Épisode 5 : Commande groupée

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Vous savez ce qu'on dit : quand il pleut, il verse. Eh bien, chez "Bloody Delicious", quand il pleut, c'est une averse de sang synthétique. Et croyez-moi, ça tache. Pas seulement les vêtements, mais aussi votre santé mentale.

Règle de survie en entreprise vampirique n°42 : Quand on vous offre un contrat qui semble trop beau pour être vrai, c'est probablement un piège. Ou une opportunité en or. Ou les deux. Dans le doute, assurez-vous d'avoir suffisamment de détachant et une bonne assurance-vie.

Tout a commencé par un coup de fil. Un simple coup de fil qui allait transformer notre petit fast-food vampirique en une usine de production digne des plus grands délires de Willy Wonka... version hémoglobine. J'étais en train de tenter de convaincre Rex que non, nous ne pouvions pas installer un ring de catch dans la salle à manger pour "divertir les clients en attente", quand le téléphone a sonné.

— Bloody Delicious, Mike à l'appareil. Que puis-je faire pour étancher votre soif ? répondis-je d'une voix enjouée, tout en faisant des gestes frénétiques à Rex pour qu'il range son masque de catcheur.

— Ici le comité d'organisation de VampCon, la plus grande convention de vampires du pays, annonça une voix grave à l'autre bout du fil. Nous voudrions passer une commande.

Mon cœur fit un bond si violent que je crus qu'il allait sortir de ma poitrine et atterrir directement dans un de nos gobelets de sang synthétique. VampCon ? LA VampCon ? C'était comme si McDonald's appelait un petit burger truck pour lui demander de fournir tous ses restaurants. Non, c'était encore plus gros que ça. C'était comme si la NASA appelait un gamin avec une fusée en carton pour lui demander d'organiser la prochaine mission sur Mars.

— Une commande ? répétai-je bêtement, mon cerveau ayant apparemment décidé de prendre des vacances au pire moment possible.

— Oh, rien de bien méchant, répondit la voix avec une nonchalance qui me fit frissonner. Juste assez de sang synthétique pour nourrir 10 000 vampires pendant trois jours.

Je manquai de m'étouffer avec ma propre salive (ce qui aurait été ironique, étant donné notre spécialité). 

— Dix... dix mille ?

— Oui, ce sera tout. Livraison attendue vendredi. Bonne journée !

Et il raccrocha, me laissant avec la désagréable impression d'avoir signé un pacte avec le diable. Ou dans ce cas, avec une horde de diables assoiffés de sang.

(Chers lecteurs, si vous pensiez que gérer un fast-food vampirique était déjà une tâche ardue, préparez-vous. Les choses sont sur le point de devenir sanglantes... littéralement. Et je ne parle pas du genre de "sanglant" qu'on peut nettoyer avec une lingette. Je parle du genre qui nécessite un exorcisme et peut-être une thérapie.)

Je convoquai immédiatement une réunion d'urgence. Lily, Rex et Samantha se précipitèrent dans la salle de conférence (qui était en réalité l'ancien placard à balais, mais hey, on fait avec ce qu'on a). Rex arriva en dernier, encore essoufflé d'avoir tenté de cacher le ring de catch improvisé qu'il avait commencé à monter dans la cuisine.

— Équipe, annonçai-je d'une voix que j'espérais ferme et assurée (et qui ressemblait probablement plus à un couinement de souris face à un chat), nous avons une situation.

Je leur expliquai rapidement la commande de VampCon. Le silence qui suivit aurait pu rivaliser avec celui d'un cimetière à minuit. Un cimetière rempli de vampires particulièrement discrets.

— Dix mille vampires ? répéta Rex, les yeux écarquillés au point qu'on aurait dit qu'ils allaient sortir de leurs orbites. Patron, c'est de la folie ! On va se faire sucer jusqu'à la moelle !

Fast Food SanglantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant