Chapitre 20 : Céder au désir

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PDV Alix

      Une semaine s'était écoulée depuis la foire agricole, et la tension palpable qui s'était installée entre Jordan Bardella et moi continuait de me hanter. Cependant, aujourd'hui était un jour important. Une réunion des partis avait lieu en vue des législatives, et je savais que cette rencontre serait cruciale pour Gabriel et son équipe.

      Les notes de ma mère traînaient toujours sur mon bureau, comme un rappel constant de ce que je fuyais. Depuis ce jour dans l'ancienne maison familiale, je n'avais pas eu le courage de les rouvrir. Rien que l'idée de replonger dans ces souvenirs me donnait des sueurs froides. Je savais qu'il me fallait du temps, que je devais être prête, mais une autre partie de moi savait que je ne pourrais pas fuir éternellement.

      Alors, je fis ce que je faisais de mieux : je repoussai encore l'échéance, remettant la lecture de ces notes à plus tard. Je n'étais pas encore prête, et j'espérais que lorsque je le serais, je saurais enfin comment affronter le passé sans sombrer.

      Il fallait vraiment que je parte, sinon j'allais arriver en retard à la réunion. Alors je rejoignis Gabriel puis, nous nous dirigions dans une grande salle de conférence, remplie de politiciens, de conseillers et de journalistes. L'atmosphère était chargée, chacun préparant ses arguments, révisant ses notes, essayant de se montrer sous son meilleur jour. Gabriel était en grande conversation avec plusieurs de ses collègues, une expression concentrée sur son visage.

      Pour ma part, je tentais de me focaliser sur mon travail, mais une part de moi était distraite, guettant une silhouette précise dans la foule. Pourtant, même après plusieurs minutes d'observation, Jordan Bardella n'était nulle part en vue, ce qui me surprit.

      Je me rapprochai de Shirley, qui était en pleine discussion avec un autre conseiller.

- Shirley, tu as vu Jordan Bardella ? -Chuchotai-je à son oreille, espérant une réponse rapide.

      Elle secoua la tête, surprise par ma question.

- Non, je ne l'ai pas vu. C'est étrange qu'il ne soit pas là, non ? D'habitude, il ne rate jamais ce genre de réunion.

      Mon esprit se mit immédiatement à tourner, essayant de comprendre pourquoi Jordan manquait à l'appel. Il était connu pour sa présence assidue lors de ce genre d'événements, toujours prêt à défendre ses idées, à affronter ses adversaires. Mais cette fois, il était absent, et cela m'inquiétait plus que je ne voulais l'admettre.

      La réunion commença sans lui, mais je ne parvenais pas à me concentrer. Les discours et les échanges se succédaient, mais mes pensées étaient ailleurs. Finalement, Madame Le Pen avait pris la relève pour cette réunion nous priant d'excuser Monsieur Bardella qui avait quelques soucis personnels à régler aujourd'hui. Mon cœur se serra à cette nouvelle. Qu'est-ce qui pouvait bien se passer ? La curiosité me dévorait, mais aussi une inquiétude que je n'aurais jamais cru ressentir pour lui. Une heure plus tard la réunion prit fin.

      De retour chez moi, je tentai de me raisonner. Il n'était pas de mon ressort de m'immiscer dans la vie privée de Jordan Bardella, d'autant plus que nous étions techniquement adversaires. Pourtant, quelque chose en moi refusait de rester indifférente. Finalement, après plusieurs heures à tourner en rond, à regarder les notes de fermées de mère sur le bureau, je pris une décision.

      Sans réfléchir davantage, je pris mon manteau et sortis de chez moi, direction l'appartement de Jordan. Je connaissais son adresse, grâce à une réunion précédente où les documents avaient accidentellement exposé ces informations. Il habitait dans un quartier assez calme, loin des regards indiscrets.

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