Chapitre 24 : Un moment volé

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PDV Alix

       Je devais aller voir Gabriel, après tout ce qui s'était passé, je savais que j'allais avoir droit à un interrogatoire. Son bureau était plongé dans une semi-obscurité, les lourds rideaux filtrant la lumière extérieure pour créer une ambiance oppressante. Je me tenais droite devant son bureau, essayant de masquer l'agitation qui bouillonnait en moi. Gabriel était assis derrière son bureau, ses doigts tapotant nerveusement sur le bois poli. Ses yeux étaient fixés sur moi avec une intensité qui ne laissait présager rien de bon.

- Gabriel ? -Je commençai doucement, brisant le silence pesant.

      Il se leva lentement, contournant son bureau pour se rapprocher de moi. Son regard était dur, mais derrière cette froideur, je pouvais discerner une lueur de colère contenue.

- Qu'est-ce qu'il se passe avec Bardella, Alix ? -Demanda-t-il d'une voix glaciale.

       La question me prit de court, même si je m'étais préparée mentalement à ce moment, mais en toute honnêteté, je ne pensais pas qu'il allait me parler de ça en tout premier.... Même si je savais que tôt ou tard, il aborderait ce sujet, mais je n'avais pas imaginé que ce serait si brutal.

- Bardella ? -Répétai-je, feignant l'ignorance. - Rien de spécial, c'est juste un ennemi politique.

      Gabriel fronça les sourcils, ses lèvres se pinçant en une fine ligne. Il s'approcha davantage, son regard plongeant dans le mien comme pour y déceler la moindre trace de mensonge.

- Ne joue pas à ce jeu avec moi, Alix. -Sa voix était basse, menaçante. Je te connais mieux que tu ne le penses. Il y a quelque chose entre vous, et je ne vais pas te laisser tout ruiner pour... un instant de faiblesse.

       Je déglutis difficilement, sentant la tension monter en moi. Gabriel était un homme puissant, mais je ne l'avais jamais vu si menaçant. Lui qui était toujours si doux et gentil. Mais je savais que s'il percevait une menace de la part de Jordan, il n'hésiterait pas à l'écraser, peu importe le prix.

- Il n'y a rien, Gabriel. -Affirmai-je, tentant de garder mon calme. Tu te fais des idées.

       Il émit un petit rire sans joie, se rapprochant encore jusqu'à ce que je puisse sentir son souffle sur ma peau.

- Je ne crois pas, Alix. Tu vois, je suis prêt à tout pour protéger ce parti, pour protéger ce que nous avons construit ensemble. Et si cela signifie éliminer des distractions... -Il laissa sa phrase en suspens, mais la menace était claire.

      Un frisson parcourut mon échine. Gabriel n'était pas du genre à faire des menaces en l'air. Je savais que je devais désamorcer la situation avant qu'elle ne prenne une tournure irréversible.

- Je suis loyale au parti, Gabriel. -Répondis-je, le regardant droit dans les yeux. Bardella n'est qu'un adversaire. Rien de plus.

      Il resta silencieux un instant, évaluant mes paroles. Puis, il hocha lentement la tête, mais son expression n'avait pas perdu cette dureté qui m'inquiétait tant.

- J'espère que tu dis vrai. -Dit-il finalement. Parce que si j'apprends qu'il y a plus que ce que tu laisses entendre... Je n'hésiterai pas à intervenir, d'une manière ou d'une autre.

      Je me raidis sous l'intensité de son regard, mais je refusai de céder. Gabriel avait peut-être l'avantage, mais je savais qu'il y avait des choses qu'il ne pouvait pas contrôler, des sentiments qu'il ne pouvait pas étouffer.

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