Chapitre 4 : L'extrême intrusif

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PDV Alix

      La disparition soudaine de Shirley me plongea dans une angoisse froide. Le gala touchait à sa fin, les invités se dispersaient, et la musique s'adoucissait, mais je ne pouvais ignorer l'absence de ma collaboratrice et amie la plus proche. La salle commençait à se vider, et je scrutais la foule à la recherche de son visage familier. En vain.

     Le comportement de Jordan Bardella avait été perturbant, mais maintenant, l'absence de Shirley renforçait mes soupçons. Je sortis mon téléphone pour l'appeler, espérant que ce n'était qu'une coïncidence. Pas de réponse. J'essayai de garder mon calme, mais mon esprit me ramenait inévitablement à un souvenir de mon enfance, un souvenir qui avait façonné ma méfiance et ma détermination à découvrir la vérité.

      "J'avais six ans, une petite fille pleine de vie, courant dans la maison familiale. C'était une journée ensoleillée, ordinaire en apparence. Ma mère était une femme douce, toujours souriante, et aimante. Ce jour-là, je jouais avec mes poupées dans le salon, attendant qu'elle revienne des courses.

Mais quand elle est rentrée, la maison est devenue froide. Un homme l'accompagnait, un homme que je ne connaissais pas, et dont le visage est aujourd'hui enfui au fond de mon inconscient. Incapable de me souvenir de son apparence. Sa présence me mettait mal à l'aise. Ma mère semblait tendue, presque effrayée, mais elle essayait de masquer son inquiétude pour me protéger.

Quelques heures plus tard, je me souviens de l'obscurité dans la maison. Mon père était au travail, et la nuit était tombée. J'étais couchée dans mon lit, mais je n'arrivais pas à trouver le sommeil. Des bruits étranges provenaient de la pièce voisine. Des murmures, des pas lourds, puis des cris étouffés. La peur me paralysait, mais ma curiosité de petite fille me poussa à me lever.

Je m'approchai de la chambre de mes parents, la porte était entrouverte. Je jetai un coup d'œil à l'intérieur, mon cœur battant la chamade. Ce que je vis alors hante encore mes nuits. Ma mère gisait sur le sol, les yeux grands ouverts, sans vie. Le tueur était méthodique, il avait tout planifié. Ses mouvements étaient précis, presque cliniques. Il avait soigneusement mis en scène le meurtre, laissant des indices horribles, comme pour jouer avec l'esprit de ceux qui les découvriraient. Une carte de jeu, comme à chacun de ses meurtres avait été laissé sur le corps, cette fois-ci ; Le Joker.

Je poussai un cri aigu, alertant le voisinage. Le tueur se tourna vers moi, ses yeux glacés croisant les miens. Ce regard... il m'a marqué à jamais. Il s'échappa avant que les secours n'arrivent, et cette nuit-là, je perdis ma mère de la manière la plus brutale qui soit."

      La mémoire de cette nuit me rappelait que je ne devais jamais baisser ma garde. Shirley était plus qu'une collaboratrice, elle était une amie, et je ne pouvais pas la laisser seule face à une potentielle menace.

      Je sortis du hall principal, déterminée à la retrouver. J'appelai la sécurité de l'hôtel, leur demandant s'ils avaient vu une jeune femme blonde en robe rose pâle. Ils me dirigèrent vers les jardins, mentionnant qu'ils l'avaient vue discuter avec un homme quelques minutes auparavant.

« Pas encore... Pas elle »

      Je me précipitai vers les jardins, l'obscurité enveloppant les lieux, créant une atmosphère inquiétante. Mes pas résonnaient sur le gravier, chaque son amplifiant mon anxiété.

     Soudain, je l'aperçus. Shirley était assise sur un banc, visiblement troublée, et Thomas se tenait à ses côtés, lui parlant doucement.

     Sans perdre un instant, je me dirigeai vers eux. Thomas se tourna vers moi, une expression de surprise feinte sur son visage.

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