Je t'aime à la folie Tome 2

Chapitre 7

              Des gémissements lugubres percent lentement mon sommeil, et je m'éveille péniblement. J'ouvre difficilement les paupières, découvrant la chambre plongée dans une lumière froide qui baigne chaque recoin. Allongée sur la moquette, je tourne la tête vers les bruits sourds qui résonnent dans la pièce. De l'autre côté du lit, Candace gît, mais des mouvements saccadés agitent son corps. L'espace sombre entre le sol et le sommier ne me laisse pas apercevoir ce qu'il se place.

—Candace ? Soufflé-je encore endormie.

Mon cœur s'emballe à mesure que je sens la crainte monter en moi, chaque fibre de mon être criant d'effroi face à l'inconnu qui se cache dans cette chambre.

Lentement, je me hisse sur mes genoux, tentant de faire le moins de bruit possible. Je contourne le lit avec une précaution extrême, évitant le moindre grincement du plancher sous mes pas.

L'odeur métallique du sang imprègne l'air, saturant l'atmosphère d'une aura sinistre. Une angoisse m'envahit alors que je tombe sur un fragment macabre, un morceau de mâchoire humain.

Un frisson glacial parcourt mon échine. Fébrile, je découvre l'horreur devant moi : le visage de mon amie, massacré, déformé, la partie inférieure déchirée, ne laissant qu'un amas de chair et d'os ruisselant d'hémoglobine.

—Je t'avais dit que je ne toucherais pas à son cœur, me murmure Ulrik au creux de mon oreille, sa voix chargée d'une menace palpable.

Je me réveille brusquement, mes paupières s'ouvrent instantanément, le souffle court. Un cauchemar, rien de plus. Je suis tremblante, mes doigts s'égarent dans mes cheveux, cherchant à dissiper les images terrifiantes qui hantent encore mes pensées. Je m'approche avec précaution de Candace, la tension montant en moi avec une intensité presque douloureuse. Un soupir sort de ma bouche en la voyant toujours endormie.

Je m'agenouille près d'elle, prenant son visage délicatement entre mes mains.

—Réveille-toi, murmurai-je.

—Peyton ? bredouille-t-elle d'une voix pâteuse.

Un soulagement profond m'envahit en l'entendant parler.

—Est-ce que tu vas bien ?

Elle peine à rassembler ses pensées, clignant des paupières à plusieurs reprises avant de répondre faiblement.

—Je... Je ne sais pas. Tout est flou. Je ne rappelle plus.

Elle secoue lentement la tête, une expression confuse et anxieuse sur son visage.

— Que s'est-il passé ? Où sommes-nous ? s'enquiert-elle d'une voix tremblante.

Tentant de se lever, mais réalisant qu'elle est attachée au barreau du lit. La panique s'empare d'elle alors qu'elle tire frénétiquement sur ses liens, en vain.

—Calme-toi, tu vas te faire mal.

D'une force que je ne lui connaissais pas, elle me repousse violemment en me faisant vaciller de quelques pas en arrière.

—Ne t'approche pas de moi ! S'écrit-elle les larmes aux yeux, tout ça c'est ta faute.

Son regard empli de rage me saisit, me transperçant comme une lame acérée.

—Candace..., soufflé-je, mais elle me coupe.

—Tu n'apportes que la mort !

—Pourquoi tous ses cris ? Tonne Ulrik derrière moi.

Aussitôt, Candace se tait tandis qu'on se tourne toutes les deux vers lui. Le silence qui s'ensuit est oppressant, seulement troublé par le son sourd des semelles des chaussures d'Ulrik frappant contre la moquette. Il ne semble pas avoir dormi cette nuit. Son regard scrutateur tombe sur Candace avec une intensité glaciale.