crémation numéro une
grenier de chez les cousins
juillet deux mille dix huit,
le même pull noir que je porte depuis six ans
aujourd’hui le grenier n’existe plus
la mort est morte avortée dans mon ventre avant même avoir su la dire une première fois appelé-e trop vite dehors pour fabriquer des bombes à eau mais chaque soir j’entends les pas dans les graviers comme un compte à rebours je sais qu’elle n’est pas loin.crémation numéro trois
je ne sais plus celle ci
celle ci je l’ai oubliée
abandonnée dans le premier de mes appartements sous la couette de mon lit superposé je suis tout en haut je touche presque le plafond
je commence à le construire un mausoléecrémation numéro sept (ou huit ?)
involontaire je crois
moi je ne sais pas si c’en est une mais c’est ce qu’il est écrit sur le rapport de l'hôpital alors je ne sais plus qui écouter
trop tôt pour en parler,
peut être que pour ses un an, je saurais la célébrer.
VOUS LISEZ
désolé pour l'absence j'étais trop occupé-e a m'inhumer
Poetryhistoires de morts et de toutes autres fêtes. parce que cueillir les fleurs a la racine ne suffit plus pour célébrer l'abandon de soi - la chute de ses héros - la mort de ses yeux.