entendais clairement les coups de papa sur l'homme. C'était une tortue d'entendre tout cela.

Soudain deux coups de feu retentit et mon cœur s'arrêta dans l'instant d'une seconde.

Deux. Coups. De. Feu.

Mes mains tremblaient comme des feuilles dans le vent. Je décide délibérément de me lever et d'ouvrir cette foutu porte, dans un silence extrême.

Je descendis les escalier tranquillement mais m'arrêta en entendant la voix de l'homme.

- ...putain d'enfoiré, avait-il dit.

Lorsque l'homme sort rapidement de la maison, j'expira l'air que j'avais retenu inconsciemment. Encore dans les escaliers je souris doucement en comprenant que c'était enfin fini.