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TW : Rapport à la colère, souffrance psychologique. 

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EZIA.

Cher journal,

« Pardonne-moi de ne pas t'avoir écrit ces derniers jours. Tout s'est enchaîné tellement vite cette semaine que je n'ai pas trouvé la force ni l'énergie nécessaire pour combler les dernières pages vides avec mon fardeau. La vérité c'est que depuis vendredi soir, je suis incapable de verser la moindre larme. Côme Torrance s'est immiscé dans mon esprit d'une manière beaucoup plus importante que je ne l'avais imaginé.

Il souille l'image de mon père dans mes cauchemars et je suis certaine que c'est à cause de lui si Skylar penche du mauvais côté de la balance. Il me rend ivre. Mais pas d'amour comme c'est le cas pour toutes les lycéennes écervelées de Whichina High School qui ne vivent que pour ses beaux yeux. Non. Il me rend ivre d'une colère que je ne parviens même pas à décrire.

Je suis fatiguée de ne pas réussir à dormir. Je sais que tout est à cause de cette sordide histoire de meurtre. Je le déteste et j'espère que les agents de police trouveront assez de preuve pour le condamner. C'est tout ce qu'il mérite »

Je referme mon vieux carnet d'un coup sec avant de l'enrouler dans sa ficelle, la mâchoire crispée. Qui aurait cru que je deviendrais limite obsédée par cette affaire de meurtre ? Parce que c'est le cas, n'est-ce pas ? J'en suis clairement obsédée au point de ne penser qu'à ça. Je suis incapable de passer à autre chose ou faire semblant de ne pas être oppressée comme Judith. Elle a toujours été doué pour refouler toutes les choses qui lui font peur. Elle affirme que ses cauchemars ont cessé depuis qu'elle écoute de la musique classique pour l'aider à s'endormir. J'ai essayé de me canaliser en écoutant du Mozart mais rien que le morceau Requiem me donne envie de faire exploser ma colère. Au final Côme Torrance a réussi à retourner toutes les têtes, y compris la mienne. 

Je tape plusieurs fois le code de mon téléphone afin de vérifier mes messages. Rien. Petit coup d'œil discret dans mes mails.. rien non plus. Je ne suis pas déçue, justement terriblement frustrée. Hier soir, sans parvenir à tomber dans les bras de Morphée, j'ai envoyé un message à Skylar. 

« Il faut qu'on parle. Et vite ».

Et bien évidemment, comme je ne suis pas sûre de faire encore partie de ses contacts, je lui ai aussi envoyé un mail. 

« Ne m'ignore pas. Tu sais que c'est important »

Il ne me répond pas. Probablement parce qu'il est encore trop bourré pour avoir les idées claires. Ça fait trois jours qu'il enchaîne les soirées. Comment je le sais ? Déjà parce que tout le lycée en parle mais également parce que le compte Instagram de Mona Simpson s'est retrouvé dans mes suggestions. Comment ? Je n'en sais fichtrement rien. Probablement parce que je n'arrête pas de penser à elle et tout ce qu'elle m'a fait. Non seulement elle m'a infligé des blessures physiques mais elle a réussi à cibler mon cœur en volant mon frère. Je suis encore détruite par l'épisode de la cafétéria. Sa posture.. et son regard.. je ne l'oublierais jamais. Comment oublier cette trahison ?

Concernant la fête... le compte Instagram de mon ennemie n'est pas en privé, tout le monde peut donc voir ses story et ses publications autant qu'il le souhaite. Curieuse, je n'ai pas pu résister à l'envie d'y jeter un petit coup d'œil. Je n'ai même pas été surprise de découvrir Skylar dans les premières photos de sa story, deux bouteilles dans les mains, l'air triomphant. Mais triomphant de quoi au juste ? Vous le savez aussi bien que moi. 

Butterfly EffectOù les histoires vivent. Découvrez maintenant