perdu

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Nikolaï se réveilla après une longue nuit de sommeil, les rayons du soleil filtrant à travers les rideaux de sa chambre, inondant la pièce d'une lumière douce et chaleureuse. Les couvertures encore enroulées autour de lui, il émergea lentement de ses rêves, clignant des yeux pour s'habituer à la lumière. Il s'étira, un sourire naissant sur ses lèvres en entendant une mélodie qui flottait dans l'air. Gabriel jouait du piano dans sa chambre, une mélodie apaisante qu'il reconnaissait instantanément. Cette musique, qui semblait toujours chasser les cauchemars de la nuit, réchauffait son cœur d'enfant.

Poussé par l'envie de rejoindre son grand frère, Nikolaï sortit du lit, ses pieds nus touchant le sol frais. Il attrapa son doudou qui traînait à côté de l'oreiller et, sans perdre une seconde, se dirigea vers la porte de sa chambre. Il avançait à petits pas dans le couloir, sa petite silhouette traversant le parquet en direction de la source de cette mélodie réconfortante. Chaque note de piano l'appelait, lui promettant un moment de complicité avec Gabriel, comme ils en avaient l'habitude.

Lorsqu'il arriva devant la porte de la chambre de Gabriel, Nikolaï leva sa petite main pour frapper doucement, mais avant qu'il ne puisse le faire, la porte s'ouvrit brusquement. Stéphane apparut dans l'encadrement, le visage encore empreint d'une expression indéchiffrable, comme s'il venait de quitter une conversation difficile. Nikolaï cligna des yeux, surpris de voir Stéphane sortir de la chambre de Gabriel. C'était rare que Stéphane soit là à cette heure, surtout quand Gabriel jouait du piano.

Sans réfléchir, Nikolaï se rapprocha de Stéphane, levant les bras pour lui faire un câlin. C'était sa manière innocente et spontanée de dire bonjour, un geste qui pour lui, était naturel et plein d'affection. Stéphane, figé un instant par ce contact inattendu, se pencha légèrement et tapota la tête de Nikolaï. Le geste était mécanique, dépourvu de la chaleur que le petit garçon espérait.

« Bonjour, Nikolaï, » dit Stéphane d'un ton qu'il voulait chaleureux, mais qui manquait de la sincérité que l'enfant recherchait. Ses yeux évitaient le regard de Nikolaï, comme s'il avait autre chose en tête, quelque chose de plus important que le petit garçon qui lui faisait face.

Nikolaï leva la tête, les yeux brillants d'espoir. « Je veux voir Gabriel, » murmura-t-il, son regard se dirigeant instinctivement vers la porte encore entrouverte de la chambre.

Stéphane esquissa un sourire crispé, visiblement mal à l'aise. « Gabriel est occupé, » répondit-il, son ton se durcissant légèrement. « Il préférerait être seul pour l'instant. »

Nikolaï, encore confus, pencha la tête sur le côté, essayant de comprendre pourquoi il ne pouvait pas rejoindre son frère. « Mais... je ferais pas de bruits promis...» dit-il doucement, son ton suppliant.

Stéphane soupira, une lueur d'impatience traversant ses yeux. « Il n'y a pas de 'mais', Nikolaï. Gabriel a besoin de calme. Va jouer ailleurs, d'accord ? » Cette fois, sa voix était plus ferme, marquant la fin de la discussion.

Nikolaï recula d'un pas, son cœur se serrant de tristesse. Il baissa les yeux, fixant le sol, ses petits pieds hésitant à bouger. Il ne voulait pas se séparer de son frère, surtout pas après avoir entendu cette musique qui lui donnait l'impression que tout allait bien. Mais les mots de Stéphane résonnaient dans sa tête, et il comprenait que ce n'était pas le moment d'insister.

Voyant l'hésitation de Nikolaï, Stéphane ajouta, plus brusquement, « Allez, va jouer dans ta chambre ou en bas. Gabriel a besoin d'espace. »

Sans dire un mot, Nikolaï hocha lentement la tête. Ses épaules s'affaissèrent légèrement, et il fit demi-tour, traînant un peu les pieds alors qu'il s'éloignait. Chaque pas semblait plus lourd que le précédent, la déception pesant sur ses petites épaules. Il descendit les escaliers, son doudou serré contre lui, les larmes lui montant aux yeux mais qu'il s'efforça de retenir. Cette fois, il ne pleura pas, mais une ombre de tristesse planait sur lui, enveloppant son petit cœur d'une mélancolie silencieuse.

i have nothing {attal X bardella}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant