6•T'y crois toi?

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Depuis que Maxime s'était confié à lui, le fil était devenu plus solide, cette chose qui les liait était désormais presque incassable. Il se donnait même des diminutifs comme surnoms, ils étaient désormais Sid et Max.

Dès qu'il en avait l'occasion, Sidjil faisait attention à ce que Maxime se sente bien. Bien que la santé mentale de Maxime soit toujours instable, il faisait tout pour le faire oublier. Il faisait également attention à Elisabeth, qui semblait aller assez bien. Il surveillait également Lana, qui elle, ne lui avait rien dit. Sidjil ne savait rien de ce qu'elle vivait.

Mais il voulait tellement aider les autres qu'il oubliait de s'aider lui-même. Il ne pensait qu'aux autres et alors il périssait.

Mais pour lui, aider les autres c'était s'aider lui-même.

Et alors, il périssait.

Il était seul, il se sentait seul. Pourtant Manas était derrière lui, toujours. Il faisait tout pour l'aider. Mais rien. La solitude rattrapait toujours Sidjil.

Puis le sourire de Maxime. Maxime ne savait rien du passé de Sidjil, mais en même temps il savait tout. Rien que son sourire relevait Sidjil à chaque chute. Un sourire n'est rien mais est aussi tout, c'était assez contradictoire, mais ça, pour le savoir, il fallait aimer.

Sidjil n'utilise presque pas ce mot,ou très peu, parce qu'il ne l'a jamais reçu. Sidjil ne savait pas comment aimer, il l'avait vu dans des films, dans des livres, quand il observe les amoureux dans le parc ou dans la rue, mais on ne lui a jamais appris. Il ne sait pratiquement pas ce que ça fait. Il avait évidemment eu des attirances, des crush mais jamais de l'amour, ou pas assez, il connaissait simplement les papillons dans le ventre ou bien le stress d'aller à un date. Il avait tenté, plusieurs fois, avec des filles de son âge, mais ça n'avait pas fonctionné, le problème était toujours le même: Sidjil ne sait pas aimer.

Mais il savait qu'il aimait le sourire de Maxime, il le rassurait ou bien c'était sa présence entière qui le rassurait.

-Eh, Max?

Le magasin était vide, ils étaient à vingt minutes de la fermeture, donc ils avaient le temps de discuter.

Sidjil s'approche de Maxime, qui comme la plupart du temps, est en train de regarder les vinyles, de vérifier s'ils sont bien en parfait état (ou bien pour regarder s'il y a les albums de Taylor Swift). Le corse relève la tête vers lui.

-Mh?

-T'as déjà entendu parlé de la théorie du fil rouge?

Il fronce les sourcils et réfléchit quelques instants. Il hausse les épaules.

-Ouais, vite fait. T'y crois toi?

Est-ce qu'il y croit? Est-ce qu'il doit y croire?

Sidjil fixe Maxime et son expression curieuse, il regarde attentivement son visage puis sourit et hoche la tête.

-Oui, je crois.

-Pourquoi tu me demandes ça?

Sidjil réfléchit et hausse les épaules à son tour.

-Toi, t'y crois?

Maxime ne répond pas tout de suite, probablement en train de préparer sa réponse. Il regarde Sidjil et secoue la tête de façon négative.

Sidjil ne nie pas que sa réponse le déçoit.

-Je trouve ça...

-Idiot?

-Non. Je trouve ça... exagéré.

-Tu penses vraiment que les rencontres qu'on fait sont que du hasard?

Fil rouge-DjilsimeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant