Dans un silence presque solennel, je déguste le repas préparé par Ulrik. Seuls les légers tintements de nos couverts brisent le calme ambiant. Chaque coup de fourchette, chaque verre posé sur la table semble amplifié, comme si le moindre bruit pouvait rompre l'équilibre fragile qui règne entre nous. Je fais de mon mieux pour rester concentrée sur mon assiette, mais dès que je lève ma tête, ses iris sont rivés sur moi et chaque échange de regards déclenche une réaction électrique en moi.
Bien que nous soyons assis à des extrémités opposées, sa simple présence exerce sur moi une attraction magnétique indéniable. Il semble conscient de l'effet qu'il a sur moi, et cela accentue la tension qui règne entre nous.
— Le repas te plaît-il ? finit-il par dire en rompant le silence.
— Euh... Oui, répliquai-je peu à l'aise, avalant une gorgée de vin avant d'ajouter, je ne savais pas que tu cuisinais aussi bien.
Ulrik ne répond pas immédiatement, mais se lève de sa chaise d'un mouvement fluide. Je le suis du regard, une lueur d'appréhension dans les yeux, me demandant ce qu'il a en tête quand il s'approche de moi. Mes sens s'aiguisent à sa proximité, mon cœur battant un peu plus vite. Il attrape la bouteille de Pinot noir avec assurance, puis saisit délicatement ma main. Je reste là, immobile, alors qu'il remplit mon verre.
— Tu ne connais rien de moi.
Son ton calme, presque détaché, fait naître un frisson le long de ma colonne vertébrale au moment où il s'écarte. Je suis figée, captivée par chacun de ses mouvements, il se dirige vers son verre à pied pour y verser le vin.
— Je sais que tu as tué les propriétaires de cette maison, lancé-je subitement faisant s'arrêter immédiatement Ulrik.
Les mots ont jailli spontanément, comme une impulsion incontrôlée, sans que j'aie eu le temps d'y réfléchir. Lentement, il se redresse et dépose la bouteille sur la table.
— Je me demandais justement quand tu aller me parler de la pièce à l'étage.
Je sens soudainement la pâleur m'envahir, ma bouche se dessécher et mon cœur s'emballer. S'il est au courant pour là-haut, alors qu'est ce qui sait d'autre.
— J'ai installé des caméras dans chaque recoin de cette maison, poursuit-il avec nonchalance, tout en portant le vin à ses lèvres.
En une fraction de seconde, je réalise qu'il a tout vu : le portable, le sac que j'ai trouvé, les photographies de moi, la seringue... Je me lève précipitamment, mais Ulrik lâche son verre, qui se brise en éclats sur le parquet, et me pousse violemment sur ma chaise. Je retombe lourdement, manquant de basculer en arrière.
Brusquement, il attrape le dossier pour me tourner vers lui, faisant crisser les pieds de celle-ci sur le sol.
— Je ne veux pas te blesser, alors tu ferais mieux de rester assise, prononce-t-il froidement.
Il amène quelques mèches échappées en arrière d'un geste sec. Bien que je le fusille du regard, cela ne suscite qu'un sourire sinistre sur ses lèvres. Il saisit la chaise à ma droite et vient s'installer en face de moi. Il récupère mon verre de vin et pour en boire une gorgée.
— J'étais curieux de découvrir ce que tu ferais une fois seul, et je dois dire que tu ne m'as pas déçu, débuter-il d'une voix empreinte de cynisme de plus en plus palpable. Ce qui m'a le plus fasciné, c'est de te voir trouver les dents. Tu sais, un être humain peut supporter une douleur incroyable avant de s'évanouir, mais dès que tu commences à lui arracher les incisives, cela ne prend que quelques minutes pour qu'il perde connaissance. Le mieux dans ces cas-là, c'est de leur jeter une bassine d'eau froide pour les ramener à eux et continuer, ajoute-t-il d'un ton glacial.
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Je t'aime à la folie Tome 2
Mystery / ThrillerPlus de cinq mille femmes disparaissent chaque année. Rares sont celles où leurs cœurs palpitent lorsqu'elles sont retrouvées. Si elles sont retrouvées. Lorsque la police m'a sauvée, ils m'ont dit que j'avais eu énormément de chance d'être en vie. I...