Chapitre 13 : Conscience

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Alana



Dix épreuves. Il ne me reste plus que trois semaines pour me préparer à dix épreuves. Soudain, l'engouement que j'avais ressenti la première semaine s'efface. Le plus stressant, c'est que chaque année, les épreuves sont nouvelles. Donc, à part me préparer au combat et m'aider à mieux comprendre mon pouvoir, Côme, Séraphine et Clovis ne pourront que me soutenir à distance, dans les tribunes. Car oui, tout le monde peut voir le tournoi des apprentis guerriers.

Je ne cesse de m'imaginer leur monde. Devoir être princesse et gouverner un royaume me paraît encore si lointain, alors je me concentre d'abord sur les épreuves. Mais la réalité commence à peser lourd sur mes épaules.

Je commence à voir mes muscles se dessiner un peu plus quand je me regarde dans le miroir le soir. Mes sens sont plus aiguisés, et je me déplace mieux dans les combats rapprochés, mais je suis loin d'être aussi forte que Séraphine. Elle m'a fait une démonstration d'un vrai combat contre Clovis, et cela m'a totalement démotivée. Une question tourne en boucle dans mon esprit : suis-je vraiment faite pour ça ?

Séraphine essaie de débloquer le sort que ma mère a apparemment placé sur moi pour que je puisse être plus puissante, mais rien ne marche pour l'instant. Je vois bien que ça la stresse un peu, car si je ne suis pas en pleine possession de mes pouvoirs, je pourrais totalement échouer au tournoi et ne jamais accéder au trône. J'ai hâte de partir, je me l'avoue, et j'espère pouvoir me rapprocher de ma mère, ou du moins, de ce qu'elle était.

Mais plus que tout, ce qui me perturbe vraiment, c'est la conversation que j'ai eue avec Côme. Je ne m'attendais pas à ce qu'il s'ouvre à moi, même un tout petit peu. Lorsqu'il a parlé de sa mère et de ce qu'il a vécu, quelque chose en moi a changé. Je comprends un peu mieux pourquoi il est comme il est, pourquoi il garde ses distances. Mais cela ne rend pas les choses plus faciles. En fait, cela les complique encore plus. Je suis tiraillée entre cette étrange connexion que je ressens avec lui et la froideur qu'il m'oppose constamment. Et cela me trouble profondément.

Alors que je me perds dans ces pensées, mon téléphone vibre, me tirant de mes réflexions. Je l'attrape machinalement et vois une notification Facebook. Une demande d'ami. Le nom me frappe immédiatement : Hector.

Mon cœur fait un bond. Je me rappelle d'Hector, cet homme que j'avais croisé au supermarché, celui qui m'avait abordée si spontanément. Comment avait-il réussi à me retrouver ? La curiosité l'emporte sur la méfiance, et j'accepte la demande. À peine quelques secondes plus tard, une notification m'indique que j'ai un nouveau message. C'est Hector.

Hector : « Salut Alana ! Je suis content de t'avoir retrouvée ici. J'espère que tu te souviens de moi. On s'est croisés l'autre jour au supermarché. Comment ça va ? »

Je souris malgré moi. Il est direct, mais pas envahissant. Je prends une seconde pour réfléchir à ce que je veux répondre, puis je tape sur l'écran.

Alana : « Salut Hector ! Oui, je me souviens. C'est sympa de me contacter. Comment tu vas ? »

Hector : « Je vais bien, merci. Je me demandais si tu avais eu le temps de réfléchir à ma proposition de boire un verre. Ce serait sympa de discuter un peu plus, non ? »

Je sens une petite chaleur réconfortante en lisant son message. Peut-être que discuter avec lui m'aidera à oublier un peu le chaos qui règne dans ma vie. Et puis, il semble sincèrement intéressé par moi, ce qui, après tout ce que je traverse, fait du bien.

Alana : « Ça pourrait être sympa, oui. Mais en ce moment, ma vie est un peu... compliquée. Je ne suis pas sûre de pouvoir me libérer. »

Hector : « Je comprends tout à fait. Pas de pression, je veux juste m'assurer que tu vas bien. Si jamais tu as besoin de parler, je suis là. »

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