alors pour une fois je crie fort
car si je chuchote je finirai bien vite oublié-e
je crie FORT
je geins et je vous invite toustes
toustes à la grande fête que j’organise la seule et l’unique de ma vie toute entière,
pour célébrer ensemble l’enterrement de ma mort quelque part sur une terre sans nom,
déposer le mausolée que je suis devenu-e entre racines et cailloux,
la faire devenir tout autre
je compte sur vous toustes qui êtes présent-es pour venir la fleurir de temps à autres,
y déposer la vôtre aussi,
de mort
lui parler surtout,
lui lire des poèmes et la photographier
garder trace
écrire
et fabriquer un livre
la table et la nappe brodée,
encore,
la nuit,
surtout
un collier de perles autour du cou,
si je ne peux démentir, autant célébrer.
plutôt que de m’enterrer à chaque fois que mort viendra,
autant faire la fête assis-es sur des chaises qui n’existent pas autour d’une table qui n’existe pas un verre de vin à la main célébrer les fantômes les siens et les autres aussi surtout, le fantôme que je deviens peu à peu et ceux que je n’ai jamais connus vivants.
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désolé pour l'absence j'étais trop occupé-e a m'inhumer
Poetryhistoires de morts et de toutes autres fêtes. parce que cueillir les fleurs a la racine ne suffit plus pour célébrer l'abandon de soi - la chute de ses héros - la mort de ses yeux.
