Chapitre 16

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Maintenue par les bras d'Ulrik, je lutte pour reprendre ma respiration, mon corps vacillant entre l'obscurité et la lumière. Il m'aide à m'asseoir sur la cuvette des toilettes, s'accroupissant devant moi. Ses doigts glissent doucement sur mon visage, scrutant mes traits avec inquiétude.

— Tu es épuisé. As-tu au moins avalé quelque chose aujourd'hui ?

Je secoue la tête faiblement. Il souffle d'exaspération, son regard se durcissant.

— Ne bouge pas.

Il sort de la salle de bain et se dirige vers la chambre. J'entends le bruit des rideaux qu'il tire rapidement avant qu'il ne revienne presque aussitôt, un de ses t-shirts en main.

— Lève les bras, murmure-t-il, sa voix tendue, presque impatiente.

Je m'exécute sans un mot, mes mouvements lents, épuisés. Il m'aide à enfiler le haut, ses doigts glissant brièvement contre ma peau. Un frisson me parcourt alors que le parfum familier d'Ulrik enveloppe mes sens, imprégnant le tissu.

— Mets tes mains autour de mon cou, ordonne-t-il en me soulevant doucement.

Mon corps proteste aussitôt, un gémissement de douleur m'échappe malgré moi. Ulrik me porte sans effort et m'emmène jusqu'à la chambre. Il me dépose délicatement sur le matelas, ses mouvements précis et mesurés, son regard toujours sombre et impassible. Je suis faible, mes jambes tremblent sous mon propre poids. La chair de poule recouvre ma peau moite. La chaleur est étouffante dans la pièce, j'ai froid. Je me tourne vers Ulrik et aperçois qu'il a sorti son sac de sport de sous le lit. La panique monte instantanément en moi quand je vois ce qu'il en prend la pochette noire, celle qui contient les flacons.

— Non !

Mon corps réagissant avant même que mon esprit ne comprenne pleinement. Je me redresse, titubant sur mes jambes tremblantes.

— Peyton.

Ulrik tente de s'approcher, mais je recule, jusqu'à heurter le mur derrière moi. Mon cœur tambourine dans ma poitrine, et l'angoisse me paralyse.

— Je ne veux pas, murmuré-je.

Ma tête tourne, la pièce vacille sous mes pieds. Ulrik s'avance brusquement, me bloquant. J'essaie de me débattre, mes larmes montant aux yeux alors que je le supplie :

— Non, s'il te plaît, je ne veux pas que tu me drogues encore...

Mon souffle est court, paniqué, mais il reste silencieux un instant. Son regard s'assombrit.

— Ce n'est pas ce que j'ai prévu, Peyton.

Sa voix est calme, mais son emprise sur moi ne faiblit pas, me maintenant contre le mur, fermement, mais sans brutalité.

— Laisse-moi soulager ta douleur, murmure-t-il en caressant doucement ma mâchoire. Ouvre la bouche.

Je baisse les yeux vers le comprimé qu'il tient dans sa main.

— Qu'est-ce que c'est ? demandé-je, méfiante.

Ulrik soupire, l'exaspération marquant ses traits alors qu'il perd patience.

— Peyton... articule-t-il.

Malgré mes doutes, je lui obéis. Délicatement, il pose le médicament sur ma langue.

— Avale, ordonne-t-il d'une voix douce, mais ferme.

Je déglutis lentement, la gorge nouée, alors qu'il scrute chacun de mes gestes. Intimidée, je baisse les yeux et découvre que j'ai taché son t-shirt avec des gouttes de sang. Ulrik suit mon regard, mais ne semble pas s'en soucier.

Je t'aime à la folie Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant