𝒞𝒽𝒶𝓅𝒾𝓉𝓇ℯ 2

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03:55


















𝓡𝓾𝓫𝔂

































La main de mon frère dans la mienne, nous avançons doucement vers la villa. Les lumières éblouissantes à l'intérieur indiquent qu'elle n'est pas encore rentrée. En temps normal, à cette heure, tout serait déjà plongé dans l'obscurité.

Il scrute les environs avec attention, veillant à éviter les hommes de la patronne. Ces idiots n'hésiteraient pas à tirer sans réfléchir, sans même essayer de comprendre qui ils ont en face d'eux. Passer par la porte principale serait de la pure folie ; si on se fait remarquer, les ennuis sont assurés.

Moi, ça m'est égale, mais le voir prendre des risques me glace le sang. Alors, on opte pour la porte de la cuisine, celle qui donne sur le jardin. Mais pour accéder aux chambres, il faudra traverser le hall d'entrée, et là, le risque de croiser quelqu'un est bien réel.

Arrivés devant la porte, il s'arrête d'un coup. Je le fixe, un peu inquiète.

Il y a un problème, Fernando ?

Il tourne légèrement la tête et murmure :

La porte est verrouillée.

Évidemment, il fallait que ça tombe sur nous. Décidément, ce n'est pas notre nuit.

Pas le choix, on doit passer par l'entrée principale.

Nous faisons demi-tour, mais à cet instant, un bruit attire mon attention. Je me retourne et aperçois Monsieur Stéphano qui sort discrètement de la porte de la cuisine, se dirigeant vers le jardin. Son dos voûté, sa démarche prudente, tout chez lui trahit une certaine anxiété.

Monsieur Stéphano ?

Il sursaute et se retourne, le visage empreint de surprise.

Mademoiselle ! Vous m'avez fait peur. Que faites-vous ici à cette heure-ci ? La patronne va bientôt rentrer.

Un immense soulagement m'envahit : au moins, elle n'est pas encore là.

Monsieur Stéphano est plus qu'un simple majordome pour mon frère et moi. Il a toujours été là, prenant le rôle de parent que ma mère, Paola, n'a jamais su remplir. La patronne avait exigé un homme pour éviter tout attachement maternel, mais le résultat est inverse : Stéphano est devenu pour nous la figure paternelle qu'on n'a jamais eue.

Excusez-moi, Monsieur, c'est ma faute. C'est moi qui...

Je n'ai pas le temps de finir que Fernando m'interrompt.

C'est plutôt de ma faute. J'aurais dû la tirer par les cheveux pour qu'on rentre plus vite !

Je lui lance un regard noir, mais il se contente de sourire, fier de sa petite pique.

Veuillez rentrer s'il-vous-plaît, il se fait vraiment tard, dit-il d'un ton autoritaire mais bienveillant.

Nous acquiesçons et pénétrons dans la villa. L'absence des hommes de la patronne à l'intérieur nous confirme qu'ils sont tous dehors, prêts pour son arrivée.

À peine avons-nous mis un pied sur la première marche de l'escalier que la grande porte s'ouvre en grand. Un frisson me parcourt. Ce n'est vraiment pas notre nuit.

𝚁𝚞𝚋𝚢: 𝙳𝚒𝚊𝚖𝚊𝚗𝚝 𝙱𝚛𝚞𝚝 𝙰𝚞 𝙲𝚘𝚎𝚞𝚛 𝙳𝚎 𝙻'𝚊𝚋î𝚖𝚎 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant