Les jours se succédèrent, Mouna cherchant à échapper aux échos de sa rencontre avec Yuri. Chaque matin, elle se levait avec une résolution nouvelle, absorbant tout ce qui se présentait à elle, des possibilités infinies de la vie. Elle reprit ses leçons d’art, retournant à la galerie où elle avait trouvé tant de paix, et prit des cours de yoga pour apaiser son esprit tourmenté.Chaque session était une échappatoire, lui permettant d’explorer le potentiel qui sommeillait en elle. Mouna découvrit peu à peu cette force qui émanait de l'intérieur, une résilience qu’elle n’aurait jamais cru possible. Elle se sentit encore plus vivante lorsque ses couleurs, ses traits, avançaient sur la toile.
Au fur et à mesure que les jours s’écoulaient, elle remplit sa vie d’expériences diverses, allant à des dédicaces, se perdant dans des livres et renouant avec des amis d’enfance. Elle commença à comprendre que le bonheur ne résidait pas seulement dans l'absence de douleur, mais aussi dans la capacité de se relever après chaque blessure.
Un jour, alors qu’elle s’occupait de sa peinture dans un parc, un groupe d’enfants jouant à proximité capta son attention. Leur joie brute, leur innocence, lui fit comprendre que les petits moments pouvaient aussi nourrir son âme. Elle prit son pinceau et dessina des scènes de lumière, d’enfants riant, capturant l’essence de cette pureté.
Chaque trait sur la toile était comme une libération, et dans ces moments créatifs, elle trouva une catharsis. L’art était devenu son refuge.
- « Mouna ! Regarde ça ! » s'écria Lila, en s’approchant, la voix enthousiaste. Elle tenait un flyer dans ses mains.
- « Qu'est-ce que c'est ? » demanda Mouna, intriguée.- « C’est un concours d’art local. Les gagnants auront la chance d'exposer leurs œuvres dans une galerie reconnue ! Je m'étais dit que tu devrais participer. »
Mouna se sentit soudain débordée d'émotions. Un mélange d'excitation et de peur l'envahit. - « Je ne sais pas si je suis prête pour ça, Lila. Et si jamais je ne terminais pas l'œuvre à temps ? »
- « Écoute, » l'encouragea Lila, prenant ses mains dans les siennes, - « c’est l’occasion parfaite pour montrer à tous, y compris à toi-même, à quel point tu es talentueuse. Ne laisse pas la peur te retenir. Apprends à voler de tes propres ailes. »Mouna se sentit inspirée et motivée, secouant ses doutes pour se concentrer sur ce qui l’attendait. Elle s’inscrivit au concours, ne réalisant pas à quel point cela transformerait sa vie.
Les jours suivants furent des montagnes russes d’émotions. Elle se mit à travailler d’arrache-pied, réalisant des toiles remplie de couleur, d’énergie, de vie.Les heures passaient sans qu’elle ne s’en aperçoive, à mesure qu’elle plongeait complètement dans son art.
La nuit du vernissage approcha, et avec elle, son stresse monta. Elle s’imaginait échouant, se recroquevillant sur elle-même, mais Lila fut là, lui tenant la main, la poussant à croire en elle.
Le soir venu, alors qu’elle arrivait à la galerie, elle fut accueillie par un flot de lumière, d’enthousiasme, et d’applaudissements.Mouna se tenait là, capte toutes les énergies positives qui l’entouraient. Pour une fois, elle se sentait forte.
Lorsque son œuvre fut enfin exposée, elle observa les expressions des visiteurs, hochant la tête et déclamant des murmures de satisfaction.Elle se sentit portée par un torrent d’émotions, vibrante de sa force retrouvée.
- « J’adore ta peinture, » murmura une femme, les yeux brillants. « Cela transmet une telle joie ! On y sent l’énergie de la vie. »
Mouna, émue, ne parvint même pas à répondre. Les larmes lui montèrent aux yeux, alors que cette affirmation touchait son cœur.
VOUS LISEZ
Au coeur des ombres
RomansaDans une ville où les rivalités entre familles criminelles sont à leur comble, Mouna el-Nakib , héritière d'une puissante famille syrienne de mafieux, se retrouve engagée dans un jeu dangereux avec , Yuri Nishani le fils de la famille mafieuse alban...