𝚁𝚞𝚋𝚢: 𝙳𝚒𝚊𝚖𝚊𝚗𝚝 𝙱𝚛𝚞𝚝 𝙰𝚞 𝙲𝚘𝚎𝚞𝚛 𝙳𝚎 𝙻'𝚊𝚋î𝚖𝚎

Chapitre 19

🤧✨️

Ruby

Je discute avec la petite Amalya, bien serrée contre moi. Sa chaleur me calme presque malgré moi. À ce stade, si ce foutu Baron tient tant à mourir, qu'il en crève. Moi, je n'ai qu'une seule priorité : qu'elle, elle s'en sorte.

Elle m'explique qu'elle est d'origine brésilienne. Son teint caramel, ses yeux d'un bleu clair éclatant, si inhabituels, la rendent encore plus belle, presque lumineuse dans ce chaos. Sa chevelure en afro encadre son visage comme une couronne.

Elle a tout d'une petite reine.

Puis elle se met à parler de tout et de rien : de son goût pour les bonbons acidulés, de son rêve d'avoir un chien qu'elle appellerait « Nuage », de la robe bleue qu'elle voulait mettre pour son anniversaire. Elle rit même, parfois, de ses propres bêtises, et moi, je me surprends à rire avec elle. Comme si, l'espace d'un instant, plus rien d'autre n'existait que nous deux.

C'est là qu'elle me glisse que son anniversaire est aujourd'hui, enfin, hier puisqu'il doit être minuit passé. Sa mère lui avait promis de revenir avec un gâteau. Elle est partie... et n'est jamais revenue.

Alors je lui ai pris la main, et lui ai juré :

« Ton gâteau, je te l'achèterai. Je te le promets. »

Et ses yeux se sont illuminés, comme si cette promesse valait tout l'or du monde.

Elle est bien trop jeune pour vivre ça. Bien trop jeune pour être abandonner

- Qu'est-ce qui est arrivé à tes cheveux ? me demande-t-elle en penchant la tête.

J'avais même oublié ce détail.

« Oh... ma mère a demandé à un de ses hommes de me les couper, parce qu'elle croit que je l'ai trahie. »

Mais je préfère masquer la vérité derrière un sourire.

- En vrai, j'en avais marre de leur longueur. Alors j'ai voulu les couper moi-même... sauf que j'ai fait un carnage, comme tu peux le voir.

Elle me dévisage, intriguée, ses grands yeux bleus scrutant chaque mèche tordue.

- Mais pourquoi tu voulais les couper ? Les cheveux longs, c'est tellement plus beau... Les tiens devaient être magnifiques.

Je la fixe un instant, intriguée par la gravité dans sa voix.

- Pourquoi tu dis ça ?

Elle baisse un peu les yeux, comme si elle fouillait dans ses souvenirs, puis reprend d'un ton sérieux :

- Moi, j'avais des cheveux qui m'arrivaient aux épaules. Comme les tiens, là, maintenant. Mais quand on est arrivées au Mexique... personne ne voulait jouer avec moi. J'ai cru que c'était à cause de mes cheveux crépus. Alors j'ai demandé à Maman de les lisser.

Sa voix se brise à peine, mais elle continue, avec une étrange lucidité pour son âge :

- Et puis un jour, mes cheveux ont commencé à raccourcir, comme s'ils se fatiguaient.