Au coeur des ombres

Issue de secours

Et alors qu'elles prenaient de l'avance sur leurs poursuivants, le silence enveloppa la voiture. Mouna et Lila échangèrent un regard, partagé entre soulagement et anxiété. - « On doit trouver un endroit sûr, » souffla Lila, essuyant une goutte de sueur sur son front.

- « Je connais un petit café qui reste ouvert tard, » proposa Mouna. - « C'est le genre d'endroit où même si on ne trouve pas d'alliés, on peut au moins se cacher un moment. »

Elle s'engagea sur une route secondaire, évitant les artères principales, dans l'espoir de perdre toute traçabilité. La conduite était un mélange de précipitation et de prudence, et le poids de leurs souvenirs effrayants pesait lourdement sur leurs épaules.

Là, dans l’obscurité, chaque moment semblait suspendu. La rue était tranquillement déserte, l'écho de leur moteur résonnant comme un cri dans la nuit. Mouna se pinça les lèvres, concentrée, tandis que des images du combat et des cris des hommes de Yuri flottaient dans son esprit.

- « Tu penses qu'Amir va bien ? » demanda Lila, rompant le silence. Sa voix était tremblante, trahissant ses craintes.

Mouna jeta un coup d'œil à Lila, son cœur se serrant. - « Je l'espère. C'est un combattant, il saura se défendre t'inquiète pas Lila . » Elle mentira, car la vérité était bien plus pesante, un poids qui lui donnait l'envie de pleurer.

Après quelques minutes de route en zigzaguant parmi les ruelles, elles arrivèrent au café. L'endroit, avec ses lumières tamisées et ses clients égarés, devait paraître accueillant. Pour Mouna, c'était un havre où respirer et réfléchir.

Elle gara la voiture dans une ruelle sombre, puis elle et Lila entrèrent dans le café. C'était un lieu vieux de nombreuses luttes, où les conversations et les rires recouvert les secrets des âmes qui s’étaient attardées.

- « Une tasse de café noir pour moi ! » plaisanta Mouna, feignant la légèreté, mais ses mains tremblaient sous la tension accumulée. Lila lui jeta un regard ci-inquiet, mais elles trouvèrent une table au fond, loin des regards.

- « On doit appeler les autres, » proposa-t-elle en sortant son téléphone, mais Mouna l'arrêta.

- « Pas ici. Trop risqué. Si Yuri a des hommes dans les parages, il pourrait surveiller les téléphones. On doit tacher de ne pas attirer l’attention. »

Elles commandèrent rapidement leurs boissons, la serveuse ne semblant pas remarquer l'adrénaline qui pulsait entre elles. Quand les tasses fumantes arrivèrent, Mouna se leva pour aller aux toilettes. Elle savait qu’elles auraient besoin de se rafraîchir et de se préparer mentalement à la suite.

Dans le miroir, son reflet lui renvoya un visage fatigué, marqué par les combats et le stress. - « Rappelle-toi qui tu es, Mouna.» murmura-t-elle à voix basse. Des images de son enfance lui revinrent en mémoire. Elle se remémora les jours insouciants passés à jouer au parc, les rires échangés avec les amis, les promesses d'un avenir radieux.

Mais la vie avait choisi de la confronter à d'autres réalités, à des choix difficiles et à des alliances brisées. Elle se redressa, ajusta ses cheveux et respira profondément. Il était temps de passer à l'action.

Lorsqu'elle retourna à leur table, l’atmosphère avait légèrement changé. Lila, bien que visiblement inquiète, avait pris une décision. Mouna pouvait la lire. Elle était déterminée à ne pas laisser leur situation désespérée les submerger. - « Écoute, Mouna, je pense qu'on doit vraiment chercher à contacter Amir. Il a des contacts qui peuvent nous aider, » dit-elle, en prenant un gorgée de son café.

Mouna hocha la tête. - « Oui, Amir pourrait avoir des informations utiles sur Yuri et ses hommes. Mais comment allons-nous le joindre sans éveiller les soupçons ? »