pourquoi ?

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4 mois plus tôt.


Gabriel était allongé dans son lit d'hôpital, épuisé mais rassuré, sachant que Jordan était parti à Matignon pour lui chercher des vêtements. Les bruits familiers de l'hôpital le réconfortaient, et il fixait la porte, impatient de voir Jordan revenir. Quand il entendit finalement la porte s'ouvrir, un sourire illumina son visage. Il se retourna dans le lit, prêt à accueillir Jordan.

Mais son sourire s'effaça instantanément en voyant le visage qui venait d'entrer. Une vague de peur traversa son corps, glaciale. Il se redressa d'un bond, le cœur battant à tout rompre. Là, debout dans l'ombre de la porte, se tenait Juan Branco. Son ennemi d'enfance. Cet homme qui avait harcelé Gabriel durant leurs jeunes années, avec une cruauté qui lui avait laissé des cicatrices invisibles mais profondes. Même après toutes ces années, la simple vue de son visage ramenait Gabriel à cette époque terrible.

Juan affichait un sourire effrayant, presque sadique, comme s'il savourait l'effet que sa présence avait sur Gabriel. « Alors, tu me reconnais ? » dit-il d'une voix traînante, son ton glacial ne laissant aucun doute sur ses intentions.

Gabriel trembla. Sa gorge se serra, et il parvint à peine à hocher la tête en signe d'acquiescement. Il n'avait pas besoin de répondre. Juan savait déjà qu'il se souvenait. Comment pourrait-il oublier ?

« Qu'est-ce que tu veux ? » balbutia Gabriel, la voix brisée par la peur.

Juan, toujours souriant, s'approcha doucement du lit, sans se presser, savourant chaque seconde de la terreur palpable de Gabriel. Il se pencha légèrement, ses yeux brillant de malice. « J'espérais simplement savoir si tu avais reçu mes petites lettres, Gabriel. Je les ai choisies avec soin pour toi. »

Gabriel sentit son cœur s'accélérer encore plus. Les lettres de menace. Celles qu'il avait reçues ces derniers mois. Il avait toujours su qu'elles étaient sérieuses, mais jamais il n'aurait cru que Juan en était l'auteur. Une sueur froide coula le long de son dos alors qu'il réalisait à quel point il était vulnérable.

Gabriel, terrifié, se mit immédiatement à appuyer à répétition sur le bijou qu'y lui permettait de contacter Jordan en cas de danger, mais Juan fut plus intelligent et le remarqua très vite. En un instant, il lui saisit le poignet avec une force brutale, presque suffocante. La douleur se propagea rapidement dans le bras de Gabriel, et des larmes silencieuses coulèrent de ses yeux, trahissant sa terreur. Il pria intérieurement, suppliant que Jordan revienne au plus vite. Il était piégé, seul avec cet homme qu'il redoutait plus que tout.

Juan se pencha légèrement vers lui, son sourire sadique s'élargissant. « Il est temps que tu comprennes qui aurait dû obtenir toute la gloire, Gabriel. Pas toi. » Sa voix, glaciale, résonnait dans la tête de Gabriel, amplifiant son sentiment d'impuissance. La douleur à son poignet était insupportable, mais la menace dans les mots de Juan la rendait dérisoire face à ce qui pourrait suivre.

Avec une lenteur calculée, Juan força Gabriel à se tourner vers la chaise roulante près de son lit. Gabriel résista instinctivement, tentant de rester sur le lit, mais les mots suivants de Juan le figèrent. « Si tu n'obéis pas, Nikolaï souffrira. Je le retrouverai, et je te promets qu'il sera brisé bien avant toi. »

Ces mots frappèrent Gabriel comme un coup de poing. La terreur qu'il ressentait pour son petit frère surpassait tout. Tremblant, les larmes continuant de couler, il n'eut d'autre choix que de s'exécuter. Chaque mouvement lui semblait être une trahison envers lui-même, mais il ne pouvait risquer la vie de Nikolaï. « S'il te plaît... ne touche pas à Nikolaï... je ferai tout ce que tu veux... mais laisse-le tranquille... » supplia Gabriel, sa voix brisée par la peur.

i have nothing {attal X bardella}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant