Épisode 2 : Cuisine sanglante

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Vous savez ce qu'on dit : "La cuisine, c'est de la chimie pour les gens qui aiment manger." Eh bien, dans notre cas, c'était plutôt "de la chimie pour les gens qui ne veulent pas être mangés." Bienvenue dans les coulisses de "Bloody Delicious", où nous transformons la science en sauce... euh, en sang.

Règle de survie en entreprise vampirique n°23 : Dans la cuisine comme dans la vie, si ça explose, c'est soit un désastre, soit une découverte révolutionnaire. Le truc, c'est de savoir vendre les deux.

Notre laboratoire de fortune, installé dans les ruines de l'ancien Burger Palace, ressemblait à un croisement improbable entre une cuisine industrielle et le repaire d'un savant fou. Des béchers bouillonnaient à côté de friteuses reconverties, des centrifugeuses côtoyaient des mixeurs, et l'odeur de produits chimiques se mêlait à celle des oignons frits. Charmant.

— Bon, équipe, annonçai-je en frappant dans mes mains pour attirer l'attention. Aujourd'hui, nous allons créer l'impossible : un sang synthétique si bon que les vampires en redemanderont !

Samantha, ses cheveux gris plus ébouriffés que jamais, leva les yeux de son microscope.

— Mike, tu réalises que nous essayons de reproduire un fluide corporel complexe avec des ingrédients de fast-food et des produits chimiques de base, n'est-ce pas ?

— Et alors ? répondis-je avec un haussement d'épaules. Coca-Cola a bien réussi à vendre de l'eau sucrée au monde entier. On peut bien vendre du faux sang aux vampires !

Rex, qui faisait des pompes dans un coin (parce que apparemment, même l'apocalypse n'est pas une excuse pour sauter la journée bras), intervint :

— Ouais, mais Coca ne risquait pas de se faire bouffer par ses clients mécontents.

— Détails, détails, balayai-je d'un geste de la main. Allez, au travail !

Et c'est ainsi que commença notre quête pour le Saint Graal de la restauration vampirique. Samantha se lança dans une série d'expériences qui auraient fait passer Dr Frankenstein pour un amateur. Des liquides de toutes les couleurs bouillonnaient, fumaient, et parfois même chantaient (ne me demandez pas comment).

Pendant ce temps, Lily couvrait chaque surface disponible de slogans publicitaires de plus en plus délirants. "Mordez dans la vie avec Bloody Delicious!" proclamait une affiche. "Notre sang est si bon, ça craint !" annonçait une autre. Je commençais à me demander si l'apocalypse n'avait pas un peu dérangé son sens du marketing.

— Lily, chérie, tentai-je, tu ne penses pas que ces slogans sont un peu... osés ?

Elle me lança un regard qui aurait pu faire fondre de l'acier.

— Mike, on vend du sang artificiel à des vampires. L'audace est notre seule option.

Je levai les mains en signe de reddition. Après tout, qui étais-je pour discuter avec un génie du marketing ?

Note de l'auteur : Chers lecteurs, si un jour vous vous retrouvez à débattre de stratégies publicitaires pour du sang synthétique, sachez que vous avez probablement pris un mauvais virage quelque part dans votre vie. Mais hey, au moins c'est plus intéressant que de vendre des assurances-vie à des vampires, pas vrai ?

Soudain, un bruit d'explosion retentit, faisant trembler les murs. Une fumée épaisse envahit la pièce, et lorsqu'elle se dissipa, nous vîmes Samantha, debout au milieu des débris, ses cheveux dressés sur sa tête comme si elle venait de mettre les doigts dans une prise électrique.

— Oups, dit-elle avec un sourire penaud. J'ai peut-être un peu trop forcé sur les globules rouges synthétiques.

Mais ce qui retint notre attention, ce n'était pas tant l'explosion que la forme que prenait la fumée en s'élevant : une chauve-souris parfaitement dessinée.

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