Psyché Politique

Chapitre 21 : La fatalité du destin

PDV Alix

    « Mademoiselle Paris ? Je suis médecin à l'hôpital du centre... Je suis désolé de vous annoncer ça, mais votre père vient d'être admis en urgence... ça ne va pas du tout Mademoiselle Paris. »

      Jordan, au-dessus de moi me regardait avec effroi. Il avait parfaitement entendu ce qu'avait dit mon interlocuteur. Je mis du temps avant de répondre.

- Euh... Oui...

- Mademoiselle Paris, avec tout le respect que je vous dois... Vous devez absolument venir, Maintenant. -Repris le médecin au bout du fil.

      Je soupirai longuement, avant de répondre « j'arrive », puis de raccrocher. Je me redressai, obligeant Jordan à se rassoir correctement sur le canapé.

- Qu'est-ce qu'il se passe avec ton père Alix ? -Demanda-t-il.

      Il avait arrêté de me vouvoyer, en même temps avec tout ça, nous n'étions plus des connaissances...

- Je ne sais pas, il est à l'hôpital... Il faut que j'y aille.

- Je t'y emmène. -Affirma-t-il.

      Le trajet jusqu'à l'hôpital se fit dans un silence pesant, Jordan m'accompagnant sans poser de questions, respectant l'urgence du moment. Pourtant, une tension palpable régnait entre nous, le souvenir du baiser encore frais sur mes lèvres, rendant l'air lourd et chargé de non-dits. Je ne savais pas comment aborder ce qui s'était passé encore une fois, ni même si c'était le moment pour le faire. Tout ce que je savais, c'est que j'étais terrifiée à l'idée de revoir mon père, et encore plus de ce que je pourrais découvrir à l'hôpital.

      En arrivant à l'hôpital, je vis Léonard, le meilleur ami de mon père, et mon mentor, attendre dans le hall, accompagné d'Eden, son fils. J'étais encore fortement remontée contre lui depuis la dernière fois, mais il s'était tenu à carreaux jusque-là. Enfin, je ne l'avais juste pas revu depuis, et il n'avait pas demandé à me revoir. Tant mieux.

      À côté de Léonard, Shirley se tenait droite, les bras croisés, l'air inquiet. En me voyant entrer avec Jordan, elle fronça les sourcils, surprise, mais ne dit rien. Je savais qu'elle poserait des questions plus tard, loin des regards curieux. Gabriel n'était pas là et heureusement, mais je pouvais sentir la tension monter, sachant qu'il ne tarderait sûrement pas, si Shirley était déjà au courant, elle l'avait sûrement dit à Gabriel.

      Léonard s'avança vers moi, son visage marqué par l'inquiétude et la fatigue. Eden, lui, restait en retrait, son regard fuyant, évitant de croiser le mien. Je sentais une boule se former dans ma gorge, mais je me forçai à la repousser. Shirley prit ma main et la serra très fort, même si son regard divaguait de curiosité vers Jordan qui se tenait en retrait derrière moi.

- Alix. -Murmura Léonard en posant une main sur mon épaule. Ton père... il est dans un état critique.

      Je ne répondis pas tout de suite, sentant la colère et la douleur se mêler en moi. Comment pouvais-je ressentir autre chose qu'une immense colère envers cet homme qui m'avait abandonnée à mes plus sombres heures ? Je m'efforçais de rester impassible, me concentrant sur l'instant présent.

- Je ne veux pas le voir. -Dis-je fermement, croisant les bras comme pour me protéger de ce que je pourrais ressentir si je cédais à l'émotion.

      Je sentais la surprise de Jordan dans mon dos, qui s'était redressé. Et je voyais le regard assassin que lui lançait Eden par la même occasion.