La nuit des révélation

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Elles se faufilèrent entre les murs, les ombres des caisses les enveloppant comme un cocon. Les voix des hommes résonnaient encore derrière elles, mais le cri de l’homme en détresse avait éveillé quelque chose en elles. La peur les poussait, mais une flamme de révolte les motivait à aller de l’avant.

Mouna pressa Lila, prenant la tête de la fuite. L’urgence de la situation ne leur permettait pas de réfléchir longtemps. Elles atteignirent une pièce voisine, plus vaste, avec des mètres cubes d'objets en désordre, vestiges de ce qui avait été un ancien entrepôt. Au loin, des bruits de pas se rapprochaient. La lumière d'une lampe torche balayait le sol, projetant des ombres zigzagantes.

- « Par ici, vite ! » chuchota Mouna, se dirigeant vers une porte dérobée qu’elle avait aperçue dans l’ombre.

Mais alors qu'elles avançaient, Lila  trébucha sur un vieux cylindre de métal, provoquant un bruit sourd qui résonna comme un coup de feu dans l’immensité du silence. Mouna se retourna, son cœur s’emballant encore plus. Les hommes pouvaient savoir où elles étaient.

- « Qu’est-ce qui se passe là-dedans ? » murmura une voix grave, suivie d’un rire sinistre.

Elles n’avaient pas le choix. Dans un élan de désespoir, Mouna poussa la porte, révélant un couloir sombre et étroit. Elles se glissèrent à l’intérieur et la refermèrent avec précaution, retenant leur souffle en attendant les bruits de poursuite.

Le couloir était humide et malodorant, mais cela importait peu. La lumière de la lampe continuait à balayer la pièce d’où elles venaient. Mouna se concentra, cherchant une issue. Elle guida Lila, se déplaçant rapidement, mais avec prudence, se glissant dans l’obscurité.

Après quelques instants d’une marche nerveuse, elles atteignirent une autre porte qui donnait sur l’extérieur. Elles pouvaient entendre des échos de leurs poursuivants dans la pièce d’à côté.

Mouna entrouvrit la porte avec précaution, laissant simplement un mince espace pour voir l’extérieur. La pression dans sa poitrine se relâcha légèrement en découvrant une ruelle adjacente, vide de tous signes de vie. Elles n’avaient pas le temps d’hésiter.

- « C’est notre chance, Lila. On y va ! » dit Mouna, déterminée.

Elles émergèrent dans la nuit, se glissant à la lumière des étoiles. Rapidement, elles se faufilèrent derrière des poubelles et prirent le temps d’observer. La rue semblait déserte, mais la lumière de la voiture noire brillait toujours au bout de la ruelle, attendant que les hommes la rejoignent. Elles savaient qu'elles n'avaient pas beaucoup de temps.

- « Allons encore dans ce petit parc là-bas », proposa Lila en montrant une lueur de lumière verte au loin.

Mouna acquiesça, consciencieuse. Elles avancèrent en silence, veillant à ce que chaque pas soit léger. La tension entre elles était palpable, mais l’importance de leur amitié et de leur détermination à survivre chassait la peur.

Alors qu'elles se rapprochaient du parc, une silhouette attira l’attention de Mouna. Une silhouette familière, à moitié cachée derrière un arbre. C’était Farid, un ami d’enfance .Ses yeux étaient grands comme des soucoupes lorsqu’il les vit.

- « Mouna ! Lila ! Vous êtes vivantes ! » chuchota-t-il en avançant prudemment vers elles.

Les jeunes filles se figèrent, mais lorsque Farid se tint devant elles, le soulagement fut palpable.

- « On doit sortir d’ici, je sais où les retrouver. Venez vite, je vous aide ! »

Mouna hésita une fraction de seconde. Faisait-il vraiment confiance à leur ami ? Mais l’urgence de la situation l’emporta. Le bruit des voix des hommes s’intensifiait.

Au coeur des ombres Où les histoires vivent. Découvrez maintenant