Black Swann .Taekook. BTS

.Prologue.1

𓆩Taehyung𓆪,

     Je me concentre sur ma respiration, profonde et régulière, tandis que j'effectue les étirements.
Mes muscles sont tendus, mais chaque mouvement est fluide, précis. La souplesse est essentielle, et je l'ai travaillée sans relâche. Mon corps obéit, se plie, se déploie comme je le souhaite. Je me penche un peu plus en avant, les jambes en grand écart et mon dos plié. J'expire à grand coup pour me détendre totalement, le visage tourné contre le parquet froid de la salle de sport. Ma respiration laisse une humidité sur le bois.

   Après le temps nécessaire, je me redresse en expirant et en étirant mes bras.
Je crois que j'étais encore plus collé au sol qu'il y a deux jours.
C'est bien. Je dois être au maximum pour la competition internationale dans laquelle je représenterai la Corée du Sud.
Oui, rien que ça.

    J'attrape ma gourde et bois en posant une main sur ma hanche, maintenant debout.
Pas que j'ai peur de perdre, je l'ai déjà gagné quatre fois. Non, loin de là, je suis confiant. Mais je dois faire encore mieux que les dernières fois. Me dépasser à nouveau.
La peur m'a quitté depuis longtemps. Mais la pression, elle, est toujours là, constante, mais je la contrôle. Je la maîtrise. Elle me pousse à aller plus loin, à être meilleur.
La victoire. Rien d'autre ne compte.

    Je vois mon entraîneur approcher du coin de l'œil. Je sais ce qu'il va dire avant même qu'il ouvre la bouche.

- Taehyung, c'est l'heure. Tu dois arrêter, tu as une interview dans 20 minutes.

   Je me redresse sans quitter le tapis du regard.

- Je n'ai pas gagné du temps en plus ? J'ai demandé que l'interview soit faite ici, dans une salle annexe pour gagner du temps. J'espère secrètement pouvoir continuer, ne serait-ce que quelques minutes de plus.
- Oui, tu as gagné du temps, mais tu t'entraînes déjà depuis trois heures. C'est suffisant pour aujourd'hui. Sa voix est calme, mais ferme.

    Il sait que j'irai toujours au-delà de mes limites si je le pouvais, c'est pourquoi il est aussi ferme. Et comme je le respecte, je ne peux que capituler.
Je soupire et me redressse droit, laissant tomber la tension de mes épaules.

- J'arrive.

    John acquiesce et s'éloigne, me laissant seul quelques instants. Je prends une serviette et m'essuie le visage, écoutant mon souffle revenir doucement à la normale.
Je soupire à nouveau. Je n'aurais jamais du dire oui à cette interview de dernière minute juste avant la compétition. Ça sera encore les mêmes questions, comme d'habitude. Rien de nouveau, rien d'important, rien qui va me faire progresser.
Juste une perte de temps. Mais il est trop tard maintenant, et John a insisté.

    Je traverse le couloir menant aux vestiaires, toujours dans mes pensées. Mon esprit est un flux constant de calculs, d'ajustements. Je pense à mes figures, aux millisecondes que je pourrais gagner, à la stabilité que je dois encore renforcer. Le tout pour gagner encore plus de point. Et en accélérant petit à petit, pouvoir ajouter un tour à mes figures, et de part de faite, briser un nouveau record mondial. Et donc, être le meilleur.
Mon épaule pousse la porte de mon vestiaire privé. J'ouvre mon casier et sort les affaires qui m'ont étaient préparées et fonce à la douche.

   L'eau roule sur mon corps, balayant le savon et la saleté. Je repense à une de mes figures. Je pourrais l'améliorer en m'entraînant aux figures sur le sol. Et aussi faire un peu de renforcement musculaire pour que le balancement de mon bras me fasse suffisamment tourner.
Je finis de me doucher et me sèche rapidement avant d'enfiler les vêtements de marques préparés.

   Je sors des vestiaires et rejoins l'équipe de maquillage, m'assois sans un mot. Ils travaillent vite, je les remercie d'un hochement de tête avec un léger Merci. Et d'un léger sourire avant de me diriger vers la salle où l'interview doit se tenir. J'entre et salue le staff d'un signe de tête. Mon esprit est ailleurs, toujours fixé sur la glace, sur ces mouvements que je veux rendre parfaits.
Le quadruple axel pourrait être plus rapide, et la réception plus stable. 
Mina me sourit et m'encourage sur le côté. Je lui rends son sourire en m'avançant.
Je m'assois sur la chaise présente devant les caméras et les lumières, face à une femme que je devine être la journaliste. Derrière moi s'étend un drap de couleur bleu clair nuancé pour servir de fond.
Elle m'accueille avec un grand et un aimable sourire, tout en tendant sa main vers moi.