Épisode 8 : Livraison à domicile mortelle

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Vous savez ce qu'on dit : quand la montagne ne vient pas à Mahomet, Mahomet va à la montagne. Eh bien, dans notre cas, c'était plutôt : quand les vampires ne peuvent pas venir au sang synthétique, le sang synthétique va aux vampires. Et croyez-moi, c'est plus compliqué que ça en a l'air. Imaginez Uber Eats, mais avec des clients qui pourraient potentiellement vous transformer en casse-croûte. Bienvenue dans mon monde.

Règle de survie en entreprise vampirique n°73 : Quand vous lancez un service de livraison pour vampires, assurez-vous que vos livreurs sont plus rapides que vos clients. Et peut-être investissez dans une bonne assurance-vie... juste au cas où. Oh, et n'oubliez pas les lingettes anti-UV. On ne sait jamais quand un rayon de soleil malicieux pourrait décider de pointer le bout de son nez.

Tout a commencé par une annonce à la radio, grésillant à travers les haut-parleurs de notre cuisine alors que je tentais désespérément de convaincre notre friteuse récalcitrante que non, elle ne pouvait pas prendre sa retraite maintenant :

"Attention, citoyens de la nuit ! Une épidémie de grippe solaire se propage dans la communauté vampirique. Les symptômes incluent une sensibilité accrue à la lumière, des éternuements de chauve-souris et une envie irrépressible de regarder des rediffusions de 'Buffy contre les vampires'. Restez chez vous et évitez tout contact avec la lumière du jour... encore plus que d'habitude."

J'étais en train de tester notre nouvelle recette de "Burger O négatif" (qui, soit dit en passant, avait la fâcheuse tendance à gicler du ketchup comme une artère sectionnée à chaque bouchée - un succès auprès de nos clients les plus gore, mais un cauchemar pour notre service de nettoyage) quand Lily fit irruption dans mon bureau. Ses yeux brillaient de cette lueur qui signifiait généralement "J'ai une idée géniale qui va probablement nous attirer des ennuis, mais ce sera tellement amusant qu'on s'en fichera".

— Mike ! s'exclama-t-elle, agitant frénétiquement un journal comme s'il contenait la carte au trésor de Barbe-Noire (si Barbe-Noire avait été un vampire amateur de fast-food). Tu as vu les nouvelles ? C'est notre chance !

Je levai un sourcil, essuyant distraitement une tache de ketchup sur ma joue qui me donnait probablement l'air d'avoir participé à un combat de coqs particulièrement sanglant. — Notre chance de quoi ? D'attraper une maladie vampirique ? Je te préviens, Lily, si tu me transformes en chauve-souris, je refuse de porter un petit uniforme "Bloody Delicious".

Elle roula des yeux avec une exaspération affectueuse.

— Non, idiot ! De lancer un service de livraison à domicile !

(Chers lecteurs, si vous pensez que livrer de la nourriture à des vampires confinés semble être une idée risquée, attendez de voir comment nous avons réussi à la rendre encore plus dangereuse et absurde. C'est un talent, vraiment.)

Avant que je puisse protester ou suggérer quelque chose de plus raisonnable - comme peut-être se reconvertir dans la vente de crème solaire pour vampires - Lily avait déjà convoqué une réunion d'urgence. En moins de temps qu'il n'en faut à un vampire pour dire "Je ne bois pas... de vin", Rex, Samantha et moi nous retrouvâmes entassés dans notre "salle de conférence" (lisez : le placard à balais reconverti, qui sentait toujours vaguement le désinfectant et les rêves brisés) pour un brainstorming intensif.

— Première chose à régler, annonça Lily, le marqueur en main devant notre tableau blanc improvisé (une vieille porte de réfrigérateur que nous avions "empruntée" lors de notre dernière rénovation). Les contenants à l'épreuve de la lumière. On ne peut pas livrer du sang synthétique dans des sacs en papier ordinaires, n'est-ce pas ?

— Oh, oh ! J'ai une idée ! s'exclama Samantha, ses cheveux plus ébouriffés que jamais, comme si elle venait de survivre à une expérience impliquant de l'électricité statique et du sang synthétique (ce qui, connaissant Sam, était tout à fait possible). Que dirais-tu de boîtes en vibranium doublées de kryptonite ?

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