Mayhem's Angels Tome 4 "Reculer pour mieux s'aimer"

8 Slayer

Mon béguin pour cette meuf me fait dire des conneries :

- Rien de dégueulasse, je bosse pour son paternel donc on surveille tous un peu sa princesse... Mais maintenant que Max s'en charge, on se tient juste au jus... Enfin bref... Donc du coup...

Je prends sa main, la caresse distraitement, et ses jolies joues reprennent cette teinte rosée que j'ai pu apprécier quand je l'ai chambrée tout à l'heure, jusqu'à ce qu'elle renverse la situation, ce qui m'a laissé sans voix...

- Petit calibre, facile à manier. Vous pourriez passer demain à l'armurerie ?

- Euh, oui c'est où ?

- Votre téléphone !

- Quoi ?

- Je peux avoir votre téléphone déverrouillé s'il vous plaît ?

Elle me le tend sans comprendre. C'est un truc que m'a enseigné Law, le vieux de Rider, pour draguer une meuf. Tu fais style de lui donner une info mais en prime tu chopes le numéro de la dame. J'appelle donc mon téléphone avec le sien. Après la sonnerie je raccroche.

- Je vous envoie l'adresse par SMS. Et comme ça si besoin, vous avez mon numéro également.

- C'est malin, j'ai rien vu venir !

- Merci ma jolie !

Je lui offre mon plus joli sourire et ouvre la porte pour la laisser sortir de la pièce. On rejoint la salle et elle s'installe où elle était tout à l'heure. Moi je retourne au bar et je demande à Daphnée de lui resservir une blonde légère de ma part. Une fois fait, Trinity me regarde en levant son verre pour me remercier puis un sourire vient illuminer son beau visage.

- C'est qui l'enculé qui va lâcher l'autre pour une meuf maintenant ?

- Brooklyn, ce n'est pas une meuf... C'est ma future femme, un peu de respect !

Ce dernier éclate de rire, Shady aussi et on trinque encore une fois à nos vies de célibataires. Plus tard, après le concert, quand je la vois se lever et dire bonsoir au groupe je lui envoie un SMS :

« N'ayez pas peur, je vais vous suivre à moto dans votre quartier craignos, juste pour votre sécurité »

Une fois dehors dans sa voiture, elle regarde son téléphone et me regarde au travers de la vitre, déjà sur ma moto, enfilant mon casque, et me remercie par un hochement de tête. Je ne peux pas la voir dans la pénombre mais je l'imagine rougir, parce que j'aime bien quand elle rougit...

Ensuite je la suis effectivement jusqu'à Laveen, à priori rien de spécial en vue mais ce quartier est vraiment pourri et ma question de tout à l'heure me revient « pourquoi ne se choisit-elle pas un endroit plus sympa ? » ... On arrive devant un immeuble plus que miteux, sur lequel sont dessinés autant de graffitis que de menaces et dans lequel ne fonctionne qu'une lumière sur 3. La demoiselle descend de voiture et pénètre dans le hall d'entrée qui bien évidemment ne se verrouille plus depuis surement bien longtemps. Avant que la porte ne se referme, elle me fait un petit signe auquel je réponds par un hochement de tête. Ensuite, une lumière s'allume au 3ème étage, signe pour moi qu'elle est bien rentrée chez elle.

Je vais en parler à Max dès que je le verrai, si cette femme est importante pour leur groupe elle ne peut pas risquer sa vie quotidiennement. Mais est-ce que c'est à moi de me mêler de ses affaires ? Ou est-ce que je me mêle parce que cette jolie femme a déclenché un truc en moi que je pensais mort ? Naaann !!! Hors de question. Je redémarre mon bolide et file en direction de mon appartement.

Une fois de plus, après avoir enlevé mon attirail, je file sous une douche bouillante mais Trinity ne quitte pas mes pensées. Après ma douche, ma jambe a besoin d'un bon massage, mais d'abord, j'envoie un SMS à Speed, notre Hacker.

« Surveillance au 3ème étage du 75 West Onley avenue à Laveen STP »

Quelques minutes plus tard, mon téléphone bip quand j'ai les mains pleines de crème apaisante et je grogne après Speed en m'essuyant dans une serviette. Sauf que ce n'est pas un SMS de Speed :

« Merci beaucoup de m'avoir raccompagnée ce soir. A demain, Trinity. »

Ce SMS me touche plus que je ne le voudrais. Tout ça, les sentiments, la guimauve, ce n'est plus pour moi... Je me couche en essayant de faire la part des choses, en me rappelant tout ce que j'ai vécu avant de partir en Afghanistan.