cœur

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Jordan, en voyant la plaquette de médicaments vide près du pied de Gabriel, sentit son cœur s'arrêter. La panique l'envahit immédiatement, son sang se glaçant dans ses veines. Il réalisa que Gabriel n'avait pas juste bu pour noyer son chagrin; il avait essayé de mettre fin à ses jours. Sans perdre un instant, Jordan se pencha pour soulever Gabriel, le prenant dans ses bras avec une force que seule l'adrénaline pouvait lui donner.

Gabriel pleurait, tremblant violemment, répétant en boucle, « Je ne veux pas mourir, je ne veux pas mourir. » Ces mots, empreints de désespoir, déchirèrent Jordan de l'intérieur. Il devait agir vite.

« Ça va aller, Gabriel, ça va aller, je suis là », murmura Jordan, sa voix tremblante d'urgence, alors qu'il portait Gabriel jusqu'à la salle de bain. Une fois arrivé, il utilisa son épaule pour allumer la lumière et abaissa Gabriel devant les toilettes.

D'une main, il soutenait Gabriel, de l'autre, il sortit son téléphone pour composer le numéro des urgences. « S'il vous plaît, venez vite à Matignon, c'est pour une tentative de suicide. », cria Jordan dans le téléphone, la panique amplifiant chaque syllabe.

Il savait qu'il ne pouvait pas attendre l'arrivée des secours sans rien faire. Il devait faire en sorte que Gabriel vomisse, et vite. « Gabriel, tu dois vomir, tu dois faire sortir ça de toi », lui dit-il d'une voix ferme mais douce, ses mains tremblant légèrement alors qu'il caressait les cheveux de Gabriel pour essayer de le calmer.

Gabriel, toutefois, était en état de choc, incapable de réagir, les larmes inondant son visage. Jordan comprit qu'il devait agir lui-même. Avec une douleur dans le cœur, il prit une décision difficile mais nécessaire. Il glissa ses doigts dans la bouche de Gabriel, appuyant délicatement sur l'arrière de sa gorge pour provoquer le réflexe de vomissement.

Gabriel, d'abord réticent, commença à se débattre faiblement, mais rapidement, son corps céda aux spasmes violents. Il vomit, les larmes continuant de couler de ses yeux fermés, mêlées à des hoquets de désespoir.

Jordan restait à ses côtés, tenant ses épaules pour le soutenir alors qu'il expulsait les substances. « Continue, Gabriel, continue... ça va aller... Je suis là, je suis là... » Il répétait ces mots comme un mantra, essayant de rester fort pour lui, même si la peur l'envahissait de toutes parts.

Chaque seconde semblait interminable, mais Jordan ne relâcha pas son emprise, même lorsque Gabriel se laissa aller de fatigue et de douleur. Les sanglots de Gabriel s'étaient transformés en gémissements faibles alors que son corps commençait à lâcher, épuisé par les convulsions et le chagrin.

Jordan, malgré la panique qui continuait de bouillir en lui, ne lâcha pas prise, gardant son attention concentrée sur Gabriel. Il savait que les ambulanciers arriveraient bientôt, mais pour l'instant, tout ce qu'il pouvait faire, c'était rester avec Gabriel, le rassurer, et s'assurer qu'il restait conscient, que son souffle continuait, même si faible, même si douloureux.

« Tiens bon, Gabriel, je t'en supplie, tiens bon... » murmura Jordan, sa voix à peine plus forte qu'un souffle, ses propres larmes maintenant mêlées à celles de Gabriel.

Gabriel, épuisé et affaibli par les efforts qu'il venait de faire pour vomir, sentit ses jambes céder sous lui. Il s'effondra au sol, incapable de soutenir son propre poids, mais Jordan fut là pour le rattraper avant qu'il ne touche le sol. Ils se retrouvèrent tous les deux assis sur le carrelage froid de la salle de bain, Gabriel accroché désespérément à Jordan comme à une bouée de sauvetage.

Les larmes de Gabriel coulaient toujours, ses mains tremblantes s'accrochant désespérément à la chemise de Jordan. « Je suis désolé, je suis tellement désolé, » répétait-il sans cesse, la voix brisée par les sanglots.

i have nothing {attal X bardella}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant