La lumière douce du matin commençait à s'infiltrer à travers les rideaux, baignant la pièce dans une lueur chaleureuse. Gabriel se réveilla lentement, les mouvements discrets dans la chambre attirant son attention. Il tendit instinctivement la main vers le côté du lit, cherchant la présence réconfortante de Jordan. Mais ses doigts ne rencontrèrent que le drap froid, ce qui le poussa à ouvrir les yeux. Devant lui, Jordan, torse nu, était déjà en train de boutonner une chemise, ses gestes rapides et précis trahissant une certaine urgence.Gabriel se redressa sur le lit, encore enveloppé dans la chaleur de la nuit passée, sa peau nue réchauffée par la couverture à moitié glissée. Il observa Jordan, ses yeux parcourant la silhouette de l'homme qui l'avait tenu contre lui toute la nuit. L'air autour d'eux avait changé, un retour brutal à la réalité après la bulle de tendresse qu'ils avaient partagée.
« Qu'est-ce que tu fais ? » demanda Gabriel, sa voix encore rauque de sommeil.
Jordan ne répondit pas, ses mains s'affairant à remettre de l'ordre dans sa tenue. Gabriel sentit une pointe d'agacement monter en lui. Ce silence, ce détachement soudain, tout cela le déstabilisait. Il fronça les sourcils et appela de nouveau, plus fermement cette fois :
« Jordan. »
Sans cesser de bouger, Jordan finit par répondre, le ton de sa voix trahissant une tension inhabituelle. « Je dois te ramener. » Il ne tourna même pas le regard vers Gabriel.
Gabriel resta silencieux un moment, digérant cette phrase. « Il est encore tôt... » murmura-t-il, presque pour lui-même, réalisant que la bulle de tranquillité dans laquelle ils avaient flotté venait d'éclater. Quelque chose clochait. Il pouvait le sentir dans les mouvements rapides et presque fébriles de Jordan, dans la façon dont il luttait avec sa cravate, ses mains presque tremblantes.
Inquiet, Gabriel se leva du lit, ne prenant que le temps de tirer son caleçon avant de se diriger vers Jordan. Sa démarche était calme, mais déterminée. Il savait qu'il devait apaiser cette agitation. Lorsqu'il arriva près de lui, il attrapa doucement les pans de la cravate entre ses doigts et prit la relève, nouant le tissu avec des gestes lents et assurés. Jordan évitait toujours son regard, ce qui n'échappa pas à Gabriel.
Une fois le nœud terminé, Gabriel prit le visage de Jordan entre ses mains, l'obligeant à le regarder enfin. Leurs fronts se touchèrent, un geste intime, empreint de la complicité née des dernières heures. Jordan ferma les yeux, ses muscles se détendant légèrement sous l'effet de ce simple contact. Gabriel le serra dans ses bras, glissant ses doigts dans les cheveux de Jordan, sentant le besoin presque désespéré qu'il avait de ce contact.
Jordan finit par entourer Gabriel de ses bras, le serrant contre lui comme s'il craignait de le perdre à tout moment. Il enfouit son visage dans les cheveux de Gabriel, respirant profondément son odeur, la gravant dans sa mémoire. Cette odeur ne lui avait appartenu que le temps d'une nuit, il ne s'en passait pas, il voulait Gabriel.
Le poids de la situation retombait sur lui avec une brutalité inattendue. Gabriel avait quelqu'un qui l'attendait à la maison, un homme avec qui il partageait sa vie, ses rêves, ses espoirs. Il ne pouvait pas s'autoriser à aller plus loin. Le devoir et la raison se battaient en lui, s'entremêlant à une douleur qu'il s'efforçait de cacher.
Prenant une profonde inspiration, Jordan se recula légèrement, ses mains glissant des épaules de Gabriel jusqu'à ses bras. Son regard se fit plus dur, plus distant, alors qu'il prononça les mots qu'il savait devoir dire, même s'ils lui brûlaient la gorge. « Je ne peux pas, Gabriel... On ne peut pas. Tu es mon client, et je... Je ne peux pas me permettre de commettre de telles erreurs. »
Gabriel sentit son cœur se serrer violemment à ces mots. Il avait espéré que la nuit qu'ils avaient partagée avait été plus qu'un simple égarement. Que, pour une fois, il n'était pas seulement un objet de désir, une distraction temporaire. Ses yeux, déjà embués de larmes, cherchèrent ceux de Jordan, cherchant désespérément une explication, une lueur qui lui prouverait que ce qu'il venait d'entendre n'était pas vrai. « Une erreur ? » répéta-t-il d'une voix tremblante, incapable de masquer le choc qui le traversait. « Tout ça... c'était juste une erreur pour toi ? »
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i have nothing {attal X bardella}
RomanceGabriel Attal, Premier ministre de France, est sous pression après que son homosexualité ai été dévoilée au grand jour. Les menaces se multiplient. « Gabriel, tu ne peux plus ignorer ces attaques. On doit agir, » insiste Stéphane Séjourné, son compa...