Je triture la nourriture qui est posée devant moi sans grand enthousiasme. À chaque fois que je lève les yeux de mon assiette, je croise ceux d'Ulrik qui ne cessent de me fixer.
— Tu ne manges pas ? demande-t-il sérieusement, avant de poursuivre avec amusement, tu as peur que j'aie mis du poison dedans.
Un sourire apparait sur mes lèvres en me remémorant le sandwich qu'il m'avait apporté les premiers jours de ma captivité. Cependant, il disparut quasiment aussitôt en revoyant le visage de Cyriane, Salina et toutes les autres filles mortes.
— Je n'ai tout simplement pas d'appétit.
Je me raidis à mesure qu'Ulrik s'approche, saisissant ma fourchette pour prélever un morceau de l'omelette qu'il a préparée, avant de le porter à sa bouche.
— Tant pis pour toi, c'était un régal, réplique-t-il en récupérant le plat.
Alors qu'il va dans la cuisine, j'examine la vaste pièce et remarque qu'il n'y a aucun effet personnel, ni même de photo. Pourtant plusieurs crochets fixés au mur me prouvent qu'il devait y avoir plusieurs cadres accrochés.
— C'est chez toi ici ?
Ulrik ne me répond pas et se contente de vider le contenu de l'assiette dans la poubelle. Maladroitement, je me lève de la chaise et m'approche de la fenêtre. Une autre maison se trouve à seulement quelque pas de nous, séparer par une cour de gravier, où une sublime Dodge Challenger d'un magnifique noir mate y est garée.
— Tu as envie de l'essayer, me murmure Ulrik près de mon visage.
Prise au dépourvu de le voir si près de moi, je me recule brusquement, accentuant la douleur de ma cheville. Un cri étouffé s'échappe de ma bouche et à l'instant où Ulrik tente de m'approcher, je chancelle maladroitement pour m'écarter. Il me fixe, arquant un sourcil, et avance d'un pas vers moi, mais aussitôt je réitère ma manœuvre.
— Tu ne penses pas qu'on a déjà dépassé ce petit jeu, lâche-t-il, exaspéré et empreint de sarcasme.
Sans réfléchir, je saisis mon verre, encore posé sur la table, et le lance de toutes mes forces vers Ulrik qui l'évite de justesse.
— Ce n'est pas un jeu ! hurlé-je alors que les larmes me montent aux yeux. Le mot « haïr » n'est pas assez fort pour décrire ce que je ressens pour toi, susurrais-je, ma voix chargée de colère.
Un frisson désagréable se propage le long de ma colonne vertébrale alors qu'un sourire malsain se dessine lentement sur ses lèvres. Avant que je n'aie le temps de reculer, il arrive à ma hauteur. Sa main glisse sur le côté de mon visage, agrippant mes cheveux à la base de mon crâne avec une fermeté impitoyable. La brutalité de son geste me force à lever la tête vers Ulrik. Ses iris bleutés semblent s'assombrir progressivement, leur teinte évoluant à mesure que son regard pénètre le mien avec une intensité troublante.
— Déteste-moi autant que tu veux Peyton, murmure-t-il en accentuant la prononciation de mon prénom en norvégien, je suis ancré en toi.
Ulrik presse ses lèvres contre les miennes sans la moindre douceur. Son baiser est abrupt, douloureux. De toutes mes forces je le repousse, me débattant pour me libérer de son emprise. À peine a-t-il relâché sa prise que ma paume s'abat sur lui avec une telle force que je ressens une sensation de brûlure. La joue d'Ulrik est désormais empreinte d'un rouge vif.
— Tu tes améliorer, souligne-t-il en frottant sa mâchoire.
— Je t'interdis de me toucher de nouveau !
Bien que j'essaie de dissimuler ma peur, mon soubresaut me trahit lorsque sa main se lève. Avec précaution, la pulpe de ses doigts effleure ma pommette jusqu'à mon oreille où il ajuste une de mes mèches.
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Je t'aime à la folie Tome 2
Mistero / ThrillerPlus de cinq mille femmes disparaissent chaque année. Rares sont celles où leurs cœurs palpitent lorsqu'elles sont retrouvées. Si elles sont retrouvées. Lorsque la police m'a sauvée, ils m'ont dit que j'avais eu énormément de chance d'être en vie. I...