𝒞𝒽𝒶𝓅𝒾𝓉𝓇ℯ 1

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Mexico-Mexico City





Villa de los Riveras
(Villa des Riveras)

03:30


























𝓡𝓾𝓫𝔂 𝓡𝓸𝓼𝓪𝓵𝓲𝓪 𝓕𝓵𝓸𝓻𝓮𝓼



















Assise dans le jardin de cette luxueuse villa j'observe la lune, la vérité c'est la seule chose qui m'apaise. Mais aujourd'hui le ciel est nuageux. Une brise fraîche fait frissonner ma peau, mais ce n'est pas seulement le froid qui me trouble, c'est cette drôle de sensation.

Les ombres des arbres se tordent sous les faibles lueurs, et dans le silence de la nuit, le moindre bruit résonne comme un écho lointain. Mes pensées vagabondent dans le balancement des branches. Chaque seconde qui passe alourdit cette impression d'attente.

Je ferme les yeux un instant, essayant de me recentrer. Pourtant, même mes pensées sont agitées, elles se heurtent contre une barrière invisible.

Après tous ces coups, tous ces crachats, toutes ces insultes balancées à la figure comme si je n'étais rien, je n'en peux plus. J'ai mal partout. Pas juste au corps, mais dans la tête, dans le cœur. Je veux fuir. Juste quelques minutes. M'éloigner, oublier que je vis dans ce cauchemar.

Je vais m'asseoir dans ce coin pourri du jardin, là où personne ne vient. Là où on m'oublie, comme une bête qu'on ne veut plus voir.

Je ne supporte plus leurs gueules. Ces hommes dégueulasses qui se croient puissants, qui rient quand je tombe, qui jubilent quand je pleure. Ils aiment ça. Ils aiment me voir faible. Me voir à terre. Leurs regards me dégoûtent. Leurs voix me donnent envie de vomir. Ils me parlent comme si j'étais une merde, un jouet bon à frapper, à salir.

J'ai envie d'hurler. De tout casser. Mais à quoi bon ? Ils sont trop nombreux. Trop violents. Trop lâches aussi, pour frapper à visage découvert. Alors ils ricanent, ils tapent, ils insultent. Et moi, je serre les dents. Je reste en vie. C'est tout ce qu'il me reste.

Et surtout, loin de ma maudite 𝑝𝑎𝑡𝑟𝑜𝑛𝑛𝑒. Celle qui orchestre tout dans l'ombre, qui tire les ficelles de ce théâtre de souffrance. Rien que de penser à elle, mon cœur s'accélère, rempli de rage. Je serre les poings, mes ongles s'enfoncent dans ma paume. La nuit me protège, mais elle ne calme pas la tempête qui gronde en moi.

Je fixe l'obscurité autour de moi, espérant y trouver un semblant de paix, mais même la douceur de la brise me semble fausse, tout comme ce monde qui s'effondre peu à peu sous mes pieds.

Mais qu'est-ce que je peux faire, hein ? Pour eux, je ne suis rien. Juste une gamine. Une gamine paumée qu'on peut cogner, humilier, faire taire. Une môme qu'ils enferment dans un monde qui l'écrase, jour après jour, sans pitié.

Et pourtant... je sens cette rage en moi. Cette haine. Elle gronde. Elle hurle. Elle brûle tout à l'intérieur. Elle me fait mal, mais elle me tient debout. C'est tout ce que j'ai. C'est mon arme. Mon feu. La seule chose qui me prouve que je suis encore en vie. Que je ne suis pas encore morte, malgré leurs coups, malgré leurs rires, malgré leurs regards qui me piétinent.

Je ne pleure plus. Je serre les poings. Je me jure que ça n'va pas durer. Un jour, ce sera eux qui supplieront. Eux qui ramperont. Et moi, je les regarderai... comme ils m'ont regardée.

𝚁𝚞𝚋𝚢: 𝙳𝚒𝚊𝚖𝚊𝚗𝚝 𝙱𝚛𝚞𝚝 𝙰𝚞 𝙲𝚘𝚎𝚞𝚛 𝙳𝚎 𝙻'𝚊𝚋î𝚖𝚎 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant