Sebastian marchait lentement sur le chemin du retour, ses pensées embrouillées par la honte et la frustration qui pesaient lourdement sur ses épaules. La journée avait été un véritable enfer, une suite d'humiliations qui l'avaient laissé meurtri. Jamais encore il n'avait ressenti une telle défaite, un tel sentiment d'impuissance face aux regards moqueurs de ses camarades. Il serrait les poings, essayant de maîtriser la colère qui bouillonnait en lui, mais chaque pas le ramenait à cette sensation amère d'avoir été piétiné.
Lorsque la silhouette familière de sa maison apparut au bout de la rue, Sebastian sentit un étrange malaise s'emparer de lui. Une part de lui espérait que rentrer chez lui suffirait à apaiser ce tourbillon d'émotions, mais une autre part, plus obscure, savait que ce ne serait pas si simple. Il atteignit la porte d'entrée, glissa la clé dans la serrure, et ouvrit la porte. Le silence qui régnait à l'intérieur lui parut immédiatement anormal. Il y avait quelque chose d'étrange, de dérangeant, dans l'atmosphère.
En avançant dans le couloir, Sebastian sentit une présence qui le fit s'arrêter net. Ses yeux se posèrent sur le salon, et son cœur se serra. Trois corbeaux étaient perchés sur les meubles, leurs yeux noirs le fixant intensément. Un frisson glacé remonta le long de son échine. Ce matin, en se rendant à l'école, il avait vu trois corbeaux mourir sous ses yeux, un présage de mauvais augure qu'il avait tenté d'oublier. Mais maintenant, ces corbeaux dans sa maison... c'était trop étrange pour n'être qu'une coïncidence.
L'un des corbeaux croassa, un cri rauque qui résonna dans le silence oppressant de la maison. Sebastian recula d'un pas, sa peur grandissant. Qu'est-ce que tout cela pouvait bien signifier ? Était-ce un signe ? Une malédiction ? Sa respiration se fit plus rapide, son esprit s'embrouillait dans des pensées irrationnelles.
La sonnerie de son téléphone brisa soudainement le silence, le faisant sursauter. Il sortit précipitamment l'appareil de sa poche, reconnaissant le numéro qui s'affichait à l'écran : c'était Clara. Il répondit, espérant que sa voix réconfortante dissiperait la tension qui régnait dans la maison.
« Salut, Sebastian ! » s'exclama Clara, sa voix légère et enjouée. « Je voulais juste savoir si tu étais bien rentré. Comment s'est passée ta première journée de cours ? »
Sebastian regarda les corbeaux, qui n'avaient pas bougé d'un pouce, et avala difficilement sa salive. Il ne voulait pas lui avouer ce qu'il avait réellement enduré. Parler de ce qui s'était passé ne ferait que raviver sa douleur.
« C'était... intéressant, » répondit-il, tentant de masquer son trouble. « J'ai rencontré pas mal de personnes et il sont très a l'aise. »
Clara rit doucement à l'autre bout du fil. « Ah, ça ne m'étonne pas, les premières journées sont souvent comme ça. Ça va, tu te sens bien ? »
« Oui, ça va, » mentit-il, jetant un coup d'œil nerveux aux corbeaux. « Rien de spécial. »
Clara sembla satisfaite de sa réponse, mais il sentait qu'elle percevait un certain malaise dans sa voix. « D'accord. Si jamais tu as besoin de parler ou de quoi que ce soit, tu sais que je suis là, hein ? »
« Oui, merci, Clara. C'est gentil. »
« Bon, je te laisse te reposer alors. On se reparle plus tard. »
« À plus tard, » conclut Sebastian avant de raccrocher.
Sebastian demeura immobile un instant, le téléphone serré dans sa main. Les corbeaux, perchés non loin de lui, le fixaient d'un regard perçant et silencieux, leurs yeux noirs semblant sonder les tréfonds de son âme. Une atmosphère sinistre pesait sur la pièce, une présence invisible mais palpable qu'il ne parvenait pas à comprendre. Un frisson parcourut son échine. Il agita brusquement la main, dispersant les corbeaux dans un battement d'ailes frénétiques. Ne souhaitant pas rester plus longtemps dans cette ambiance oppressante, il se hâta de monter dans sa chambre.
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Les Héritiers Sommers
FantasyDeux frères, issus de mères différentes mais unis par un lien mystérieux, sont séparés à la naissance pour protéger un secret qui pourrait décider du sort de l'humanité. Ignorant tout de leurs origines, ils grandissent avec des vies opposées, cultiv...